vendredi 23 août 2013

Inde / Ladakh: Manali-Leh


La route d'altidude reliant Manali a Leh pour se render au coeur des montagnes Himalayennes du Ladakh s'est presentee à nous comme une evidence. Sans avoir la prentention d'avoir realise un exploit, puisque c'est une route courue par les velos, les motos et les jeeps, nous avons simplement ete emerveilles et envouthes par ces payasages hors du commun. C'est à la force de nos mollets que nous avons gravit les differents cols ayant le souffle court tant ils etaient haut. Cela nous a permit de nous confronter à nos forces physique et psychique ainsi qu'à nos peurs et nos limites.

Je (Jean-Da) ai la chance de commenter ce message sur notre trace dans les montagnes Himalayennes. Apres quelques jours passé à Manali ou l'on prend du bon temps tout en essayant de preparer au mieux ces 10 à 15 jours de trajet pour se rendre à Leh. On recolte toute sorte d'inforamations qui sont souvent contradictoires concernant l'etat de la route, les points de ravitaillement, la hauteur des cols ainsi que sur les joies et les differentes difficultes rencontrees par les voyageurs en moto ou en jepp qui viennent de prendre la route à contre sens du notre.
On mettra l'accent de nos preparatifs sur les 15 jours de nourriture que nous allons emporter avec nous: riz, pates, nouilles chinoise, fruits, legumes, oeufs, pains, biscottes,flocon d avoine, fromage, beurre de cacaouette, miel, tahin, chocolats, biscuits, fruits sec…

Le 29 juillet, on se met donc en scelle avec nos velos surcharges de victuailles, on fait juste une halte à Manali centre pour acheter du fromage frais, halte durant laquelle on fait la connaisance d'Anthony (Croato-allemand) qui est lui aussi prêt à prendre la route avec sa bicyclette. On quitte donc naturellement à 3 Manali (1950m.) pour prendre la direction du col Rotang La (3980m.). Nous evoluons sur une route goudronnee faissant des lacets dans une foret de pins, sapins et cedres. Durant la pause de midi, Jim (USA) passe devant nous avec son velo contenant 2 petites sacoches à l'arriere, les presentations sont faites et on reprend donc donc la route à 4. On pedalera ensemble durant l'après-midi jusqu'au soir ou l'on etablit notre campement à 3000m, ensemble. Leo et moi sommes enthousiastes de se retrouver dans un univers “alpin” et de pouvoir planter notre tente ou bon nous semble. Au repas du soir, pris en commun, on se rendra compte que dans les petites sacoches de Jim, il n'y a qu'un sachet de fruit sec et un pot de beurre de cacaouette? Mais que va-t-il manger durant ces prochains jours??? La brume s'invitera à notre campement et la pluie ecourtera nos discussions digestives, bonne nuit et en tente.

Montee du col Rotang La, univers "alpin"
Le lendemain, dans la brume, on continue la progression de notre premier col, à certains instants les nuages se retirent pour nous laisser appercevoir les montagnes environnantes, c'est un univers “alpin” ressemblant a la Suisse, cailloux, ruisseaux et pâturages. Léo déchirera un pneu, qu'on essayera de réparer à coup de ruban adhésif, cela me met un peu la pression, car je sais que ses deux pneus sont vieux et qu'on n'en a qu'un seul de rechange, si le second lâche, on est pas bien. Pour me rassurer, je me remémore une discussion d'une personne me disant que au village de Keylong il y a un magasin de vélos, on achètera donc de la gomme là-bas. Cependant, la route n'arrange en rien mes craintes, puisque le goudron se fait de plus en plus rare pour laisser place au gravier, au cailloux et à la boue, bienvenue en Himalaya!

Montee du col Rotang La, oui oui les pieds dans la boue

On arrivera au sommet du col du Rotang La (3980) durant l'après-midi, fatigues et essouffles. Nous sommes ravis et contents tous les 4 d'avoir franchi notre premier obstacle, on se congratule, on grignote quelque chose et déjà on s'enthousiasme de la descente à venir. De l'autre cote du col, on quitte la brume pour découvrir un ciel bleu comportant des nuage, cette première barrière de montagnes arrete la mousson d'ete, quelle joie. Malgre la descente sur une route pierreuse, on s'extasie sur le spectacle des montagnes de plus de 6000 metres, qui sont face à nous. Les imposants glaciers s'accrochent à la roche dont l'eau s'echappe pour devaler les pentes abruptes jusqu'au fond de la vallee que nous atteignons au soir. L'enorme riviere chargee de limon dont l'eau bouillone est impressionnante, nous la suivrons sur quelques kilometres afin de trouver un endroit plat pour camper, mais les pentes escarpees ne nous offrent rien. Les villageois de Khaksar (3050m), nous orienterons derriere un temple ou le carre d'herbe plat nous acceuillera.

Cette vallée est magnifique, on découvrira sur notre route de nombreux glaciers dont l'eau forme de puissantes chutes. La vallée se retraissira pour se former en gorge que notre route taille a même la roche.

Notre route parcourt des vallees idiliques


Durant la soirée, on ouvrira une discussion sur le fonctionnement de notre groupe, car de notre cote, nous avons fait des provisions de nourriture et demain on traverse le dernier village ou il est possible de se ravitailler correctement. On espère , et ce sera le cas, que nos coéquipiers transporteront de la nourriture pour les repas pris en commun. Arrives au village de Keylong, nous sommes tous affaires a engranger des denrées alimentaires diverse, de mon cote, je recherche, durant la fin de matinée et l’après-midi, un ou deux pneu(s) pour Léo sachant que les siens sont en fin de vie, mes efforts seront infructueux. Dans ce village Leo fera la connaissance de Shilling Sherpa, un cuisinier népalais travaillant pour un groupe de cyclistes. Il nous invitera a les rejoindre en fin de journée afin qu'on les rencontre et qu'on leur demande de nous vendre un pneu. Les participants nous repondent qu'il sont plusieurs objet qu'on convoite, mais personne  ne sera d'accord de nous en procurer un. Le vent se leve comme pour manifester mon humeur auprès de ce groupe de cyclistes qui montre de la mauvaise volonte face a notre demande. C est une vraie tempête de sable qui s'abat sur la vallée. On décide donc de dormir tous les 4 dans un dortoir, juste a cote des cuisines de notre amis népalais affaire a élaboration du repas du soir. Un fois les touristes servits, on sera invites a partager le souper de l’équipe de cuisine, une vraie rencontre, pleine de sympathie et d'attentions, on passera la soiree assis a bavarder au milieu  des rechauds, casseroles et autre ustensiles. Au matin, les cuisiniers nous font signe discretement de venir prendre le petit dejeuner avec eux, il faut juste attendre que le groupe de pedaleurs se mettent en scelle. C'est un vrai moment d'amitie, a notre depart, on recevra de leur part, cereales, fromage, cafe, pâtes et céréales.

Depuis le village de Keylong (3080m), une longue montee nous attend jusqu'au col de Baralacha La (4980m). Apres ce col, il ne sera plus possible de descendre en dessous de 4300m pendant plusieurs jours, il est donc important pour moi qu'on s’acclimate progressivement a l'altitude dans cette montée. De plus, tant que le col ne sera pas franchi, il nous sera toujours possible de redescendre au environs de 3000m a keylong, si l'un de nous 4 developpe des maux d'altitude. Ainsi, on prendra 3 jours a gravire ce squelques 2000m de denivele en etablissement nos campements de nuit a intervales judicieux, soit a 3700. et a 4300m. Durant la journee notre route emprunte des vallees escarpées avec des flanc vert d'herbe tendre qui les quelques vaches et chevaux brouttent avec plaisir. On aperçoit en contrebas des hameaux de quelques maisons solides, en pierres entourees par des champs de patates et de mais. A 3800m, on s’arrêtera autour d'un lac a l'eau cristalime bleue turquoise. Certaine tronçons de route sont traverses par des torrens, ce qui nous oblige a pousser nos velos a travers les caillous avec de l'eau jusqu'aux mollets, voire aux genoux.
Les torents s invitent volontier sur la route

La population habitant la montagne change, elle est essentiellement Boudiste, les yeux légèrement brides, le visage plat, la peau matte, le temperement calme. On nous salue avec un sourir au levre et un signe de la main a notre passage.

Notre petit groupe de 4 personnes subit des tensions, de notre cote, Léo et moi avons depuis le debut de notre rencontre, l'impression d'en faire beaucoup au niveau repas et transport de charge. On roule avec deux fois plus d'eau, servant a nous désaltérer, faire la cuisines, ainsi qu'a la vaisselle commune. On participe grassement au partage des denrées alimentaires aux pic-nics de midi et le repas du soir. De plus, bien équipes, notre matériel sera mis a disposition de tous, cependant, durant le pédalage, c'est nous qui le partons. Est-ce vraiment équitable? Ainsi, lors du choix du campement a 3800m, les tensions éclatent, mais n'atteignent que peu nos coéquipiers, puisqu'on  se prendra la tête, Léo et moi sur des insatisfactions ou des frustrations en lien avec les autres membres du groupe. Le soir sera anime par une soupe a la grimace de chacun.

Notre campement sur la montee du col Barachala 
Le lendemain, les heures de pédalage pour atteindre le col de Barachala (4980m) lors desquelles chacun évolue a son propre rythme, seront thérapeutique et méditatives. C est contents et fiers qu'on s'attend au sommet, oui on l'a faut! On a réussi a monter nos vélos jusque la! Personnellement, je (Jean-Da) n'ai jamais évolue a une telle altitude, je suis de nature un peu anxieuse, mais la, même a cette hauteur, je ne me sens pas mal. Bien entendu, le souffle est court, il faut adapter son rythme de pédalage pour ne pas faire monter le rythme cardiaque. Je pense avoir réussi a gérer cela au mieux puisqu'une fois au col, je ne me sens pas épuisé, ni anxieux d’être si haut, ce qui est également le cas pour Léo, Antony et Jim. Le milieux dans lequel on évolue n'est que minéral, roches, cailloux. graviers sable, limon. Pres des ruisseaux une herbe rase lutte pour sa survie
.
Les montagnes minerales

Durant la descente on aura un énorme moment d'euphorie, le spectacle de Mère Nature nous comblera, ne sachant puis s'il faut regarder a droit, les glaciers et la neige des sommets, ou a gauche, les énormes pans de montagne lisses de gravier d'un granulométrie identique. En contre bas, une plaine gigantesque accueille une rivière se séparant en de multiples bras, se rejoignant pour directement se séparer a nouveau. Une gorge très serrée expulse une eau couleur chocolat, le ciel est bleu intense et le blanc des nuage nuance avec le brun, beige et rouge des roche. Abrutis par cette beauté, nous sommes tous les quatre a regarder de tous les cotes, criant, hurlant, pédalant 10 mètres pour s’arrêter, prendre une photo, se remettre en scelle sur 50 mètres pour reprendre un nouveau cliche... J en pleure derrière mes luettes!



On planter notre campement pour la nuit a 4500m, dans le vallon d'une prairie dont les cotes sont gardes par des molosses de montagnes brunes. Unis, contents, on cuisine, partage, parlons, mageons, discuttons jusqu'a ce que la pluie nous oblide a se mettre au lit.






Durant les nuits a plus de 4800mtres, on se reville souvent, toutes les demi-heures pour les mauvaises nuits, , la gorge seche, il faut absolument boire de l'eau, certaiun reveils sont en panique, il me manque de l'air, j'ouvre grand la tente mais cela n'amene pas plus d'oxigene.

Les jours suivants ont gravira les gata Loops qui se concretisent par 21 visages en épingle serrés, on franchira le col de Nakli La (4950m), ou Léo s'appliquera, comme a chaque col, a attacher un bout de son challe au multiples trapeaux à prieres tibetins.

En haut du col Nakli La

Trapeaux de prieres tibetain, col de Nakli la

Peu apres avoir entame la descente, Léo dechirera son deuxieme pneu, mince, pas le choix il faut qu on fasse une réparation de secours qui tiennent jusqu a Leh, sans avoir de crévaison tout les kilometres. Je met donc de la bande adésive à l'interieur du pneu, sur la déchirure, on coupe un long bout de pet dans une bouteille de soda afin de proteger la cambre à air des gravier et on scotche le toute. Incroyable, puisque cette réparation de fortune tiendra jusqu à Leh sans avoir une crevaison. Le soir on dormira entre les cols a 4700m ou j'ai dormi comme un ange.

Camp "parachute" constitue de  2 tentes nomades

Camp "parachute" et sa vie montagnarde
En forme donc pour attaquer le col de Lachunglang La à 5079m le lendemain ou, avec Léo, on fera ensemble une longue pose au sommet avant que deux minibus viennent troubler notre quiétude avec leur nombreuses et similaires questions. On traverse un canyon à 4500 metres d'altitude, ou la route sera à meme la paroie verticale jaune oranger, de plusieurs centaines de metres.

Notre route en partant de Pang

On roulera le long de la Moore Plaine au plateau de plus de 40 kilometre de long pour dormir a 4800 m, avant d'attaquer notre dernier et plus haut col. Nous avons tous assez mal dormi cette derniere nuit, reveils reguliers, manque d'oxigene, mais personne ne souffre de maux d'altitude.


Notre campement a 4800m, le plus haut de notre periple, coleurs incroyables
Des enfants et leurs familles vivent a cette altitude pendant l ete.
 Au matin, c'est donc confients qu'on prend la route pour notre dernier col: le Tanglang La, 5360m. C'est par une route de gravier qu'on penetre dans un énorme vallon d'ou, au loin, on apercoit distinctement le haut du col. On parle entre nous 5 car depuis 2 jours viki (anglaise) roule avec nous, ce col va etre facile. Nous avons 25 kilometres à rouler et devons gagner 560 metre en altitude pour etre en haut. Toute la route serra en gravier et plus on s'approche, plus le col semble etre loins et haut. Apres 4 heures de pédalage, nous sommes a 5100m, on fait une pause pour manger avec Léo et Viki.


Montee du col Tanglang La


 Apres notre repas, on se remet en scelle, les filles  me distancent, je n'arrive plus à avancer, je suis a 3 km/h, je n'ai plus de force, je n' arrive plus a bien repsirer, mon coeur cogne et son rythme ne descend plus, j'essaie de pousser a pied mon velo, nous sommes à 5200 metres d'altitude, je vois de l'autre cote de l'immense combe, le sommet du col. Il me fait peur tout d'un coup, j'ai la nausée, l'intensiteé de la lumiere varie au rythme de mes pulsations, je ne suis pas bien quoi...

Peur, puisque je dis à Léo que je vais pas y arriver, que j'ai besoin de descendre. Une jeep s'arrete, le chauffeur discute avec les filles pendant que j'essaie de comprendre ce qui m'arrive. On charge mon vélo sur le toit et mes sacoches dans le coffre, le véshicule me pose au col ou Antony et Jim interrogatifs aident à décharger mes affaire. Me voila encore un peu plus haut, je ne me sens donc encore un peu moins bien, je n'ai qu'une idée en tete, descendre. Jim m'aidera à mettre mes bagages sur mon velo et je pars seul dans la pente. C'est horrible, j'ai le ventre et les intestins contractés à l'intérieur, j'ai l'impresion qu'ils sont colles a ma collone vertebrale, je n'avrrive plus a prendre de l'air, j'ai peur. A 5000 metres, je me sens meiux, je retrouve mon calme mais je réalise seulement à ce moment la que je n'ai pas réussi a franchir le col. Je passe en un instant de la peur à la colere, au découragement. C'est un echeque pour moi, mince, venir jusqu'ici, faire cette route, et ne pas réussir à monter intergralement le Tanglang la, c'est nul! A 4800 metres, je m'arrete, je mange deux chocolats à la suite, je m'assieds au bord de la route en attendant le reste du groupe. Je me fais du soucis pour Léo et Viki qui doivent parcourire les 4 ou 5 kilometres restants avant de pouvoir redescendre. Léo, Viki, Jim et Antony sont bien arrives en haut et redescendent guillerets mais fatigues vers le fond de la vallee.

Ma belle Leo au sommet du Tanglang La 

Tanglang La, le plus haut col de notre route
Descente du col Tanglang La

Plus bas dans la meme vallee
 On s'atrrete le soir dans un petit village pour boire un the, notre troupe est abrutie par l'effort, on décide de ne pas camper et de dormir dans une chambre typque ladakhie. Cette soirée, je n'arrive pas a digérer mon écheque, ne sachant meme pas si j'ai vraiment eu de réels maux d'altitude ou si c'est le psychisme qui m'a tout simplement joué un tour...  peu importe. Comme promis, le soir, j'ouvre la boite de paté de porc recu en Turquie par Anne-Laure et Guillain (merci pour ce cadeau) pour célebrer notre passage du dernier col avant d'arriver à Leh.

Notre descente du lendemain par la Gya Gorge sur la Vallée de l'Indus sera pitoresque. Les villages aux maisons tibétaines, les temples boudistes, me plongerons dans une grande émotion, nous n'avons pas changé de pays mais nous sommes au Ladakh, region de l'Inde a la culture tibetaine. Tout est encore un fois nouveau, l'architecture, les gens, la disposition des villages dans ces montagnes désertiques, toutcela a adouci les douleurs de mon propre égo. Euphorie, tout la troupe, contente, s'arrete pour prendre des photos, à gauche, à droite, les habitants des villages remplissent leurs taches agricole tout en nous souriant et nous saluant de "Djoule" enthousiastes. J'aime ces gens, leur simnplicité, cette culture, leur language corporel est comprehensible par mes sens.
Durant notre descente, j'ai l'impression de me trouver dans un documentaire, je secoue la tete pour verifier que je ne reve pas... OUI, nous sommes arrivés au Ladakh, dans cette culture si lointaine que j'ai innocement aimée a travers mon poste de télévision. De coup, je me sens fier, content, heureux d'etre là, ébloui par les temples, les stuppas et les drapeaux à prieres tibétin présents partout.

Payasage du Ladakh, montagne desertique et culture autour des villages




Les Stumpas nous saluent avant de penetrer dans la gorge de Gya

Nous arrivons, les 5 a Leh, heureux, on s'offre plusieurs bons repas arrosés pour festoyer notre route, notre aventure commune et notre amitié.

Pour parler un peu en chiffres, on a roulé 14 jours, effectue 481 kilomètres, nous avons gravi 7720 mètres de dénivelé positif. Nous avons dormi 6 nuits entre 4200 et 4800 mètres d'altitude. On aurra durant ces 15 jours fait plus de 800 photos.

Monastere de Thiksey 


Notre arrivee a Leh, on est content

 Et voilà qu'on en redemande. A peine reposés de cette étape, nous prévoyons deja notre depart pour la Valle du Zanskar, vers plus de cols, plus de montagne, plus de beaute, plus de rêve... l'Himalaya, c'est simpelement envoutant!

mercredi 14 août 2013

Inde: Jalgaon-Manali

Un pied dont la cambrure souligne la sensualité se balance à hauteur d’yeux. L’indexe porte une bague doée en forme de losange, la plante est tracée à l’enne et un bracelet d’argent, tintillant enserre la cheville au dessus de laquelle un pantalon soyeux, vert emmeraude, est revenue par un élastique. Drole de reveil. J’ai pourtant dormi toute la nuit, comme une souche, malgrè les allées et venues des passagers, malgrè le chahut continu, malgrè les appeles obstinés des vendeurs de thé à interval regulier, malgrè le grand débarquement à Dehli, malgrè les mendiants passant sans cesse entre les rangs… 36 heures de train à travers le Madhya Pradesh, l’Uttra Pradesh, l’Haryana, pour entrer dans l’état du Punjab et débarquer à Armitsar avec tous nos bagages intactes et un estomac un peu plus en forme de n’avoir mangé, deux jours durant, que des produits industriels achetés à la grande surface de Jalgaon (oui, la même dont nous parlons dans le message precedent, nous sommes complètement accros). Une belle expérience que le train, les paysages bien sûre, les rizières, les forets humides, les vaches, les singes parfois, les palmiers, les femmes lavant le linge au bord des rivières, les hauts temples Siks, plus l’on s’approche du Punjab, les hommes, moustache au vent et magnifique turban coloré enroulé sur le crane, au Volant de motos à chaque passage à niveau. Mais le plus intéressant, c’est la vie qui s’écoule dans ce wagon qui se languit sur ces rails. Le jour, les banquettes inférieures deviennent des sièges. Parfois c’est tellement bondé, qu’on a du mal à réspirer. La nuit, on y dore quand les derniers passagers “clendestin” quittent le train. Prèsque deux jours de vie avec tantôt une famille pleine d’enfants, un prêtre catholique, un homme en partance pour le service militaire, un Sadhu orné de tissus orange. On mange, on se lave, on donne un peu d’argent au nettoyeur de sol, chantonnant, à quatre pattes, le chiffon à la main, on fume des clopes planqués dans les WC avec eau courante, une aubaine, on s’observe du coin de l’oeil, on laisse un peu de place à la veille dame, on partage nos toasts avec un gamin, avec un mendiant, on s’offre un thé auprès d’un vendeur hurlant, on sort du train à un arrêt pour chercher de l’eau auprès d’un distributeur humain, pour immiter les autres passagers… Le train,   a été une évidence, nos quelques jours de tourista à Jalgaon nous ont donnés à réfléchir, le Ladakh… Deux clics sur le net et ça a été le coup de Coeur, quittons l’étoufante étuve et la follie indienne, les montagnes nous ont appelé, comme des sirènes, on a pas pu leur résister!


Temple d'Or, Amritsar

Armitsar est en quelque sorte le Vatican Sik. Cette religion, proche de l’Hinduisme et du Boudisme est née au 15 ème siècle en réaction contre le système des castes. Les férvents pratiquant s’appliquent à eux-même un code moral strict. Les hommes peignent soigneusement leur moustache et barbe et ne se coupent jamais les cheveux. Réctitude, modéstie, dignité, puissance et courage sont les maîtres mots de cette confession, et j’y ajouterai volontier douceur, serviabilité et discression. Se promener autour du Temple d’Or, littéralement une construction dorée trônant au centre du Bassin du Jasmin à l’eau sacrée, encerclé de hautes constructions de style arabe, est un vrais soulagement. L’atmosphère y est seraine, pilleuse et vivante à la fois. Quel contraste avec le chahut de la ville klaxonnante et vrombissante et la chaleur étouffante d’avant les oranges de mousson! Dans des salles sur plusieurs étages, d’au moins 2’500 mètres carrés, l’immence cuisine communautaire accueille sans discrimination riches ou pauvres, siks ou non siks pour partager assis cote à cote sur des tapis qui traverssent toute la piece, un repas que nous considérons comme l’un des meilleur que nous ayons dégusté en Inde. Chaque jour, entre 60’000 et 80’000 repas sont ainsi offerts, nos soupes populaires et même les Resto du Coeur, peuvent aller se rabiller!


 La vielle est plein e de rikshaw a pedale

Les fritures a l'indienne, c'est bon mais on s'abstient!


Armitsar, c’est aussi une ville frontière avec le Pakistan. Accompagnés par un couple de motocyclistes allemand (www.krad-vagabunden.de) avec qui nous avons sympathisé sur le toit terrasse de notre guest house, nous assistons à la cérémonie de fermeture du poste de douane. C’est un show sans limite, les soldats des deux cotés de la ligne de démarcation portent des uniformes à guêtres et, sur la tête, des crètes de coq ridicule, rouge pour les indiens, noir pour les pakistanais. L’officier hurle un cris de tout son souffle, les douaniers (dont deux femmes du cote indien) avancent au pas de charge, en ellancant la jambe plus haut que 45 degrés, vers les grilles séparant les deux pays. Ouverture des portes, poignée de main, descente simultanée des drapeaux, fermeture des portes et nouvel ellancement de gambette… Mais le plus impressionnant peut-être, c’est le public, on se croirait en discothèque. Des haut-parleurs géant crachent des musiques entrainantes. Les femmes descendent des gradins, courent vers les grilles faisant voler derrière elle le drapeau national, elles dancent en cercle, celles restées sur leur siège scandent. L’estrade des femmes n’est qu’un festival de couleur! Cote pakistannais, il y a plus de retenue, c’est Ramadan, et personne n’est supposé agir de façon déraironnable. Les gradins sont prèsque vides mais les spectateurs hommes et femmes répondent tout de même volontier au cris hors propos de l’officier rappelant ses troupe à la caserne. Les avis sont partagés, mais j’ai envie de voir dans cette cérémonie un acte de collaboration, de respect mutuel, une capacité à s’organiser ensemble, à cohabiter, entre deux pays dont les relations sont tendues. Le Kashmir étant toujours à l’heure actuelle, un territoire disputé et revendiqué par le Pakistan.   


Cocoricot!!!!
Joyeux bordel a la frontiere

Drole de spectateurs...
On suit la plaine entre Amritsar en Pathakot puis on s’ellance dans les collines en direction de Mac Leodganj. On croise des singes encore, on a appris qu’il ne faut pas leur sourire, montrer les dents signifie bagarre pour eux. Ou quand l’exotisme devient familier! On évolue entre les rizières, les champs de canne à sucre et les plantes de chanvre qui poussent comme de la mauvais herbe le long de la route, les étales de fruits et légumes ou on ne distrubue pas de sac en plastique, c’est interdit dans l’état du Punjab. La nature ne s’en porte que mieux. Ici la vie a l’air plus paisible qu’en plaine, les maisons sont construites en matériaux plus solides, les gens sont plus posés, s’affairent à leurs taches quotidiennes, à chaque passage de rivière on appercoit des temples parfois sommaires, juchés sur un caillou au milieu de l’eau, parfois imposant, à plusieurs reprises des prêtres (?) nous offrent de la nourriture et l’on découvre de nouvelles saveurs sucrées et plein d’énergie pour poursuivre notre ascension.


Les ambouchure des riviere semble etre des lieux saints pour l'Hindouisme

Les colines sous la brume


Mac Leodganj niche dans les collines et daramsala dans le fond


Le gouvernement tibétin en exile a élu résidence à Mac Leodganj en Inde. C’est aussi dans ce village à 1’770 m d’altitude que vit Sa Sainteté le 14 eme Dalai Lama et quantité de réfugiers tibétin victimes de la Révolution Culturelle chinoise. C’est un lieu hautement touristique, plein de boutiques de souvenir tenues par des hommes et des femmes aux yeux brides, de restaurants et de cafés plus ou moins branchés et envahis par des occidentaux en mal de mystisisme ou à la recherche de spiritualité… Bref, c’est pas très authentique mais ça me fait du bien de me plus être constemment interpelée par des indiens curieux voulant me prendre en photo et de discuter librement et en utilisant les mêmes références culturelles avec des voyageurs de passage, en particulier Marie-Pierre et Joel dont l’aura maternelle et paternelle nous a fait beaucoup de bien. On se repose 4 jours durant, visitons le temple de Tsglagkhang consideré comme l’équivalent du temple de Jukhang à Lassa, en terme de spiritualité s’entant car architecturalement parlant, il n’est pas des plus splendide. Un petit chemin bordé de stuppas improvisées, entassement de pierres gravées par les pélerins, fait le tour de la résidence du Dalai Lama. Des drapeaux de prières sont accrochés partout dans les arbres, des moines en rouge nous dépassent faisant tourner des moulins  à prière, une veille femme en habits traditionnels récite des mentras les mains dans le dos, halletante à la montee. La nature est belle dans ces collines arborisées et humides, des aigles tournoient dans le ciel, et le cimetiere de la Cathédrale Saint John prend des allures gothique sous la brume. On a l’occasion d’assister à un culte boudiste au temple de Dip-Tse Chok Ling, des tambours, des clochettes, le chant nasillard des moines, le gout du thé au beurre qui surprend et dégoute, les enfants moines qui réclament l’ouverture de la boutique du monastère au prêtre qui nous montre un mandalas de sable. Beau moment de découverte. Le musée du Tibet nous en apprend sur l’éxile des années 50-60 à pied, à travers l’Himalaya, de nombreux citoyens opprimés par un gouvernement chinois qui s’est mis en devoir de les libéerer d’une théocratie aux rithes discutables. Que dire de ce conflit, le Tibet couvre un tier de la superficie de la “Grande Chine”, il est une réserve d’eau “innépuisable”, ses montagnes recélent des métaux rares fort utile aux technologies acctuelles. Free Tibet, une belle utopie, mélange de mystique et de romantisme, d’environmentalisme et d’humanisme… Désolé, l’économie controle le monde, les grandes puissance c’est du passé, les lobis décident à qui appartiennent les frontières!

Peinture sur l'un des mur de la ville

Mac Leodganj sous la brume

Chemin de ronde autour de la residence du Dalai Lama

Cimeties de la Cathedrale St-John, Marcleodganj

On évolue dans les collines entre pluie et soleil 4 jours durant, les cèdres reignent en maitres, des theillés plantés dans les pantes, des toreaux musculeux et cornus qui ne bougent pas une oreille quand on les croisent sur la route et même un éléphant que des pélerins trimballent de temple en temple récoltant un peu d’argent auprès des villageois passant entre ses pattes pour s’attirer la bonne fortune (Ganesh). Dépasser un éléphan à vélo dans une rue étroite ou les facades des maisons longeant le bord de la route bloquent toute échappatoire, ca fait peur… vraiment peur… la première fois du moins. Le pachiderme s’en contrefiche, il est si habiutué au chaos à l’indienne. Ca monte, puis ca descend vers Kullu, on suit une large rivière aux eaux rapides et bouillonnantes. Les visages changent progressivement. Peu à peu on quitte l’Inde a proprement parler, pour se frotter aux contreforts de l’Himalaya. Sourire, face rondes et plattes, yeux bridés, sérénité, vêtements plus sobres… La route est clairement touristique, stands à thé, restaurants et guest house, mais la gorge dans laquelle on s’enfonce nous emporte. Cascades depuis le sommet des fallaises de plusieurs centaines de mètres de haut qui viennent se jetter dans les palmiers qui poussent sur les rives, tout est si vivant, si vert. Un tunel de 3 kilometre n’est que partiellement éclairé, jamais on n’en avait parcouru un aussi long, on frémit! Des champs de pommiers, des pruneaux, des poires… On se rue chez les marchands, on en avait assez des mangues et de bananes… Ou quand l’éxotisme devient lassant!


Les rizieres partout ou il est possible de cultiver, dans la descente vers Kullu
Les temple Hindous, toujours aussi colores!

Ces abris au bord des rivieres sont en realite des crematoriums


Maison de style traditionnel tibetin, Manali

Manali, un autre haut lieu tourisitique ou les backpackers de tout horison viennent prendre du bon temps grace à l’extreme tolérance qu’il reigne ici concernant le cannabis. Boutiques de vêtements ethno, coliers à perles, bijous en argent… tout ce qu’il faut pour jouer au Hippies comme nos parents! Nous ne prennons pas le temps de nous attarder grandement la dessus, on prépare notre départ vers Leh, la capital du Ladakhà travers l’Himalaya… A travers l’Himalaya a vélo… j’en reveins pas moi-même. L’impression de parler de quelqu’un d’autre, d’un concept lointain, mais quand je leve les yeux en prennant mon café sur l’agréable balcon de notre auberge, c’est bien les montagnes que j’ai en face du nez, elles m’attractent et m’inquietent simultanément, un défit à nos peurs, un appel à nos rèves.


Temple de Manu, Manali. C'est la que Shiva aurait recu son Karma

En prévision de l’effort qui nous attend, on s’offre quelques gueuletons, pizza, pancake, hamburger, frites, momos à volonté  (sorte de raviolis tibétin frits ou à  la vapeur, un délice!), vrais fromage à la coupe qui fait frémire de plaisir, croûte dorées au petit déjeuner et patisserie de la “German Bakerie” (c’est tourisitique, je l’ai dit) avant de se coucher…. Le 29 juillet, Jean-Da a terminé le service complet de nos vélos, nous sommes prets pour nos premiers coups de pédale vers la montagnes mystique, la mère des fleuves sacrés, l’Himalaya.



Au bout de la riviere le col de Rotang La, le premier qui nous attend sur notre route vers Leh!

Himalaya, nous voila!