samedi 28 septembre 2013

Inde / Ladhak / Zanskar / Kashmir : Padum-Shingo La-Padum

Information contradictoires, la route serait praticable jusqu'à Amuney, mais ou est-ce? Il serait difficile de trouver des chevaux pour porter nos bagages en haut du col. On pourrait atteindre le monastère de Puktal en poussant nos vélos. La route est supposée être goudronnée sur les 10 premiers kilomètres, mais moins de 10 minutes après la sortie de la ville, des centaines d'ouvrier népalais et sud indien, s'acharnent déjà à mains nues sur la TransZanskar qui ouvrira peut-être un jour cette vallée au trafic. Ils passent l'été sous tente, en meute, dans des conditions peu enviables, mais toujours saluent enthousiastes et souriants, un peu perplexes de nous voir passer à vélo, pour le plaisir, par des chemins aussi inhospitaliers.

On suit la Zanskar (rivière), l'eau a un aspect crémeux tant elle est chargée de limon. Le monastère de Bardan perché sur un éperon rocheux surplombe le cour d'eau. Stuppa, façade blanche à pic des falaises, les boiseries du toit sont décorées d'une guirlande de tissus jaune plisse qui flotte au vent, magnifique.

Leo passant devant le monastère de Bardan
A la nommeries de Murney, les enfants moine, en rouge, s'acharnent sur mon klaxon qui les divertit de leur ballon de foot rapiécé, leur batte de criquet et leur tracteur en plastique vert et orange fluo, leurs jeux habituels. Le plus jeune doit avoir 5 ans et ça fait 2 ans qu'il étudie ici. Le soir venu, Jim m'offre un moment de magie, il me plante son MP3 sur les oreilles. Pink Foyd à fond, face aux montagnes de roches et de glace, je m'envole bien au delà du réel, le contexte aidant à prendre un pied monumental, la beauté, la folie, la démesure, l'infini, l'incompréhensible, l'irrationnel. "Tire Down The Wall", par ici, c'est pas pour demain et heureusement! Le gigantisme de l'Himalaya nous fait nous sentir minuscules et paradoxalement si entiers, si privilégiés et fiers d'être là en sa compagnie.


Avant Pink-Floyd, les enfants rentrant de l ecole passe a notre campement

Trouver des chevaux s'avère plutôt facile. A Raru, on nous conduit auprès de Nagdal qui téléphone à un ami. Le contrat est scellé autour d'un thé sous le plafond en branches de saule soutenu par de grosses poutres, de sa maison traditionnelle. Le rendez-vous est pris avec le Horse Man à Tsetang, 20 km plus haut. La gorge se resserre, des parois abruptes l'enserrent de chaque coté, dans chaque méandre, s'est formée, grâce au dépôt du limon, une petite plage couleur argent, qui tranche avec le bleu de l'eau. La route est mauvaise, le terrain monte, il fait chaud, le soleil tout proche caresse les montagnes dont la roche grise apparaît pour se couvrir de glace à leur sommet, en dessus d'Ichar.

Tsetang, fin de la piste, deux maisons entourées de champs sur un replat au delà de la gorge. Nous ne sommes pas sures d'attendre au bon endroit mais dans l'après-midi, Tenzin arrive avec ses trois chevaux. Problème, le chemin muletier se trouve sur l'autre berge et le pont est impraticable tant par nos vélo que par ses bêtes. Trois câbles tendus et tressés de branchages, la légère brise le ballotte à peine on y pose le pied. Le chemin qui y mène est en train d'être taillé à la dynamite dans la roche, aucun passage possible.


Le pont de branches tressee qu on enpreintera pas, ouf

On redescend donc jusqu'à Dorzon ou un pont en meilleur état nous laisse gagner l'autre rive. Le chargement de nos bagages et de nos vélos sur le dos des chevaux s'avère rocambolesque, Tenzin se confronte à un transport exceptionnel. Tout en respectant ses compétences en matière de ficelage, on se permet de le conseiller pour épargner un tant soit peu nos affaires et le dos des équidés.

Le sentier en dents de scie suit les méandres de la gorge. Jean-Da et moi portons de lourds sac pour réduire le poids sur le dos des mules. Tenzin avance au pas de charge, suivi des chevaux, on trottine derrière. Il s'assoit près d'une Stuppa pour ce qui semble être une pause pic-nic, on oublie qu'il est malvenu d'y manger des oeufs (vegetarisme)et d'y fumer (lieu saint).


Nos 2 velos demontes sur un cheval
Au thé stall suivant, Jean-Da offre le thé à notre guide, mais cela semble ne pas suffire, on tente de nous facturer l'alcool qu'il a commandé en douce. Notre refus de payer a irrité Tenzin qui repart devant sans demander son reste. Sur l'autre rive, un village semble perdu au milieu de l'immensité, quelques façades blanches, des champs, tout autour la nature brute. On y accède par un sentier qui monte en zig-zag dans une pente à pic depuis un pont. Le vent s'est levé et le soleil décline derrière les montagnes, il fait froid et nous estimons qu'il est temps de s'arrêter. Jean-Da repère un bon terrain de camping près d'une Stuppa, mais Tenzin veut poursuivre jusqu'au village. Nous protestons, nous nous étions mis d'accord de ne pas utiliser les "infrastructures" de camping et établir les camps en pleine nature, là ou il y aurait assez d'herbe et de l'eau pour les chevaux. En effet, nous considérons que payer un emplacement pour la tente dans ce contexte de nature sauvage est une aberration! Accompagné de Tsétin, son beau fils, Tenzin réapparaît, je lui explique en anglais notre requête et lui demande de la traduire encore une fois au Horse Man. Pour ce soir, Tsétin nous laisse planter notre tente gratuitement sur ses terres, il nous invite même chez lui, nous fait goûter sa Tchang (bière) et son Arak (liqueur de blé), son fromage de Demo (femelle du yak) séché... Il nous explique que demain, nous atteindrons le village de Tenzin, le camping ne sera pas un problème. Plus haut par contre, les terrains plats se feront encore plus rares et nous ne pourrons sans doute pas échapper à la taxe de séjour au niveau de Lakand, le camps de base avant le col. Très bien, pour l'instant, on savoure la chaleur du petit poêl et sa douce compagnie.
Bebe Yak

La chargement des chevaux s'avère tout aussi difficile que la veille, les bêtes s'échappent en permanence. Tenzin m'envoie à leur poursuite, les garçons sont chargés d'aider à fixer nos affaires sur leur dos, ils font de leur mieux mais le tout reste branlottant. Et c'est reparti au pas de charge, pas le temps d'apprécier le paysage. Comme on a manifesté notre mécontentement suite à l'entechoquage constant de deux canassons, ce qui abîme nos affaires (deux sacoches ont déjà été percées et nos dérailleurs souffrent énormément), Jean-Da a été nommé à un nouveau poste. Il tient maintenant la bride du cheval brun pour éviter qu'il ne courate le gris. Tu parles d'une rando touristique... Les villages s'affairent dans les champs, des veaux nouveau nés appellent leur mère, des yaks énormes au nez perce d'une corde sont attachés un peu plus loin, des ânes se baladent à la recherche de quelques choses à boulotter et les chèvres escaladent les pierriers. Les villages se font de plus en plus minuscules, difficle d'imaginer la vie ici. L'été est consacre à emmagasiner assez de foin pour faire passer l'hiver aux bettes, à confectionner la Tchang et la Tsampa (farine) nourrissante pour faire face aux températures négatives. Quand la neige recouvre tout, comment se déplacer, ne serait-ce que d'un village a l'autre? Tout est tellement reculé ici, rudimentaire, l'habillement, les oublis, les conditions d'hygiène... On atteint le village de Tenzin, il n'est que 15 heures mais on accepte de s'arrêter pour aujourd'hui, peut-être avons-nous quelques chose de chouette à vivre auprès de sa famille? On déchante vite! Le camping est impossible, il nous faudrait loger dans une chambre qu'il entend nous louer 300 roupies. On se fâche, si c'est ainsi, on continue en direction du col. Ça suffit, on a expliqué notre position à mainte reprises! Tenzin décharge nos affaires sans précaution, il n'ira pas plus loin, refuse de poursuivre le voyage. On cherche à comprendre son problème, pourquoi une telle réaction? Jean-Da entreprend de remonter nos vélos, sans transport équestre, c'est notre seul moyen de trimbaler nos sacoches. Un jeune homme parlant anglais traduit, c'est un mal entendu, la chambre est gratuite, et après réflexion, le Horse Man voudra bien transporter nos affaires à bon port, sans majoration de prix. Trop tard, on a perdu toute confiance, qui nous dit qu'il ne changera pas encore une fois d'avis, nous abandonnant plus haut, dans un endroit encore plus difficile d'accès... Le fait qu'on refuse de payer le camping semble le mettre dans l'embarras, mais l'on soupçonne une entourloupe financière, son attitude à notre égard et à celle de nos affaires dès le début, nous mécontente. Cet homme ne mérite pas notre confiance. Jean-Da pleure son dégoût, je dànonce publiquement son manque de soin, sa malhonnêteté. Jim a rendez-vous à Daramshala et décide de poursuivre l'aventure scabreuse. Voila qu'on lui impose d'emprunter deux canassons, alors qu'un seul suffit amplement à transporter son matériel... Ça sent l'arnaque. J'ai négocié un discount dérisoire, il s'agit de lui laisser un minimum d'argent à cet imposteur. On décampe après une accolade à notre compagnon de route et allons établir le camp dans la plaine derrière une Mani (mur de méditation orné de pierres gravées), à l'abri des regards. Debriefing sous les étoiles, la lune éclaire une vallée transversale fermée par des sommets enneigés en dents de scie. Demain, on cherchera d'autres chevaux, sans quoi, on redescendra. Singo La n'a jamais été un objectif en soi, c'est le chemin qui compte, on veut découvrir les beautés du Zanskar, pas faire une course de fond, derrière un bonhomme malveillant et ronchons!


Ici on quitte notre horse-man, vallee sauvage sans route
Malchance, le nouvel Horse Man qui nous a proposé ses chevaux ce matin vient du même village que le bougre d'hier, la solidarité communautaire l'empêche de nous vendre ses services. On décide de pousser nos vélos jusqu'à Kargyak ou les habitants nous accueillent avec le sourire et des "JULEY" (bonjours) sonores. "Pas de chevaux" nous dit le gardien du check-point, mais il est possible d'atteindre le col en poussant les vélos: "5 heures pour aller au base camp et puis 3 heures pour atteindre Zanskar Zendo, de l'autre coté du pass, là ou la route recommence". Ça nous donne du courage et voila qu'on s'embarque dans une montée en pente douce le long de pâturages au bord de la Zanskar.


Au village de Kargyak, on pousse nos velos
On ne peut pas rouler, certes, mais la progression est moins mal aisée que nous le pensions. La perspective change et voilà que se dresse devant nous un pic de roche isolé au milieu de la plaine, seul au milieu du ciel, il nous appelle. Au soir, nous nous installons dans une cabane aux épais murs de pierres et de terre sèche, une bonne isolation contre le froid de la nuit. Jean-Da, toujours plein de créativité, bloque l'entrée à l'aide de nos sacoches, un nid douillet, seuls, au coeur des montagnes. Étrangement on se sent bien, on a retrouvé notre liberté,  Libres de choisir ou l'on dort, quand on mange, ou l'on va, nos moment de pause et de prendre le temps d'admirer les alentours.

Si seulement on trouvait des chevaux pour porter nos velos
Le pic isole dans la vallee
Deuxième jour de progression en direction du col, non sans peine, on atteint Lakand, il aura fallu porter vélos et bagages dans un terrain accidente, passer à gué la rivière à l'eau glacée. Je tente de négocier des chevaux avec des Horse Men qui n'en ont que faire, mais celà me donnera l'occasion de pénétrer dans une hutte nomade et de découvrir atterrée, le réel dénuement de cette vie. Un chaudron sur un feu de crottes sèches, quelques patates, du thé au lait pour se réchauffer, la saleté d'un enfant au pantalon décousu sur toute la longueur... Personne n'a-t-il juge bon de laver ce petit? Le soleil a creusé de grosses gerçures sur ses joues. Je suis touchée  profondément... Et nous qui voulons passer nos engins de l'autre cote d'une montagne... quelle idée, pourquoi faire? Des questions éthique nous rattrapent. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige (il neige parfois, même en été), ces gens n'ont pour s'abriter que quelques galets pour murs et une toile de jute pour toit. On sait tous que des gens dans le monde vivent de cette manière, mais être la, en vrais, pénétrer dans ces 5 mètres carres, ça ébranle. Pourtant, le lait coule à flot des mamelles des Demos et les femmes, maîtresses de ces lieux, nous saluent énergiquement sans nous juger.


Porter les velos par dessus les rochers, traverser des rivieres avec, quelle folie

Malgré l'accueil bougon et suspicieux du tenancier du thé stall, on passe la nuit a Lakand (4600m). Toute la vallée s'est donne le mot ma parole, la paranoïa pointe le bout de son nez dans nos tètes. Pourtant, deux touristes singapourois nous remontent le moral et nous offrent biscuits et fruits, un luxe énorme sous ces latitudes. Ils nous assurent avoir croisé un couple de cyclo redescendant du Singo La, il y a trois jours, la traversée est possible avec vélos et bagages. Le matin, c'est plein de courage qu'on s'aventure dans le premier béquet en direction du col. Après trois heures d'effort, nous n'avons parcourus que 2 km et nous nous sommes élevé de 150m.  D'abord, on transporte les sacoches, puis un second aller-retour pour chercher les vélos, puis on redescend pour prendre les autres sacs. On est épuisés, le temps se couvre, il commence à pleuvoir, à grêler... On s'assoit, on est abasourdis... On doit redescendre, on n'y arrivera pas. ce n'est pas la déception de ne pas atteindre le sommet qui nous terrasse, c'est l'épuisement, c'est l'idée de devoir transporter une fois de plus tout notre matériel en sens inverse. Combien de jour d'effort cela va-t-il nous prendre?

Mauvais choix, on passe sur la rive gauche de la rivière, pensant que le terrain sera moins accidenté. Toute la journée, on porte nos affaires. Intérieurement, je me  répète en boucle "calme et soleil", pour implorer le ciel de nous épargner et pour calmer mes nerfs. Sur l'autre rive, on voit Jim passer à dos de cheval, le voilà affublé, non pas de deux, mais de trois canassons. Dans quelle entourloupe s'est il fait attirer? Le soir, on se trouve bloqués par la Zanskar en crue, on pose le camp, morts de fatigue. Au milieu de la nuit, je me réveille en panique, en pleurs, jamais je n'y parviendrais. Irrationnellement, j'ai peur d'emprunter le sentier au bord de la gorge, je vois mon vélo déraper, je vois mes affaires avalées par les flots... 


Le jour suivant, après que Jean-da m'ait porté sur son dos pour traverser à gué une fois de plus la rivière, nous progressons plutôt bien. On arrive même à apprécier le paysage, les cornes énormes des yaks aux abords du camp nomade et leur parade d'intimidation nous impressionne, la vue depuis les Stuppas en dessus de Kargyak nous ravit. Le jour suivant est cependant un désastre, nous craquons tous les deux, on s'envoie à la tète injures et reproches, quelques pièces du matériel y passent. On est à bout, on a mal partout, on a faim, nos réserves de vivres sont presque à sec. On a plus le goût de manger, de dormir, on a dépassé nos limites. Je me sens en prison dans ces montages, elles ne m’attorent plus du tout, je les déteste, je veux retrouver la civilisation, je veux que ce calvaire se termine. Même le vision des travailleurs rentrant chez eux depuis Padum vers Manali, portant à bout de bras des sacs de sport rapièces et à leurs pieds des sandales en décomposition ne me donne pas la force morale de relativiser ma condition. A Kuru, désespérée, je demande un thé stall aux habitants en plein travaux. Un homme nous amène chez lui pour nous préparer un thé, sensible à notre épuisement, il nous apporte à manger sans qu’on ait rien demandé. Des larmes coulent sur mes joues sans que je puisse les contrôler. Il a des chevaux et accepte de venir nous chercher à Purney dans deux jours pour nous ramener à la route, je prie pour que cet home soit honnête, on lui laisse un avance d’argent pour conclure le contrat.

Sur le sentier entre Kuru et Purney, on croise tout à tour la famille Clerc, des randonneurs suisses qui nous offrent les barres de pâte de fruit estampillées Migro. Un clin d’oeil bienvenu, Anne-Francoise et Pierre qui nous arrachent encore quelques larmes avec leur chanson bien de chez nous, leur gentillesse et leur écourte. La tape dans le dos d’un guide ladakhi sensible à notre désarrois et l’aide prescieuse d’Olivier, Sylvie, Lionel et Aurélie pour pousser nos chargements jusqu’au thé stall de Dolma, habitante de Purney rendue célèbre par l’emisson “En Terre Inconnue” avec Gilbert Montagnier. Merci a vous tous! Vraiment, on était au fond du trou, on en pouvait plus! Merci l’entraide touristique!!!

Au milieu Anne-Francoise et Pierre qui nous offre une chanson, merci, merci, merci
Sylvie, Aurelie, Olivier et Lionel, qui nous ont pris 2 jours sous leurs ailes, merci, merci, merci
On passé deux nuits dans la Guest House de Dolma, au chaud. On mage non-stop. En compagnie du quatuor francais, on visite Puktal, un monastere niche dans une faille de roche à l’abri du monde. Moment intense quand on assiste aux chants rituels d’avant le repas. Assis en tailleurs sur la terrasse du monastere. Les moines en rouge entonnent une litanie qui s’eleve vers les monts himalayens, le calme m’envahit, je me sens appaisée dans cet univers immobile, la nature paisible. On se sent privilegie d’etre la, meme si pendant la saison d’ete, nous ne sommes assurement pas les seuls tourists de passage. Quel beau cadeau avons nous encore recu. Des endroits comme celui-ci, on en a tous vu a la tele, ils nous avaient fair rever. Sauf que la, c’est du rell et on a tout a coup l’impression d’etre projete dans un autre monde, hors de l’univers connu, il est impossible que ce qui se passé autour de nous et la follie trepidente de nos societe, se produisent simultanement sur la meme planete.

Monastere de Puktal
Puktal
Nous amis nous ont pris litteralement sos leur aile et nous conviant a deux reprise a des repas gargantuesques sous leur tente, le staff du trek accepte notre presence. L’Ecoute, la chaleur humaine , les moment de partage et tous les cadeaux allimentaire qu’ils nous ofrent, nous remettent un peu d’aplomb. On se quitte plein de gratitude quand notre Horse Man arrive pour charger ( avec soin! C’est possible!!!) ses bêtes et nous conduit vers une route salvatrice. La marche n’est pas une cinecure, non dos est en compote et la pression de mes vertebres sur mes nerfs envoie des decharges electriques dan mes jabes. Il faut restster, avancer, vers la route, vers Padum… Merci a toi Horse Man, desole de ne pas avoir retenu ton nom. La fatigue et le stress nous a quelques peu debousole. Saches que je te percois en sauveur. J’ai l’impression que jamis je ne t’oublierais!

La gorge infranchisable, merci Horse-Man
Un aute  jour de velo nous mene à la ville. 30km d’autopersuasion. On appercoit le temple de Raru, permier objectif. Jean-Da  dit que c’est joli, je m’en fiche, plus que 25km. C’est Muney, une descente en epingle, puis une montee, la derniere… plus que 13km. Encore une montee,innatendue, sur route non goudronnee… plus que 8 km. On voit les maisons de Padum, 3 km avant la ville. Il faut qu’on mange, le tenancier de l’hotel ou nous avons sejourne lors de notre permier passage nous arrête. Percevant notre epuisement, il nous instale sans que l’on comprenne ce qui nous arrive dans la cours de l’hotel, nous sert des Tchoming (pates tibetaines) et nous montre notre chamber. Douche chaude, nourriture et repos… Soulagement? Oui, sans doute, mais pour l’instant,tout est confus, on abesoin de queluques jours pour reprendre nos esprits.

Inde / Ladakh/ Kashmir: Leh-Padum

EUHHH! Comment raconter notre départ de Leh? Au premier plan des zones militaries, terrain plutôt descendant, montagnes beiges dans le fond, sablonneuses, totalement vierges de végétation… Voilà pour mes souvenirs, notre dernière nuit en compagnie de tous les cyclos de passage à Leh a brouillé le reste. Ça faisait 6 mois que nous n’avions pas célébré de la sorte et le marteau piqueur dans ma tête et la brûlure dans mes poumons (du a trop de fume) en attestent. Leh n’a pas été un coup de coeur, ambiance bobo à volonté et frime sur des motos de location, mais ça nous a fait du bien de consommer de la prestation (internet, resto, boulangeries à l’européenne, café-terrasse…) et de nous relâcher complètement en compagnie de Kevin (qui pour sure ne transportera aucun poids mort en haut d’un col), de Petra et Sebastien (cyclos allemand et suisse), de Richard et Stani (en route depuis 8 ans), de Dahlia et Peter (motocyclistes bulgaro-allemand), de Clément et Julia (merci 1000 fois pour le pneu, cadeau de Noël avant l’heure), de Norbert (cyclo autrichien branché) et d’Anthony et Jim.

Univers desertique dans la vallee de l Indus
Le lendemain, esprit débrumé, on escalade notre première butte qui culmine à 3500 m seulement, facile, compte tenu d’ou l’on vient. Le paysage est désertique, le sol de sable est parsemé de petits cailloux. Les montagnes au premier plan sont trempées du même matériaux, plus loin la roche devient apparente. Un canyon ou s’écoule l’Indus nous mène à Basco, autour du village, la végétation s’épanouit. Depuis le monastère aux façades blanches accroché à la colline d’ou le village descend en escalier, on observe les toits plat des maisons typiquement Ladakhis ou sèchent des bottes d’herbe en prévision de l‘hiver, les champs de blé miele prêts à être récoltés et les peupliers verts qui s’écouent le long de la rivière et les demeures à large fenêtres soutenues par des poutres massives en bois sculpté. Des drapeaux à prière multicolore flottent partout. Les statues de Bouddha en terre sèche, recouvertes d’or qu’abritent les temples sont tellement hautes que leur torse s’échappent du plafond et s’engouffrent dans des étages supplémentaires plus étroits. Le cadre est magnifique autour de notre feu de camp en goûtant la Tchang, bière tibétaine, c’est agréable de retrouver la tente.

Stuppa, autour des villages la vegetation est intense

Vue sur les cultures
Deuxième bosse à 3500m. Des Yak se promènent, aucune pousse de végétation à l’horison. Un motocycliste nous dépasse, c’est Viki qui a appris hier à maîtriser cet engin. Dernier au revoir à notre compagne de quelques jours. La descente est un vrais plaisir pour les yeux, des pans de montagne dans tous les tons minéraux se superposent à l‘infini. La Zanskar (rivière) se jette dans l‘Indus en y apportant des tas de sédiments qui colorent des traînées d’eau avançant rapidement vers l’aval. Des villages plein de vie, les moissons à croupis, à la serpette, les énormes moulins à prière colorés, sonnant au rythme de leur tours sur eux-même, des vendeuses d’abricot à l’air clownesque, coiffées de bonnet tibétain de laine et de feutrine, pointus et recouvrant les oreilles, les Stuppas blanches surmontées d’une pointe colorée portant un croissant de lune sur fond de paysages himalayen. On suit le flot de la rivière dans un canyon qu’elle a creusé, serpentant entre les montagnes rocheuses ou la géologie a dessiné des motifs spectaculaires, dégradé de couleurs. Le camps est établi sur le limon au bord du fleuve sacré ou l’on prend un bain, rêveurs, un peu scotchés  d'être là.
L Indus et notre campement
 Une montée en épingles qui fait transpirer et travailler les cuisses, et puis c’est Lamayuru. Village de carte postale, niché à flanc de montagne, tout en haut la Gompa (temple) qui semble flotter à travers les drapeaux à  prière qui apaisent et égaient à la fois. Trois femmes viennent prendre le thé après s’etre inclinées pour prier face à la Stuppa ou on a cru bon d’établir le camps, moment de partage les yeux dans les yeux, le regard franc des Ladakhis, les paroles directes, ni chaudes, ni froides, les idées claires. Le foulard qu'elles portent sur le visage sert autant à les protéger du soleil que de la poussière. On rit ensemble des ânes qui échappent sans cesse à leur berger, qui les rattrape toujours, sans jamais, pour autant tourner à l'envers autour de la Stuppa, ce serait une offense! Nuit sous le ciel claire, lune plaine, les étoiles, dans l'immensité de l'Himalaya!

Village de Lamayuru, vue depuis notre campement
La montrée du col de Fotu La (4108m) s'effectue sur un bitume parfait, l'armée de petites mains qui s'y atèlent et l'utilisation assidue de la route par l'armée indienne pour "protéger ses frontières", l'explique. D'un sommet triangle descend une langue littéralement multicolore, vert, jaune, rose, gris et bleu. Un souhait au sommet et c'est une longue descente vers Khangral, on entre dans le Kashmir musulman. Les mosquées trônent au milieu des petits bourgs, les façades des maisons ne sont plus blanches mais brutes, on utilise les ânes pour le transport, l'Imam Komeini réapparaît en poster dans les thé stall, certains visages tannés portent la barbe, des bonnets de laine plissés au dessus du crane, les trais pourraient être pakistanais, mais tout aussi bien chinois ou thaïlandais, mélange étrange! Une ribambelle de gamins assiste à notre souper,  l'air dégoûté par nos pâtes au fromage. Le chef de famille veut brancher une lampe au fil électrique au dessus de nos tentes, la serviabilité musulmane. Le lendemain, c'est Namika La (3880m) qui nous attend, notre dernier col à quatre. Après Kargil, Anthony emprunte la direction de Srinagar pour un retour progressif vers l'ouest. Les mecs célèbrent la séparation avec une ":meat night". En gros, ils vont d'échoppe en échoppe et commandent tout ce qui peut contenir de la viande. N'étant plus en terre bouddhiste, la ville en regorge. Poulet frit, brochettes d'agneau et ragoût de mouton, voila un Jean-Da heureux!

Karguil, petite ville commercante
On suit maintenant la Suru (rivière), afin de rejoindre la mythique vallée du Zanskar, accessible en hiver qu'après plusieurs jours de marche sur la rivière gelée. En ce qui nous concerne, il faudra emprunter une route non-bitumée et s'élever jusqu'au col de Pensi La. Pour l'instant, la route est bonne et traverse à intervalle réguliers des petits villages tout affaires aux récoltes. Beaucoup de monde au bord de la chaussée, les enfants en uniforme marchant sur des kilomètres pour se rendre à l'école, les hommes portent de longues chemises jusqu'aux genoux et les femmes sont à nouveau colorées, on nous demande "where are you going" et "one pen" (stylo ou argent?). Les saules et les abricotiers ombragent et protègent de la chaleur. Les paysages deviennent alpins, des monts pointus et rocheux abritent des sentiers qui zigzaguent magnifiquement dans les pentes raides, pour aller ou? Il y a aussi des bis qui abreuvent les cultures.

Deuxième jour, on découvre les trous, les bosses et la piste caillouteuse. Notre progression en prend un coup, mais qu'importe, la vue majestueuse sur le massif de Nun (7155m) avec au premier plan les rives herbeuses de la rivière ou les vaches, les yak paissent en liberté. Ses compagnes culminent seulement 700m en dessous de lui, mais son blanc immaculé et sa stature étendue, lui confère une place de choix. Des glaciers dégringolent de ses entrailles dans toutes les directions. Tout au long du jour, on ne peut détacher nos yeux de ce mastodonte, sublime, enserré par des montagnes de roche grises.

Nun 7155m, elle inspire le respect
Les habits rapiécés, sales, et vieillots des enfants qui observent notre installation de camp laissent présager du dénuement, mais les maisons  des villages que l'on traverse, sont de construction robustes, le crépit est même décore de motifs réguliers, partout, des vaches, des poules, des oies, des pompes à eux métallique abreuvent les habitants, les récoltes vont bon train et les épis sèchent en quantité dan les champs.

Toujours Nun en fond
Un homme joue les acrobates en sandales dans un talus à pic pour couper quelques végétaux pour ses bêtes, aucune herbe ne sera perdue. Camping dans un pâturage strillé de ruisseaux, idéal pour prendre un bain et rédiger quelques notes face à un Tableron glace baigné de soleil. Des troupeaux de chèvres, de moutons et de yaks s'invitent entre nos tentes, un décor mouvant, magique et plein de vie. Tout à coup, une explosion, le mont gelé a perdu quelque rochers, de la fumée s'en échappe, impression d'être minuscule dans cette immensité.
Notre campement dans le paturage
A Parkatchok, on peine à se faire vendre ce dont on a besoin (oeuf et pain), mais un vieillard au sourire franc et édenté et un regard sympathique nous cédera biscuits, barres chocolatée et tabac. Sortie du village, une langue glacière échoue ses falaises bleues dans la Suru, ce doit être d'un des enfants de Kun (7090m). Une cascade dégringole de la glace à mi-hauteur. Plus haut la surface gelée s'accroche à la roche, le sommet est bombé  et immaculé. Atterrés par ce spectacle, cadeau de Pacha Mama.

Le glacier s invite presque sur la piste
 Le temps est menaçant, on passe l'après-midi, dans un abri de pierre et de béton abandonné au bord de la route, à préparer des chapatis (galette de pain plate) maison avec de la farine offerte par Anthony. On invente même une recette sucrée aux flocons d'avoine, ou quand le rationnement développe la créativité! Les nuages n'auront égrainés que quelques gouttes, et au petit matin les rayons du soleil viennent caresser le sommet blanc et gelé qui nous a couvé tout la nuit, ainsi qu'un énorme glacier qu'on ne découvre qu'à présent, perché dans les hauteurs et qui ferme la vallée dans notre dos.

Les roues sur les cailloux et la tete dans les glaciers
 Une montrée de 5 kilomètres nous attend, ça parait rien mais sur cette route à la surface semée de pelleux, 300m de dénivelé, ça se mérite. Récompense au dessus de nos espérances. Face à une splendide Stuppa décorée de  multiples drapeaux à prière, se dévoile un autre profile de Kun qui s'étend de toute sa longueur, entre deux pans de montagne rocheux. Un nouveau glacier s'en échappe. On sait qu'on ne rêve pas mais on ne peut y croire. C'est si majestueux, si imposant, impressionnant!

Stuppa qui indique que les villages vont etre bouddhiste
Entre pâturage et marécage, le limon divise la Suru en de multiples bras, on joue à cache-cache avec les marmottes. Les chèvres, les moutons, les vaches et les chevaux en troupeau paissent sur fond rocheux. Sur la droite, entre chacune des montagnes, un petit glacier amène sa contribution aquatique à la rivière. On rencontre Rupert, un cyclo allemand qui décide de faire route avec nous, les chevaux galopent la nuit entre nos tentes.

"Village" au fond de vallee de la Suru

Notre campement pres de la Suru
Pour charger les batteries des caméras et humaines ( un refroidissement qui s'explique par les températures négatives de la nui a enrhumé Léo), on fait halte pour la journée à Rindum, quelques maisons ladakhies à l'embouchure d'un désert pierreux, encerclé de montagnes à la morphologie toute différente et toutes aussi belles les une que les autres. Sur un promontoire rocheux se dresse, comme par magie un  monastère. Le cadre ne laisse pas à désirer, malheureusement on y aura un peu l';impression d'être pris pour des dollars sur pattes. Le Home Stay nous laisse sur notre faim, une portion de riz préparée sans entrain et pas même partagée, puis on nous envoie au lit??!!

Les enfants du village de Rindum
Gompa de Ringdum
En suivant un affluant de la Suru, on s'élève vers Pensi La (4480m). Un camp nomade, composé de simple pierres pour les murs, de bâches et de tout ce qui a pu être trouvé pour tenter d'abriter du vent, garde des bébés yak étonnement indépendants, curieux et craintifs. Quelle drôle de quotidien! Une vie bien rude!

Sur la montee du col Pensi La
Les sommets qui nous font face sont que de roches, de la glace s'y accroche dans les parties supérieures. Au sommet, une surprise énorme nous attend, des touristes allemands rencontré quelques jours plus tôt, nous offrent deux paquets de biscuits artisanaux. On-ils conscience à quel point ce cadeau nous rempli de bonheur? Leur guide nous apprend à dire "Ma Démo"", Très Beau" en Ladaki... Mots utiles ici!!!

Sommet du col Pensi La
Sur la descente, c'est Drag Drung qui nous offre sa langue de glace, gigantesque telle celle d'Aletch. Du jamais vu! Son dôme se cache derrière des sommets plus proches et son autoroute de glace coincée entre deux moraines descend jusque dans la plaine bien au dessous de nous, d'elle jaillis la Tod Chu Doda que l'on suivra jusqu'à Padum. Le camp est établi dans une cabane de chantier aux parois de plastique. Ses formes arrondies et son emplacement dans cet univers hors du temps, hors de la réalité, nous fera la nommer "The Mother Ship".
Langue de glace juste apres Pensi La

Notre "vaisseau mere" qui a abrite notre nuit a 4100m
La vallée ne semble ne jamais descendre, la piste caillouteuse suit le coteau des montagnes a l'infini. Sur la droite des vallées s'ouvrent sans cesse. Au fond, des glaciers, leurs déchets de gravats et d;alluvions encombrent jusqu'à l'embouchure de chacune d'elles. On pic-nic au pied d'un pan de montagne rougie par des végétaux, couleurs intenses! Puis ce sont les premiers villages, les cultures, des bonshommes qui se promènent chargés de botte de foin immenses sur leur dos.
plus de 200km de piste caillouteuse
Les couleurs annoncent l automne

Les cailloux = maux du corps et maux du velos
 On est encore une fois a la recherche de pain et l'un d'eux nous invite chez lui pour un déjeuner assis en tailleur sur des matelas devant des banquettes en bois qui sont ici des tables. Le sol est couvert de tapis pour isoler du froid, les bouses de vache crépitent dans un petit poêle sur lequel on cuit les pains et sur une sorte de commode, trois planches assemblées, est posé un réchaud à gaz. C'est le seul meuble haut de la pièce, de la maison. Lotus nous sourit quand on lui demande si on peut rester pour l'aider au champs. Oui, on peut porter un chargement de paille sur notre dos si l'on veut prendre une photo. On insiste, il ne s'agit pas de ça! On veut vraiment travailler auprès de sa famille toute la journée. L'expérience sera une réussite! Une lanière ornée de deux boucles en bois en son centre est étalée sur la terre du champ ou des fagots d'herbe sèche attendent qu'on les disposent sur cette installation. Puis on passe les brins libres dans les annaux afin d'enserrer le chargement, on passe ses bras dans ces lanières, le tout forme comme un immense sac à dos qui dépasse le porteur de plusieurs tètes. L'opération est un art, se dresser avec ce monticule sur le dos, une prouesse, escalader l'échelle sommaire jusqu'au toit, un tour de force. Puis. il faut arranger le foin de façon ordonnée à l'aide d'une serpette et c'est reparti! Les femme m'épargnent, me chargent moitié moins qu'elles. Heureusement pour moi, car se sont des Hercules, inépuisables!
Toutes les deux heures, une pause regroupe toute la famille dans la cuisine de la grande demeure, on nous sert des hectolitres de thé au beurre, on s'y fait peu à peu. On nous gave de pain tibétain, de Kart (fromage frais), de Tchang à la Tsampa (farine), de chapatis... A midi, on mange le riz aux légumes (Dahl Bat) préparé par les hommes. Ici les taches paraissent asexuées. Jim nous a quitté, craignant que nous ne soyons des encoubles au labeur quotidien, mais l'insistance avec laquelle on nous ramène aux champs après le repas nous laisse présager du contraire. Le soir venu, on monte notre tente sous l'oeil curieux et attentif de la grand mère portant l'habit traditionnel. De son regard plein de rides, au milieux de son visage tanné digne d'un portait dans GEO Magasine, elle nous invite à l'intérieur, nouveau gavage, jamais au cours de notre voyage on aura rencontré une famille qui mange autant! On nous remercie à mainte reprises... et nous alors, comment les remercier de ce moment de partage? Vous nous avez ouvert une porte sur votre mode de vie, nous avez offert l'authenticité, laissé découvrir un pan de votre quotidien. Merci à vous tous pour votre générosité!
Leo se transforme en paysanne Zanskari
Padum, la Capitale (????) du Zanskar est un bled étrange. Planté au milieu de nulle part, au coeur des montagnes, pour ainsi dire inaccessible, elle prodigue pourtant tout ce dont on peut avoir besoin : temple, magasins qui vendent absolument de tout (sauf des briquets), école, poste de police, campings, hôtels, centre médical, mosquée, internet café qui marche par intermittence, station essence fonctionnant sur appel. Les biscuits de la boulangerie du coin sont tellement délicieux que Jim en tombe à la renverse, à moins que ce ne soit du aux trop plein de whisky au bar de la ville. Oui un bar! Ça vaut le coup d'être souligné. Il faut imaginer, un sol de béton, des chaises dépareillées, une lumière blafarde d'un générateur ronronnant... mais une présence féminine ne semble pas choquer outre mesure.

Le 4 septembre au matin, on met des voiles direction Singo La (5100m) laissant Rupert s'en retourner vers Kargil. A bientôt ami voyageur!