jeudi 5 février 2015

Thailande: de Ayutthaya a Aranyaprathet (Frontiere Cambodgienne)

 Article de Jean-Da

Chers lecteurs, chères lectrices et visiteurs de ce blog, comme vous l'avez sûrement remarqué la formule d'écriture a changé depuis que nous roulons chacun de notre coté. Léo appliquée comme à son habitude nous honore d'un nouveau message toujours très détaillé tous les 2 à 3 semaines. Pour ma part, étant moins assidu à l'écriture, j'alimente notre blog que une fois par mois environ. Cela peut troubler le suivis de la lecture, puisque non seulement il y a maintenant deux parcours différent à suivre, mais il y a également deux temps. Le dernier poste de Léo raconte sa fin janvier, alors que mois, je vous replonge à la fin décembre 2014, lorsque j'étais à Ayutthaya.

Ce message ne contient pas de photo, j'ai un soucis avec la carte mémoire de mon appareil photo.

Le 29 décembre, je quitte au guidon de mon vélo Ayutthaya où j'ai fais ma pause de Noël. Je roule en direction de Prachinburi, et ma carte routière ne me propose que une voie rapide surchargée de voitures et camions. Route inintéressante, bruit et pollution mais peut importe, je suis impatient, malgré certaines peurs, de commencer le 31 décembre, les 10 jours de cours de méditation.

Après un jeux de piste intéressant, je découvre le Centre Vipassana se situant 30 km au Nord de Prachinburi. Je suis en avance d'une journée, mais ce temps me permettra d'enlever la crasse et la pollution que mon corps et mes habits ont emmagasinés durant le trajet. Je fais donc demi-tour me souvenant avoir aperçu sur mon parcours, des hôtels routiers. Ils affichent leurs prix sur des pancartes au bord de la chaussée, mais les tenanciers me demandent sans négociation possible, 3 fois le prix affiché? Que-ce passe-t-il, surchargent-t-ils le "falangue" (blanc) dans cette région ou est-ce l'affluence des fériés de fin d'année qui font grimper les prix?

Je m'arrête une seconde fois dans un grand bâtiment qui pourrait être un hôtel, cependant il n'y a pas d'enseigne. A mon premier passage, on m'a répondu par gestes que je ne pourrais pas dormir ici. A ma seconde tentative, je comprends que ce lieu accueille les ouvriers laotiens, birmans et cambodgiens venant travailler en Thailande. La grand-mère gérant les bâtiments me montre une chambre que je peux louer à la semaine. Finalement elle comprend ma demande et remplis un petit contrat de bail pour une nuit au prix très doux. Le soir venu, il y a beaucoup de monde. Dans la chambre que j'occupe seul, il peut s'entasser 10 travailleurs. Cet endroit paisible en fin d'après-midi grouille d'activités au soir. Les personnes font la cuisine,  mangent, il y a les nettoyages des chambres communes, la lessive du jour à faire et l'endroit se transforme en un gigantesque étendage d'habits.

Le lendemain, je rentre au centre de méditation, sans vraiment savoir ce qui m'attend, mais sans espérer grand chose non-plus. Je suis juste ici pour découvrir.
Je remets ma sacoche de nourriture ainsi que ma lecture à l'intendance car ces deux choses sont interdites. Je signe un engagement qui stipule que je dois finir mon cours et ne pas quitter le centre avant la fin des 10 jours, respecter le règlement interne et que je dois tout mettre en oeuvre pour suivre les enseignements. On me montre ensuite une chambre individuel avec WC et douche que je vais occuper pour 11 nuits.
La conception du lieu, l'organisation ainsi que la gestion du temps est conçu de manière à ce que l'étudiant n'aie aucune charge ou responsabilité afin de pouvoir se concentré ou se centré sur soi et sa médiation. L'étudiant ne parle pas, il observe le ''Noble Silence", il n'y a pas non plus de contacte physique ou visuel avec les autres participants. Hommes et femmes sont séparés. Toutes ces précautions permettant de ne pas éparpiller sont esprit ou de le distraire. Le Gong gère la notion du temps, il sonne pour te réveiller, c'est lui qui te dit quand tu commences et finis de  méditer, il t'invite à prendre ton repas frugale, Le planing est simple, tu te trouves assis sur tes fesses dans le hall de méditation de 4 heures du matin à 21 heure. Il y a 3 pauses pour les repas. Toutes les 2 heures il y a une pause de 10 minutes, pour boire, aller au toilettes et se dégourdir les jambes.

Après un repas léger de bienvenue, le Gong nous invite à nous rendre dans le hall de méditation. L'enseignement est simple, assieds-toi, ferme les yeux, tiens ton dos le plus droit possible et focalise ton esprit sur l'air qui entre et qui sort au niveau de tes narines!!! Après juste 30 minutes, je me rend compte de l'inconfort de cette position assise, mince j'ai signé pour 10 jours, quelle inconscience. Mon esprit reste tranquillement quelques secondes sur mon nez avant de prendre la fuite dans des histoires fantastiques. Durant les trois premiers jours, nous devons "simplement" concentrer notre esprit sur cette petit partie du corps qu'est l'extrémité de nos narines, Je bouge beaucoup car j'ai des douleurs dans presque tout le corps, j'ai l'impression d'avoir des boules de pétanque piquantes à la place des fesses et aux genoux, mon dos n'est plus qu'un boule de bowling douloureuse, dans ma nuque se loge des balles de golf bouillantes, mes pied et mes jambe ne reçoivent plus assez de sang. J'ai des fourmillements inquiétant, j'ai l'impression que je vais perdre mes membres inférieurs. Mon esprit, pas habitué du tout à cette exercice de focalisation sur une partie du corps, s'échappe tout le temps. Il me propose à la place de superbes distractions se trouvant dans mon passé ou de faire de merveilleux plans d'aventures et professionnels pour le futur. J'essaye tant bien que mal de le diriger sur mon nez, mais souvent  ses propositions séduisantes mes laissent rêver, des fois plus de 10 minutes, avant de stopper  le film qu'il me propose de regarder. C'est quant même incroyable, mon esprit ne reste concentré sur mes narines que 3 à 4 respirations avant de prendre la poudre d'escampette pour le monde imaginaire. STOP! Reste sur mon nez! Il me propose ensuite de voir comment ce serait possible de vivre dans un cabane en foret. STOP! Colle-toi sur mes narines. Jean-Da, te rappelles-tu l'incroyable expérience de l'Himalaya, les paysages, regarde tous ces cols que tu a gravit à vélo avec Leo... STOP!!!  Nez-directement! Jean-Da lorsque tu passeras par la Suisse, avec qui auras-tu envie de boire un café? Vas-tu faire une petite fête de retour? Que vas-tu manger en premier? Du fromage. Et après, quelle plat te ferais plaisir? STOP, STOP, STOP! Vas au  nez!!!
Au troisième jours, j'arrive à rediriger rapidement mon esprit sur mes narines. Lorsqu il s'enfuit je le ramène après quelques secondes. A ce moment, il devient carrément pervers puisqu'il ne me propose plus que des sujets juteux dont je raffole. Alpes, neige, découpe du manteau neigeux, vents, kite, érotisme, sable, désert, sensualité, Mongolie, liberté, amour...STOP! File sur mes narines.
A la fin de la 3 ème journée, l'enseignant propose toujours de se focaliser sur la même partie mais il nous demande d'observer les différentes sensation qu'il y a dans cette zone. PAF, mon esprit capitule, il est complètement scotché à mes narines. Je découvre certains poils vibrant au passage de l'air. L'air expiré est plus chaud que l'air inspiré, je ressens des zones sèches et quelque picotement ici et là. Toujours bien concentré, j'ai l'impression que mes narines sont aussi grandes qu'un stade de foot. Ainsi, lorsque je respire c'est les poils des sièges numéro 207 et 528 qui vibrent, à l'expiration c'est le 336 qui bouge légèrement. J'ai un petit picotement dans la tribune Nord, au siège 779. Et cela change à chaque respiration. Gong, cela fait une heure que mon esprit n'a pas dérapé. Cependant j'ai du bouger durant cette heures, les douleurs étaient bien présentes et remuer un peu les jambes et se balancer une ou deux fois permet de diminuer l'intensité des douleurs. En ouvrant les yeux, je me rend compte que mon esprit se tient étrangement tranquille. Je découvre en sortant de la salle de méditation qu'observer n'importe quoi (un arbre par exemple) sans avoir en arrière plan dans son esprit, tous ses rouages, ses courroies et ses pignons en marche, permet de voir les choses différemment. Un arbre reste toujours un arbre, mais lorsque la machinerie de l'esprit est à l'arrêt, l'observation de l'objet est très intense, toute l'énergie se focalise à regarder.
Depuis ce troisième soir où mon esprit c'est apaisé, j'ai passé les quelques moments libres à regarder le jardin avec ces yeux puissants. Je n'ai jamais vu si bien, sans filtre et distorsion de mon esprit en arrière plan. Il en allait de même de l'ouïe. Honnêtement, j'ai vécu dans le grand jardin du centre des moments de bonheur intenses à regarder, les feuilles de lotus dansant au rythme de la brise au dessus de l'eau, j'ai plongé dans une fleures et tous ces différentes parties, les nombreux fruits accrochés aux arbres, la mousse, les écorces. J'ai même fait la connaissance de monsieur serpent arboricole, dont je n'avais aucune peur? Je l'ai vraiment trouvé beau! Je l'ai observé longuement, rampant au sol ou grimpant dans son arbre avec mes yeux qui regardent.

Au jour 4, une fois notre esprit un peu apprivoisé, nous recevons l'enseignement de la technique dite Vipassana. Elle consiste à observer les multiples sensations de notre corps, Notre corps est ainsi passé à la loupe portion par portion.
Bien entendu, à ce moment là, mon esprit ne veut plus décoller de mon nez, je n'arrive pas à le poser au dessus de ma tête. Il faudra un certain moment pour comprendre comment bouger et se focaliser sur les nombreuses parties du corps. Au début, les sensations que je perçois sont très très grossières, puisque je ressens que les douleurs que cette position assise impriment à mon corps. A partir de ce quatrième jours, nous avons 3 fois par jour une heure de méditation à fort coefficient de détermination, Cela consiste en l'observation des sensations de son corps durant une heure sans bouger. Les premières séances  de ce forcing de une heure sont une vraie torture. Je n'ai pas le choix, après 3/4 d'heure, de bouger. J'ai l'impression d'avoir une barre à mine chauffée à blanc dans le dos et d'être assis sur des boulets de canon rougeoyant. Je  décroise mes jambe et j en profite pour me tortiller, pour bouger mon dos et me remets en position. Cependant les sensation dans mon corps s'affinent un peu, je ressens ici et là des picotements, la brise passant sur mes avant bras est très agréable, mais le plus jubilatoire, c'est la goutte de sueur qui coule dans le dos et sur poitrine.

Au soir du jour 5, durant l'heure de méditation à forte détermination, je souhaite bien résister un peu plus longtemps avant de bouger. Mais à peine au milieu de l'heure, la barre à mine et les boulets me brûlent énormément, je respire par saccades, mon corps tremble, j'ai tout les muscles tendu à bloque, Je n'en peut plus, je vais craquer, je tremble de plus belle, j'ai MAL... Mon esprit me repasse les consignes, je les entend clairement. "Ouvre ton esprit le plus possible, accepte la douleur comme une autre sensation, ce ne sont que des sensations qui apparaissent  et disparaissent ". Je prends une inspiration démesurément grande, j'ouvre mon esprit le plus possible, tout mon corps à se moment là se contracte et une tempête prend naissance dans mon corps, son épicentre se trouve dans la région du basin (cela ressemble un peu à un orgasme). Il se disperse à toutes les partie du corps. Sur son passage, il fait exploser la barre à mine et les boulets de canon, comme par magie. Ce courant d'énergie passant dans mon corps a littéralement fait disparaître les grosses douleurs. Je gonfle mes poumons et retient ma respiration en serrant ma ceinture abdominale et je pousse avec mes muscles en direction des quelques petites douleurs encore présentes pour les faire exploser. Je refais cela de la nuque à la pointe des pieds pour ensuite avoir une sensation générale, que mon corps est en caoutchouc, ou en latex. Il me parait flexible et très très léger. Cette impression est incroyable, je souris et des larmes me coulent sur les joues. Je suis heureux de cette expérience. Je finis donc facilement cette heure complète sans avoir bouger. Au Gong, je me lever d'un coup, tout mon corps et très léger, il est souple à souhait, c'est extraordinaire à peine croyable. Cette journée finira sans que j'arrive à enlever mon sourire des lèvres. Je souris comme un âne seul dans mon lit. tout me semble beau, tout me parait simple, il me semble que tout vibre d'Ámour, je suis heureux.

A la journée 6, je souhaite absolument retrouver les mêmes sensations que la veille, j'y introduis une notion de désir qui fausse complètement la méditation. Des douleurs apparaissent et je souhaite naïvement les voir disparaître, pour cela j'essaye de recréer cette tempête énergétique. 13 heures d'expérimentation pour cette journée me permettent de comprendre comment actionner ce flot d'énergie, mais bizarrement les douleurs persistent. Que ce passe-t-il, pourquoi cela ne marche plus? L'enseignant nous demande de traiter les sensations de manière équanime, toutes les sensations sont égales, qu'elles soient agréables ou pas, se sont juste des sensations. De plus elles apparaissent et disparaissent. Ainsi commence donc le travail, assez complexe, pour que l'esprit accepte les sensations sans les juger, sans les catégoriser. Lorsque celui-ci ne juge plus mais accepte indifféremment toutes les sensations, le flot énergétique permet à nouveau de faire exploser les boules doubleuses.

Les dernier jours , je les passe à expérimenter cette technique en faisant des erreurs et en réussissant de temps à autre à être equanime dans le ressenti.
En arrière plan, l'esprit est toujours tranquille, les rouages de la grande machine à réfléchir et à penser est au repos. Cette pause permet momentanément de plonger au fond de soi-même, sans filets, les engrenages de la réflexion ne retient plus rien. Il est dit de cette technique de méditation, qu'elle permet de purifier l'esprit, ce processus se met naturellement en route lors de l'arrêt de la grande machine. De mes profondeurs à émergé sur un plateau d'argent certains blocages et blessures émotionnels que je pensais avoir réussi à enterrer pour certain. Je ne comprenais pas directement pourquoi cela remontait maintenant. Mon esprit était d' accord de méditer, mais si il s'échappait, il me mettait face à une blessures, toujours la même. Ceci,également lors des moments de pause ou des repas. Il en était ainsi jusqu'à se que je puisse accepter la situation complète, sans compromis, sans tricher. Cette blessure lorsqu'elle était digérée sans aucun remontrance envers qui ou quoi que se soit, s'évaporait, se décollait de ma personne pour disparaître. J' ai perçu des liens directs entre les douleurs ressenties lors de la méditation et le sujet qui trônait sur ce plateau d'argent.
J'ai ainsi pu évacuer de ma personne certaines veilles choses qui me collaient à la peau. Je sais que la formulation parait très simpliste, pourtant j'ai vraiment réussi à faire la paix avec certains de mes  vieux démons.

Une demi journée avant notre départ du centre, la règle du Noble Silence tombe afin de se préparer à retourner dans notre quotidien: le vrai monde quoi. Je suis en chambre, encore des larmes, j'ai tellement apprécié ces journées sans parler, centré sur moi, que je suis très triste de quitter cet état. Mais les émotions, c'est comme les sensations, elles apparaissent et disparaissent, j'essuie ma tristesse et je vais faire connaissance de mes 150 autres camarades. Nous sommes 10 touristes, tous les autres participant sont thaïlandais, ils ont entre 18 et 80 ans. Reprendre la parole est difficile, surtout que nous avons fait connaissance sans se parler ni se regarder. Je pars à la recherche de mon voisin qui occupait le coussin à ma droite durant les 10 jours, lorsque nous méditions. Sa présence et son assiduité m'ont aidé et motivé, jamais il n'a bougé de sa position initiale. Je ne l'ai jamais entendu respirer ni déglutir, c'était une vraie statue. Il était toujours déjà en position assise lorsque le Gong sonnait le début des séances, Je le vois entouré de deux autres jeunes étudiants, il m'accueille avec un sourire si grand que sa figure se fend en deux. Je lui témoigne mes remerciements d'être mon voisin, je lui explique que de simplement être assis à ses cotés m'a terriblement motivé et aidé. Nous avons tous les deux les yeux pétillants d'émotions. A contrario, lui me dit m'avoir entendu souffrir, respirer fortement, bloquer ma respiration, trembler, bouger, il me demande quelle genre de chose je dois purifier pour méditer ainsi. On rit...

Il y a quelques mois, un amis d'enfance/adolescence me contacte par mail pour m'inviter chez lui en Australie si mon itinéraire y passe. Cela fait plus de 10 ans que nous nous sommes pas revus. Malheureusement je lui annonce que l'Océanie n'est pas dans mes plans. Il me dit cependant passer certaine fois quelques périodes en Thailande, selon ses obligations professionnelles. Il m'annonce que peut-être, dans le courant de janvier, il aurait une mission en Thailande. Il me transmet une adresse et des directives pour trouver la maison, mais  certains impératifs pourraient également le retenir sur son île au trésor en Australie, voici les dernières infos que j'ai avant de rentrer en méditation.

A la sortie du Centre Vipassana, je me sens extraordinairement bien, mon être est en paix, j'éprouve de l'Amour pour toute chose. Je ne me suis jamais, mais alors jamais senti aussi bien avec moi-même. Mon vélo est prêt à prendre la route, moi aussi, je dois maintenant décider de la direction à prendre: Soit je pars vers le Nord dans les montagnes, soit je vais vers le Sud à la mer en direction de chez Jan. Je vais donc voir sur Internet si j'ai des infos supplémentaires concernant sa venue ou pas en Thailande. Ma boite mail, ne contient aucun message de sa part. Je décide de rouler en direction du Sud. Je prends ma carte et fais un itinéraire grossier pour me rendre 190 km plus loin dans la petite ville de Banchang où il a sa maison. Je ne sais pas exactement où je me trouve, et au premier grand carrefour, j'arrive à repérer ma position. Je dois tourner ici à droite et filer au Sud. Ce simple repérage me met dans un joie intense, je sais où je suis et je sais quelle route prendre, j'en pleurs un coup de bonheur... oui-oui plein d'Amour et d'émotions je vous disais.

Deux jours plus tard en matinée, j'arrive a Banchang, je sors le papier contenant l'adresse et les indications pour trouver le logement. Je dois rouler en direction de la plage de Phayun, passer sous le chemin de fer et 800 m. sur la gauche c'est la. Je roule et suis toutes ces instructions, je me rend compte sur le terrain qu'il a les milliers d'habitation. Je prend un chemin sur la gauche au hasard et roule sur 50 mètres lorsque j'entends une personne m'appeler "Jean-Da?". C'est Lek, la femme de Jan arrosant le jardin qui m' a vu passer, trop facile! Elle m'accueille avec son fils, ils m'installent dans une chambre confortable, Josuhua portera toutes mes sacoches à l'étage, ils sont au petit soin. En parlant, Lek me dira que nous nous sommes déjà rencontré en Suisse il y a quelques 11 années de cela. Je suis affreusement mal à l'aise car je n'ai aucun souvenir d'elle. Il me faudra 3 journées, de discussion et reparler de cette soirée pour enfin faire émerger des bribes de souvenir... Mais oui je me souviens maintenant de toi aussi.
Jan est absent, mais il est bien en Thailande, il travail à quelques kilomètres de la, dans un station gazière. Ils s'organise entre eux pour que nous puisons faire la pause de midi ensemble. Salut Jan, comment vas-tu depuis toutes ces années? Il a un chapeau Australien viser sur la tête, toujours aussi musclée le garçons, nous sommes content de nous revoir. Nous partageons un délicieux repas dans un restaurant de plage, les pied dans le sable face à la mer. L'endroit de ces retrouvailles est magnifique, ni une, ni deux, on plonge à l'époque de notre passé commun.

2 soirées après mon arrivée, Jan et Lek fêtent leur 10 ans de mariage, honnêtement on aurait essayer de coordonner les dates, on se serait sûrement loupé, le hasard fait quand même bien les choses. Pour l'occasion toute la famille de Lek est présente, du coté suisse, sa soeur a fait le déplacement jusqu'en Thailande.
Mon séjour à Banchang va s'entendre sur 10 jours. Jan travail tous les jours, ses horaires sont très soutenu, ainsi nous passons toutes les fins de soirées ensemble. Nous établissons notre Quartier Général sur les escaliers de la maison, on reprend contacte, ont se rappelle mille et une anecdotes, on rit beaucoup mais cela était déjà le cas avant et on se raconte nos vie respective. A travers lui, je reprend conscience de la réalité de la vie professionnel, de l'engagement, de l'énergie et du temps que cela demande. De mon cote, je me sens juste libre avec mon vélo.  Nos deux mondes se rencontre et se raconte dans la bienveillance.

Durant les journées, la famille de Lek me prend littéralement sous son aile. Nous allons au zoo, à la plage, à la piscine, faire du shopping, manger au resto... Je me sens littéralement en vacances. L'incroyable accueil Thailandais rend mon séjour très agréable. Il y plusieurs personnes qui s'occupent de mes repas, même la voisine s'y est mit. Ainsi il m'est arriver dans ces circonstance d'avaler 3 repas différent pour midi, Dans toutes ses activités, j'essaye de prendre tu temps pour faire un nettoyage d'hiver au jardin de la maison. Meo m'apprendra à choisir les noix de coco sur le palmier, puis à les ouvrir pour en boire le lait. Elle me montrera également comment les cuir au feu de bois. Quelle régale.

J'ai l'impression que je viens d'arriver alors que je passe ma dixième nuit dans cette magnifique chambre avec wc et douche rien que pour moi, quelle luxe! Mais il est temps de me remettre en scelle. Je tiens très chaleureusement à remercier toutes les personnes qui m'entourais, qui m'ont donner de leur temps, je n'oubliera jamais mon étape à Banchang. Merci Jan d'être mon ami.  Merci Lek, Josuha, Poi, Mark, Jacqueline, et la petite Yogurt pour votre générosité, l'organisation de mon séjours, pour les repas, pour votre temps et votre écoute. Merci Meo pour l'initiation noix de coco.

Je longe sur une petite route le bord de mer. Les plages naturelles sont par endroit le territoire des vaches, il y a aussi des restaurants, des bars et quelque transat. Ces plages sont surtout fréquentées par le tourisme locale, durant les week-ends. En semaine l'ambiance y est tranquille, les endroits sont quasiment désert, je m'offre une petit baignade solitaire, je jubile d'être seul ici, avec mon vélo m'attendant dans le sable.

Gentillement ma route s'engage dans les terres, nous sommes en après-midi et deux cyclos arrivent en sens inverse. Delphine et Sebastien de Suisse romande (Premier rencontre de tout le voyage de cyclo Suisse-romand) sont également parti d'Helvetie à vélo, se rencontre ici sur une petite route Thailandaise est merveilleux. On se boit un jus ensemble et faisons connaissance, bien entendu, on a plein de choses à échanger, à débattre et à écouter. Le soleil descend, nous sommes toujours assis à la même table a parler, on décide de jouer les prolongations en campant ensemble.
Au marché du coin, on emporte avec nous des poissons grillé, du riz collant et de quoi faire une salade qu'on mangera à la lueur de la bougie. Je suis heureux de cette rencontre, de pouvoir m'exprimer en français, j'en profite pour debriefer des mes 10 jours de Vipassana, merci Delphine et Sebastine pour votre écoute.
Je suis toujours surpris lorsque je passe du temps avec des voyageurs au long-court, nos échanges sont toujours tellement profond, respectueux, bienveillant et sincère. Je me suis exprimé avec vous deux comme si je vous connaissait depuis très longtemps, comme à des amis. C'est comme si le voyage nous mettait dans une position de grande ouverture pour accueillir l'autre comme il est, sans artifice, ainsi il est possible de rapidement se dévoiler à l'autre sans retenue. Nous allons nous coucher à plus de 1 heure au matin. Le lendemain je me rend compte que ces deux la, pourrait ouvrir une bibliothèque nomade, ils alignent joliment sur les feuille morte 15 livres pour procéder à un échange. Il sera passé midi lorsque l'on reprend chacun sa route de son coté. Bonne route à vous!

Je roule encore quelque jours entre les collines et les plaines pour atteindre la ville frontière de Aranyaprathet. Ce passage de frontière avec la Cambodge à une très mauvaise réputation, certains bruits laissent entendre qu'il y aurait des arnaques et de la corruption, on verra bien sur place, ANICCA

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