vendredi 20 décembre 2013

Nepal: Pokhara - Vive les vacances!


Pokhara, quel accueil! Jim, notre compagnon himalayen est là, il s'empresse de nous installer dans une pension confortable puis nous trimballe dans tout Lake Side (artère touristique longeant le lac de Fewa) pour nous présenter à ses amis commerçants, nous indiquer les meilleures enseignes, les points d'eau potable... La boulangerie dont on a entendu parler jusqu'à Lumbini offre vraiment de bon gâteaux au chocolat et on trique attablés tous trois devant des steaks (végétariens pour Leo) qui ont tellement fait saliver Jean-Da dans ses rêves depuis des mois. 
Au petit matin depuis le toit terrasse de l'auberge, le paysage pique les yeux et serre la gorge. La Peace Pagoda, sur une arrête de colline arborisée, reçoit les premiers rayons du soleil. Plus bas, des vapeurs s'élèvent du lac où flottent des barques multicolores à rames. Le village (on peut considéré ce quartier de Pokhara comme un village en soit) s'éveille calmement. Ça y est, nous y sommes. Pokhrara, les vacances, le relâche, les accommodations confortables, l'ambiance détendue, la routine, les cafés et autres restaurants qui s'occidentalisent en gardant cependant leur trais d'authenticité, les douches chaudes, la sédentarité, le temps libre, la nourriture variée...
Fish Tail (queue de poisson en népalais), 6993m qui émerge au dessus de la ville.
C'est ça être au pied de l'Himalaya??


Machhapuchhre (Fish Tail) depuis la réalité de la ville de Pokhara


Comme à chacun de nos arrêts, nous avons quantité de tâches à effectuer, mais celle-ci est spéciale. Nous resterons au moins 2 mois dans la ville et avons donc le temps de les remplir sans se presser outre mesure. Grâce à cette décontraction de voyageurs au repos, nous avons la chance de faire la connaissance d'une ribambelle d'autre travelers de tout poil et de tous horizons. Échanges d'expériences, conseils mutuels, discussions passionnantes, service rendu et reçus, pots partagés, rigolades... Il y a (entre autre) Garahm qui nous fait rêver avec ses photos du Ladak, le trio féminin Suzanna, Stéphanie et Monikka qui apprennent le Tango avec Jim et égaient nos soirées, Peter qui avant de s'envoler pour l'Inde, nous offre des kilos d'épices car il est déjà chargé de son tandem dont le deuxième siège sera occupé par sa femme chérie qui l'attend la bàs, Nathalie et Gaetan en tandem aussi, Snezana une cyclo-écrivaine qui parcourt le monde en solo depuis 3 ans, Venda et Karen avec qui nous irons explorer les hauteurs de Sarankot, la colline qui surplombe la ville et depuis laquelle on a une vue splendide des Annapurnas et d'où s'élancent les innombrables parapentes qui flottent en continus sur le lac dont les berges s'apprêtent à de belles promenades, Gorkana et Michael, couple de cyclos allemands, nos voisins de chambre, Max et Alina que nous avions déjà rencontrés dans le Terai avec leur Jeep, Olivier et Aurelie, deux de nos sauveteurs du Zanscar qui nous avaient offerts leur hospitalité quand notre moral était au plus bas et que l'on retrouve avec émotion, Miguiel, Andy, Frank,Terance, Paule le cyclotouriste philosophe et pargmatique, Karl à l'humour bavarois hilarant et inattendu, Sirine, boule d'énergie de 20 ans, des projets plein la tête, le Monde à Vélo lui appartient, on retrouve Reto dont nous avions fait la connaissance à Lumbini, Igo avec qui on attend anxieux les gardes forestier dans l'espoir de sauver un bébé singe de la captivité malveillante, nos coeurs s'attendrissent et on vit des moments d'une tendresse inouïe si proche d'un animal normalement sauvage, Pascal et Philipp, un couple de cyclos Suisse dont l'itinéraire est l'inverse du notre, les conseils fusent , les bons plans t'échangent.

Les copains d'abord!


Vue depuis Sarankot

En moins d'un mois, on se sent chez sois, on a pris nos habitudes au Yeti Restaurant et au Sun View Café. On sympathise avec les commerçants qu'on salue au passage et qui nous appellent parfois "Didi' et "Baï" (soeur et frère) comme il est de coutume ici.
North Lake Side (considéré comme le coin "Babacool"), bien que dédié au tourisme reste toutefois moins développé que le Sud et les voyageurs de passage côtoient la vie authentique des népalais. Les vaches broutent entre les Guest-Houses, les enfants jouent au ballons quand ils ne sont pas engoncés dans leur uniforme scolaire, les potagers procurent les légumes qui accompagnerons les Dahl Bahat dont on entend cuire le riz dans les cocottes minutes depuis notre balcon, les femmes des pécheurs vendent leurs pêche chaque matin au bord de la chaussée, les ouvriers s'affairent à main mues à la constructions d'autres hôtels, on bourre des duvet de laine chaude, qu'on cout ensuite et frappe à l'aide d'un bâton pour en égaliser l'épaisseur, on tresse des herbes sèches pour en faire des hottes que les vendeuses d'oranges transportent à l'aide d'une sangle passée sur leur front, les maraîcher font la tournée des bistros leurs légumes chargés sur leur bicyclette... Cet univers nous convient, on s'y sent bien!

Salut!
Porte d'un temple dans le vieux  Pokhara, Mahandrapur


Maison Newari dans le vieux centre de Pokhara, Mahandrapur

Aux allentours de la ville
On visite le monastère tibétain de Jangchub Choeling. La prière se déroule sur le toit du temple, des chants agrémentés de coups de cymbales et des sons des trompettes s'envolent vers les 8000 enneigés par delà le soleil et les deux chamois dorés symboles qui ornent l'entrée de l'édifice. La mélodie se rompt à tout moments: les aléas de la vie qui ne sont toutefois pas capable d'ébranler le calme intense, la sérénité pure de l'idéal bouddhiste.
Le 10 décembre, on célébre la comémoration du Prix Nobel de la Paix recu par le 14eme Dalai Lama en 1989. Les cérémonies religieuses sont agrementées de chants et de dances, de programmes de santé publique, de théatre... On nous y offre un repas gigantestque. Tous les habitants du camp de réfugier (les tibétins ayant fuit leur pays et leur decendants sont considérés comme tels et ne jouissent pas des memes droits que les citoyens népalais) ont revetis pour l'occasion leur habits traditionnels. On y est accueillis avec une générosité, une dévotion presque qui donne à réfléchir sur les principes de cette philosophie. Une femme bouddhiste qui balaie mes remerciements d'un geste de la main me confie : "C'est grâce à sa Sainteté le Dalai Lama. C'est lui qu'il faut remercier". "C'est affreux ce que le gouvernement chinois fait à notre pays. Nous autres Bouddhistes nous acceptons notre condition. Nous croyons à la réincarnation et peut-être sommes nous entrain de payer une dette pour nos actions dans nos vies antérieurs, il faut accepter et être heureux. C'est important que l'opinion internationale nous supportent, c'est affreux ce qui arrive au Tibet".


Au monastère de Jangchub Choeling.

Le 20 décembre, nos achats de Noël sont bouclés. Un professeur népalais, amis de Jim, nous a aidé à dégotter un appartement, un palace avec 3 salles de bain et 2 balcons pour accueillir une partie de nos familles qui vient nous rejoindre pour les fêtes de fin d'année... On y séjournera un mois, cela va sacrement nous changer de notre toile de tente. On est excités, on emménage dans 2 jours et avons déjà organisé une "pendaison de crémaillère" avec tous nos copains de Pokhrara. Les parents de Leo arrivent le lendemain, espérons qu'on se réveillera à temps pour faire un brin de ménage contrairement à une certaine fois dans la maison d'A-M.....