dimanche 21 septembre 2014

A la découverte du monde à travers d'autres yeux: femmes Baladeuses


Les filles aussi roulent sur la Terre. Nous en avons rencontres quelques unes de ces courageuses. Des dues a cuire au coeur vaillant, plein de tendresse, qui constituent leur force. Elles sillonnent les routes du Monde au féminin. Sur leur Blogs personnels, elles nous présentent leur parcours, nous partagent leur aventures, leurs anecdotes, leur enthousiasme, leurs réflexions...  MERCI LES FILLES!

Mariana, grimpeuse, Italie
http://4810mdiblablabla.wordpress.com

Mariana n'est pas en vélo, elle voyage sac au dos. Je la rencontre à Ayutthaya en Thailande. Elle me raconte sa passion de la montagne et me dit que ses amies grimpeuses et elle ,  tiennent à  jour un blog concernant la grimpe et la montagne au féminin. Conseils, astuce, elles mettent en lumières les capacités et les compétences des femmes en montagnes.   


Heike : Cyclovoyageuse en solo, Allemagne
http://www.pushbikegirl.com/

Depuis l'âge de 6 ans, Heike a un rêve: Aller en Australie. A 19 ans déjà c'est chose faite, et depuis ce jour, le syndrome du voyage ne l'a pas lâchée. Jusqu'à aujourd'hui, elle a déjà visité plus de 80 pays et estime de pas encore en avoir assez vu. C'est au mois de novembre 2014, alors que je (Leo) séjourne seule dans un bungalow paradisiaque à Langmantha, Laos, que je fais sa connaissance. En ces temps troublés, sa rencontre est une aubaine. Heike a pédalé en solitaire depuis l'Allemagne jusqu'ici, et son aventure regorge s'anecdotes réjouissantes quant au voyage au féminin. Ses conseils avisés, son authenticité et son expérience m'aident à me projeter dans la nouvelle aventure que je m'apprête à vivre. Merci Heike "la bonne fée"! (lire articule relatif: http://www.jeandaetleo.blogspot.com/2014/12/laos-boten-houayxai-hou-ayxai.html) En plus d'être une grande sportive, Heike est aussi une artiste et son blog est truffé de photographies magnifiques auxquelles je vous conseille vivement de jeter un oeil. A travers ses clichés, elle nous embarque en voyage, alors ayez quelques heurs devant vous avant de vous lancer dans l'aventure, il est possible que vous ne voyez pas le temps passer et que vous vous réveillez abasourdis, sans comprendre vraiment ce que vous faites là, devant votre ordinateur!!!



Shirine : Cyclovoyageuse en solo, Canada
http://awanderingphoto.wordpress.com/

Wouahaaa! Shirine est une boule d'énergie, elle occupe la chambre en dessous de la notre à la New Parents Guest House de Pokhara. 6h00 du mat', elle enfile ses basquettes pour un footing matinal, revient pour se cuisiner une casserole entière de Oats Meal agrémentée de sucre brun et de bananes. Nous rejoignant sur la terrasse, elle nous raconte tout ce qu'elle a déjà vécu aujourd'hui, alors que nous sortons tout juste des plumes. Le dynamisme téméraire de cette magnifique jeune canadienne, authentique, entière, plaine de vie, nous fait nous sentir Vieux!  Ou troupe-t-elle toute ce peps'? Et c'est reparti... appareil photo en bandoulière, elle s'enfuit se promener au bord du lac, retrouver des amis sur les terrasses touristiques de Lake Side ou faire une excursion jusqu'à Sarencot, admirer la vue sur les Anapurnas. Aux goûter, elle rapporte d'immenses part de Strudle aux Pommes  de la German Backery, son péché mignon qui deviendra le notre en sa compagnie (lire article relatif: http://jeandaetleo.blogspot.jp/2013/12/nepal-pokhara-vive-les-vacances.html)! Et puis consciencieusement, elle se connecte à internet pour rédiger son blog si passionné, enthousiaste, amoureux de la vie, qu'il vous épuise rien qu'à le lire. C'est à vous donner des complexes. seule, à 20 ans, Shiriné a enfourche son vélo pour descendre la cote Ouest américaine, puis sans hésiter, s'est envolée pour l'Inde qu'elle a parcouru courageusements et sen perdre sa folle soif de découvrir, de vivre chaque jour pleinement, d'aller au devant de l'altérité...avidement! C'est à  Katmandu,  Népal, que son amis Kevin l'a rejoint pour poursuivre ensemble l'aventure. Nous y célébrons tous réunis, Holi, le Festival des Couleurs (lire article relatif: http://jeandaetleo.blogspot.jp/2014/03/nepal-pokhara-kathmandu.html). Les les voila à  nouveau en route vers l'Himalaya indien, puis le Géorgie, il ne s'arrêtent jamais! Merci Shirine pour ta sympathie, ton sourire, ta spontanéité. Le quotidien prend des teintes flos en ta compagnie. Ta présence égaie tout, donne envie de vivre plus fort. Attachez vos ceintures, connectez-vous, lisez son blog et décollez avec elle pour un  Monde haut en couleur, en émotions, en saveurs!



Maria-Theresia : Cyclovoyageuse en solo, Suisse
http://www.seithes13.ch/

De la Suisse au Népal, c'est en solo que Maria-Theresia a choisi de trace sa route. Cette passionnée de vélo a enfourché sa bécane un beau jour en toute simplicité, parce qu'il lui semblait que c'était la chose à faire, une choses évidente, naturelle, allant de soi! Une jeune fille douce, réfléchie, profondément aimante et aimable. Son sang-froid paisible force l'admiration. Un exemple absolu pour toute celles qui doutent encore quand elles envisagent le voyage en solitaire. Merci Maria-Theresia pour ces soirées conviviales lors desquelles tu nous a partagé ton expérience, merci aussi pour les portes-bonheur, à ce jour, ils nous accompagnent partout accrochés aux guidons de nos vélos (lire article relatif: http://jeandaetleo.blogspot.com/2013/12/nepal-pokhara-vive-les-vacances.html). Pour elle, c'est la fin du périple, et c'est la voie pleine d'émotion qu'elle nous confie attendre sa mère avec qui elle fera un peu de tourisme au Népal avant de reprendre ensemble l'avion direction l' Helvètie.



Snezana : Cyclovoyageuse en solo, Serbie
http://www.snezanaradojicic.com

C'est au hasard de nos recherches de logement pour accueillir nos familles qui viennent passer Noël 2013 à nos cotés à Pokhara, Népal (lire article relatif: http://jeandaetleo.blogspot.jp/2014/02/nepal-nous-avons-de-la-visite-phokara.html), que l'on fait la connaissance de Snezana. Cette femme robuste, à la volonté de fer, prétend être l'une des très rares serbes, si ce n'est la seule, à voyager à vélo en solitaire. C'est sa façon à elle de défendre le féminisme dans un pays, dit-elle, ou le principe d'équivalence entre les genre n'est pas encore très en vogue. Pour transmettre cette idée, mais pas que, Snezana écrit. Elle a déjà publié plusieurs ouvrages et à l'heure ou nous la rencontrons, elle travaille d'arche pied sur le récit comptant une histoire d'amour sur les routes. Cette thématique, elle dit l'avoir puisée dans son expérience personnelle, et elle a de quoi, car Snezana est en vadrouille depuis plus de 3 ans! Cet épisode amoureux, elle l'a romancé et noue offrira bientôt un nouveau bouquin de son cru. Avec la même ardeur, Snezana entretien régulièrement son blog sur lequel est conté son quotidien voyageur qui, partant des Balkans, passe par la Turquie, l'Asie Centrale, la  Chine, puis s'évade vers le Sud Est. Prochainement au programme, la Mongolie, puis la Russie.



jeudi 11 septembre 2014

Chine : Beijng (Pekin) - Taiyuan

Leo s'accroche à mon t-shirt et tire dessus en disant "je veux voir des blancs-becs, je veux voir des blancs-becs...". Elle est excitée, enthousiaste, un passage aux toilettes toutes les 15 minutes, elle ne tient plus en place, comme une puce ou un enfant, elle fait les cents pas en brassant de l'air, ses yeux passent de l'écran à sa montre, à l'écran. Nous sommes le 13 août à l'aéroport de Pékin, le panneau d'affichage nous indiquait, il y a une heure, que le vol en provenance de Genève a atterri, mais le blanc-bec attendu lime la patience de Leo dans l'arrival. 

Victoire, Constantin, frère de Leo, se trouve derrière son chariot chargé d'un gros carton et d'un sac de montagne au dessus. On ne voit que sa tête dépasser. Coupe de cheveux courte sportive, rasé, sourire aux lèvres, t-shirt vert pétant, il sent bon notre Suisse! Pause cigarette après les retrouvailles-embrassades avant de s'engouffrer dans le métro pour rejoindre notre hôtel au centre ville. Les transports souterrains de Pékin sont bondés, on doit faire rentrer ce carton contenant sa bicyclette dans les wagons. Au troisième changements de ligne, on est au point, on rentre dans la rame en propulsant en premier le volumineux paquet pour écarter la foule et grimpons aussitôt. Terminus, il faut traverser encore le carrefour géant à pied pour rejoindre notre chambre à 3 lits, on referme la porte pour laisser dehors le bruit et toute l'agitation de la méga ville.


T-shirt vert, sac à dos et carton, voici notre blanc-bec. (Aéroport Pekin)

Quel cadeau, Constantin nous fait l'honneur, le privilège de venir nous trouver en Chine. Cerise sur le gâteau, il souhaite découvrir ce pays à vélo. Nous allons donc partager notre mode de vie pendant un mois. Nous sommes contents qu'une personne proche vienne nous visiter mais nous sommes carrément heureux de faire une bout de route avec lui.
Dans son sac à dos, il nous ramènera de vrais morceaux de Suisse. Chocolat, fromage, saucisson de cerf, viande séchée, gelée de coing... Merci à nos proches qui pensent à nous et nos papilles gustatives, en particulier à Brigitte pour la bouteille de Grapa et les chaussettes lapin, à Charly pour le flambeau, à GP pour le financement de nos soupers en ville, à Dodo pour la gelée maison et la lecture en français, à Janine et Pierrot pour la pâte môle (délicieuse) et les pommes et viande séchées.

A Pékin, nous nous rendons sur l'immense place Tian'men qui fut le théâtre de violences en juin 1989 durant les manifestations estudiantines dont l'emblème aujourd'hui est la photo du chinois qui arrête à lui seul, une colonne de tanks sur la place en se tenant devant eux. On traverse la place pour se diriger vers la Cité Interdite, on pénétrera jusqu'à la troisième cours intérieure pour renoncer à la visite, découragés par les milliers de visiteurs qui piétinent les lieux.


Devant la Cite Interdite

Au matin de notre départ de la ville, il faut l'avouer, nous sommes tous les 3 un peu tendus. Pour Constantin c'est les premiers coups de pédale dans une cité ou la circulation est très abondante. Pour notre part, nous sommes entrés à Pékin en bus, nous n'avons aucune idée du trafique et de son étendue géographique. Nous découvrons donc aussi. Toutes les intersections demandent une concentration soutenue pour croiser les 8 ou 10 voies qu'elles contiennent. Faire attentions aux véhicules s'engageant sur la route, ils ne regardent jamais, ils se lancent dedans. Notre sortie de la ville se fait par le nord, de manière assez rapide, sans zone industrielle interminable, ainsi, le soir on campe déjà en campagne entre des champs de fruitiers et un cimetière.

Plein Nord, pour voir la Grande Muraille de Chine, volontairement nous choisissons de ne pas nous rendre sur les tronçons touristiques. Ce n'est pas que le plus grand monument construit par l'Homme ne nous intéresse pas, on veut juste fuir la grande cohue des touriste. On choisit donc un itinéraire qui y passera de près ou de loin à plusieurs reprises. On verra donc se monument dans tout ces états, restauré, à l'abandon, d'autre tronçons ne sont plus qu'une immense ligne de tas de pierres. Je (Jean-Da) cultivait l'idée de pouvoir camper à son pied. A notre première rencontre avec la  monumentale barrière, mes projet s'évanouissent. La dite Muraille est ancrée sur les crêtes des montagnes, dont les pans sont très raides, abrupte, où il n'y a pas un coin de platitude. Prouesse architecturale et d'ingénierie, comment ce long ruban de pierres entassées et coupé par de nombreuses tours de  garde tient-il en équilibre dans des terrain si escarpé?


La Grande Muraille de Chine

Deux Nouilles Chinoises

Notre routine de couple solitaire évolue avec une présence supplémentaire, notre rythme, nos habitudes aussi. Le soir maintenant, avant de planter notre tente on s'arrête pour concocter un apéro avant le souper que l'on prend sous la douce lumière du flambeau. Ce dernier éclaire nos discussions grandement enrichies par le frère de Léo,. Nos échanges nous tiennent réveillés, parfois, jusqu'au petit matin, quel plaisir de partager!


Mais  est donc le flambeau Suisse à Charly

Mais que font ces deux cyclos? A travers la Chine, leurs yeux s'écarquillent. Tantôt sur de majestueuses collines vertes ou brunes, tantôt sur des rivières à demi desséchées.. A contratio, leurs globes tentent de se détourner au mieux des champs de poteaux électriques ou des immenses constructions bétonnées qu'ils cherchent à fuir.
Leur rituel est aussi bien huilé qu'une horloge Suisse déréglée: Huit heures, petit déjeuner, flocon d'avoine à l'eau. Départ. Dès que la faim les tenaille, arrêt pic-nique. Cinq heures, prospection d'un campement. Pendant que l'un monte l'igloo de toile, l'autre s'affaire à la casserole. Quelle équipe !
Simple. Rouler, manger, dormir. Bonheur. Une vie remplie de rien, alors que les fourmis autour semblent au fond n'avoir rien de rempli. Ces deux là vous aide à devenir humble. Humble face à vous-même, face aux autres, face à tout ce qui vous entoure. Finit le surmenage, la surconsommation, le sur bien-être qui vous rendent pataud, déconnecté d'une vie réelle et riche en temps. L'adéquation entre leur moral et leur mode de vie s'érige en règle, en norme pratique et concrète emplie de bon sens. Elle porte en elle la preuve que la recherche du progrès à tout prix conduis à nous distancer des choses essentielles et participe à notre propre effondrement, à notre propre régression.
Un seule mot d'ordre pour le comprendre: Venir. Venez partager un peu de leur expérience, venez ralentir votre présent pour mieux l'apprécier, venez leur faire plaisir par votre compagnie.



Bienvenue chez nous!


Temple en bois de Yungang de 1650 ap.J-C


Depuis que nous nous sommes mis à pédaler, la météo est chaude et la forte humidité de l'aire nous fait suer à chaque effort. Comme notre itinéraire passe dans les montagnes, nous dégoulinons littéralement à chaque montée. Malgré que Constantin nous glissera dès sont arrivée à Pékin qu'il n'a jamais passé de col à vélo, on en grimpera tout de même quelques uns. Le plus haut culmine à plus 2200 mètres d'altitude soit une montée positive de 900 mètres. Désolé mais on ne connaissait pas la topographie de la région!!! A chaque effort, il y a sa récompense, la notre sera faite d'une descente grisante dans un canyon escarpé ou les virages et les courbes nous transmettent de bonnes sensations. 
Au niveau pluviométrie, notre bonne étoile toujours présente nous mettra à l'abri. Puisque chaque nuit programmée et passée dans une chambre d'hôtel sera pluvieuse et chaque soirée de camping sera accompagnée d'un temps sec avec de temps à autre de mystiques couchers de soleil ou l'astre solaire se transforme en boule rouge mat.


Premier col 

Constantin a déjà son fans club, en haut du plus haut col

Un soir alors que vélos et sacoches se reposent en chambre, on profite de faire un souper brochettes de viande sur une terrasse de Xuhanhua. Un chinois dynamique nous accoste et finit par s'installer à notre table. L'ambiance est festive, on trinque à la Chine, à la Suisse, à nos vélos, à nos âges, à l'année du dragon (la sienne) et on se moque de l'année du lapin (la mienne), bref on rigole bien dans une atmosphère joyeusement éthylique. Une de ses amie nous rejoint et arrive à notre rescousse en traduisant nos discussions éméchées. Ils nous inviterons en fin de soirée au club de karaoké le plus branché de la ville. Décoration bling-bling, surchargé en miroirs, peintures criardes et luminaires en tout genre. Lorsqu'on y pénètre, on croit entrer dans un palace kitsch. On se rendra très vite compte que ici,, pousser la chansonnette est un sport national. Nos hôtes ont la voix forte, puissante et juste, toujours en rythme, ne perdant jamais la mélodie. De notre coté, même à trois voix, nous sommes un peu dans nos petits souliers.


La haut sur la montagne, y'avait un beau chalet...

Nous restons sur la route de contournement afin d'éviter de traverser la grande ville industrielle de Datong pour se rendre directement sur le cite des Grottes de Yungang qui sont inscrites au Patrimoine Mondiale de l'UNESCO. Cependant notre voie nous fait traverser un bout d'enfer. En périphérie de la ville, entre les usines et le trafic de Datong, Constantin  fut troublé par ce chaos. Trafique de poids lourds très intense; cheminées en tout genre crachant des fumées épaisses; particule de poussière en suspension très dense; visibilité réduite à quelques dizaines de mètres par ce smog; règles de circulation anarchiques; bruit soutenu par les camions, les klaxons, les industries; déchets et saletés abandonnés partout; bâtiments crépis de poussière; vision monochrome noir/blanc; couleurs absente; 15 kilomètres de cette enfer industriel auront suffit pour déstabiliser Constantin. Comme pris dans un étau géant, oppressé face à ces conditions de route chaotique, Léo et moi nous ne doutons en rien de son mal-être. Il nous dépassera énergiquement pour aussitôt s'arrêter sur le premier emplacement ou l'on ne nous roulera pas dessus. Il pose son vélo, visse ses écouteurs aux oreilles pour ce réfugier un moment, au fond de lui-même, pour respirer, se créer une bulle imaginaire, un instant de calme et d'air frais. Le cerveau en surcharge doit se mettre en position "off" tant les messages transmis par nos sens sont incompréhensibles face à se désastre. Vision, ouille, respiration se sentent attaquées par cette pollution, STOP. On mastiquera une barre chocolatée réconfortante, un peu de douceur sur ce parcourt corrosif, puis en reprendra la route un peu plus calmes.
Enfin,on quitte lentement ce point bouillant, on atteint les première collines ou le monde industriel prend congé provisoirement. Durant la pose de midi, pas beaucoup de paroles, on se regarde encore abrutis, encore énervés par cette folie du développement. C'est dans cette état qu'on arrive en après-midi sur le cite des Grottes, la motivation dans les chaussettes, on décide de repousser notre visite au lendemain. Rêveur à l'idée de prendre une douche et de dormir dans un lit, on déchante rapidement puisque dans le village minier, le seul hôtel n'accueille pas les étrangers. On insiste à 3 reprises, des chinois nous prêtent main forte auprès de la réceptionniste qui elle reste de marbre. Résignés à ne pas pouvoir dormir dans le village ou l'UNECO entretien un patrimoine mondial, on plantera donc notre tente à la sauvette, comme des bannis, à la sortie du village. De manière générale, il n'est pas toujours évident de se faire accepter dans les hôtels en Chine, car tous n'ont pas le droit d'offrir leurs services au étrangers. Nous sommes souvent redirigés sur des enseignes plus luxueuses que notre budget ne nous le permet. Il faut donc démarcher beaucoup d'établissements avant de trouver celui qui vous accueille à un prix acceptable.


Le camping des bannis

Le lendemain, on a rendez-vous avec les Bouddhas géants sculptés dans les Grottes de Yungang. Je me régale encore une fois dans ces lieux chargés d'histoire. Plus de 50 temples creusés par des moines à la force des bras, il y a plus de 1600 ans pour les plus anciens. 17 mètres de hauteur pour le plus Grand des Méditant Bouddhiste au regard doux et serein. Je m'enivre face à ces colosses qui nous saluent silencieusement et nous accueille dans leur bienveillance.


Siddhārtha Gautama qui deviendra Bouddha. Grottes de Yungang

Grand Bouddha, Bodhisattva sur le côté et Nathalie?

De manière plus factuelle, la Chine est un pays intéressant. Alors que certaines personnes peuvent vous fixer durant de longues secondes sans vous décrocher un " Ni hao", d'autre vous offrent une soirée restau-karaoké. La Chine est plurielle. Se superposent aux montagnes fantomatiques styles mangas, des routes de camions infinies. C'est 75 machines infernales que j'ai (Constantin) dénombré en dix minutes. En extrapolant sur une journée de cinq heures de pédalage, c'est près de 2'500 camions que nous rencontrons et dont au moins la moitié assène nos oreilles d'un coup de klaxon. D'ailleurs, la mobilité chinoise s'arrange grâce à l'avertisseur. Sans celui-ci le pays serait paralysé. Mais attention, au contraire de chez nous, où ce signal sonore s'accompagne au minimum d'un "connard", ici, il signifie, avec peu d'agressivité, simplement: "Faites gaffe, je passe" ("que tu le veuilles ou non" d'ailleurs). Un autre paradoxe de cette nation surindustrialisée réside dans les villages où l'eau courant n'est pas la norme alors que tout un chacun possède le dernier smartphone de grandes marques connues ou inconnues. Pour parler des personnes, sans faire de généralité, les chinois sont d'un naturel sympathique, avenant, quelques fois rustres, mais calmes (même dans cette circulation anarchique). Leurs premières questions sont invariablement où vas-tu et d'où viens-tu? Par contre, une grande majorité rigolent dès que l'on tente de créer une interaction, même lors d'un simple bonjour. Nous n'avons pas encore réussit à savoir si ce rictus et ce gloussement est une moquerie ou une gène face à l'incompréhension de l'autre. Toutefois, je (Constantin) vous encourage à venir découvrir cette Chine si difficile à appréhender.


Pagode de Yinxian

En bon Suisse on a doublé le kilometrage entre les deux villes, y avait pas le feu au lac!

Encore une petit chaîne de montagne sur notre route avant d 'atteindre la long plaine qui nous mènera à Taiyuan, la destination finale de notre "triplette" familiale à vélo. On profitera de chaque campement pour veiller de plus en plus tard, dans une forêt, un champ ou un cimetière. La nature nous entoure chaque soir, témoin silencieuse de nos échanges, nos confidences, de nos croyances respectives, de nos envies et aussi de nos coups de gueules.


C'est du propre, douche à la riviere

MERCI Constantin  pour être venu trouver ta soeur sur son terrain, de t'être acclimatê facilement à notre mode de vie, d'avoir l'endurance de nous supporter durant un mois, d' avoir perdu durant ce temps ta cellule privée et enfin, pour être la personne que tu es. Nous nous sommes régalés de ta présence, de ton enthousiasme, de ta bonne humeur. Quel cadeau de venir nous rejoindre un instant sur notre route itinérante, moment unique,  d'une valeurs inestimable, tu es devenu notre frère de route.  MERCI.


Taiyuan, vive les brochettes

Il me reste encore à remercier mes deux hôtes, ma chère soeur et son compagnon de route et de vie, sans qui cet apprentissage aurait été impossible. Léo et Jean-Da, vous êtes des personnes remarquables et qui m'emplissent de fierté. Votre abnégation face à la découverte de l'inconnu m'impressionne et me rend tout bonnement admiratif. Merci pour votre patience, votre générosité, votre motivation qui sont comme une bouffée d'oxygène dans un monde où l'autre est plus un fardeau qu'un cadeau.
Continuez à tourner, à découvrir l'humanité, à développer nos songes par vos milles et une fables. Merci.


Taiyuan, 300 millions de vélos chinois et nous et nous et nous!!!