dimanche 8 juin 2014

Chine: Baotou - Erenhot (frontière Mongolie)

Le 26 mai est une date importante dans notre avancée en Chine, puisque ce jour là, nous quittons le Fleuve Jaune. Ce dernier nous a accompagné sur les derniers 1500 kilomètres, et c'est sur la brettelle de contournement du centre ville de Baotou que l'on prend congé de lui. Cependant malgré son absence, nous restons dans la même routine, nous évoluons plusieurs jours dans une grande plaine ponctuée de cultures, d'arbres plantés pour lutter contre la désertification, les usines toujours et encore, les villages, le vent et la poussière. Les bornes de notre route G110 nous indiquent toujours chaque kilomètre englouti. Le seul changement notoire se trouve sur la chaîne de montagne longeant la plaine puisque maintenant celle-ci est légèrement pigmentée d'arbres solitaires s'accrochant à la roche et à la vie.


La Chine, Machine... Peu avant Hohhot

Lorsque nous arrivons en ville de Hohhot, mon compteur indique 42 degrés, trop chaud. Nous nous offrons dans cette cité 3 nuits de repos et des journées plutôt productives, puisqu'on a contracté une nouvelle assurance "Tour du Monde", visité les faux vieux quartiers, expolré le supermarché et les cantiones, en revanche impossible d'obtenir des devises mongoles malgré les multiples banques démarchées ainsi que le marché clandestin. Durant la journée, la chaleur me (Jean-Da) donne à réfléchir, lorsque nous marchons en ville nous sommes toujours sur le côté de la rue qui est à l'ombre pour éviter le chaud. Comment allons nous faire pour rejoindre la frontière mongole se trouvant dans le Gobi? Je me rassure en me disant que notre vitesse de déplacement produit une brise fraîche... oui, oui, c'est cela!!!

Hohhot: La Grande Mosquée


Hohhot: Les Temples Pagode Bouddhistes 

En quittant Hohhot, on découvre de légers vallonnements et tous les versants nord de la chaîne de montagne sont vert tendre, des pâturages et des buissons. Cela faisait longtemps qu'on avait pas vu autant de verdure, tellement inattendue ici que s'en est exotique, voir un peu tropical. Il faut dire qu'on roule à l'aveuglette, on essaye de récolter le minimum d'information pour mieux découvrir sur le terrain, nous roulons depuis plus d'un mois sans carte, Léo a "simplement" écrit en chinois le nom des villes qu'on veut rejoindre pour pouvoir déchiffrer les panneaux routiers. Il faut également relever que cela fait très longtemps qu'on roule sur la G110, difficile donc de se perdre. Le fait de ne pas savoir à l'avance nous permet d'avoir de belle surprise, et durant les 2 jours ou toutes les montagnes étaient couvertes d'un vert "arrogant" cela nous a simplement émerveillé.  

Campement sur arrière fond verdoyant

Notre progression en direction de l'Est se termine par le croisement de la route G208 qui cape, elle, droit au Nord. Ce changement d'azimut me donne quelques papillons à l'estomac, car depuis là, c'est un peu l'inconnu. Les grands espaces, le Gobi. Avons-nous assez à manger et d'eau? Ce dernier tronçon de la Chine n'est pas le désert comme nous l'imaginions, non, cela ressemble à une gigantesque steppe aride. Les espaces sont plats à l'infini, il n'y a pas de montagne ou de colline en arrière plan pour arrêter le paysage. On dirait qu'au loin, le ciel et les nuages tombent dans la steppe.

G208, plus que 275 km à rouler en Chine

La Steppe multicolore d'après la pluie

Pic-Nic sur sable ou déjeuner sur gazon?

Steppe à l'infini

Le sol est constitué majoritairement de sable, parfois des pierres volcaniques, un peut de terre et de gravier et au printemps, c'est plutôt vert. L'herbe s'impose un peut partout, sauf dans les dunes ou les étendues de sable. Elle est souvent très courte, voir à ras du sol, ce qui donne l'impression que le sol c'est paré d'un délicat duvet végétal. Tous cela est possible grâce à des pluies printanières dont nous avons généreusement goûter. Une journée de pédalage entier nous a mouillé jusqu'aux os et, la dernière nuit de camping avant la frontière, on a essuyé un orage accompagné de vent soutenu. Les températures sont changeantes, selon l'exposition du soleil, il a fait 38 degrés lorsque le ciel était bleu et seulement 15 sous les nuages.
On croise beaucoup de troupeaux de chevaux, de vaches, de moutons et quelques hordes de dromadaires. La saison est propice aux naissances et les mères sont accompagnées de leur petits. Les lapins détalent à notre passage ou gambadent dans les environs de notre campement toujours sur leur garde, sentant le renard embusqué.
La nature est relativement intacte ici, sur plus de 300 kilomètres, nous avons croisé 4 petites villes, il y a quelques maisons isolées ainsi que des yurtes. Malheureusement ou pas, ces steppes sont des cultures de champs éoliens et de pylônes électrique, cependant, il y a nettement moins d'usines, l'air y est plus pure.
Après une dernière nuit pluvieuse et venteuse, on boucle notre dernière étape chinoise en arrivant à Herenhot avec beaucoup de difficultés. Le vent de face nous empêche d'avancer est c'est avec peine et découragement qu'on entre en ville après avoir pédaler 75 kilomètres à une vitesse moyenne de 11km/h à plat... épuisant!


Dernier campement chinois, dans la Steppe

Ciel d'orage au coucher du soleil

On vous propose un petit résumé en chiffres de notre visite en Chine

85 jours de visite en Chine.
3122 kilomètres parcouru à vélo.
18'267 mètres d'altitude positive gravit à la force de nos mollets.
450 mètres, altitude la plus base (ville de Chengdu).
3832 mètres, altitude la plus haute (col "au nom inconnu)..
140, 5 Yuan trouvés le long de notre route (environ 20 CHF).
35 Yuan gagnés par Léo en vendant sa photo.
100 Wagons comptés accrochés aux locomotives des trains marchandises.
6 étapes de plus 100 kilomètres pédalés en l'espace d'une journée.
5 éponges à vaisselles perdues, mais qui nous a jeté un pareille sort?
4 provinces visitées: Sinchuan, Gansu, Ningxia et la Mongolie Intérieur.
4 journée bloqués par la neige dont 2 sous tente.
2 chutes à vélo, une pour Léo et une pour Jean-Da.
1 contrôle de la police dans une chambre d'hotel.
1 visite pré-nocturne de locaux fortement alcoolisés.
0 transport en commun ou motorisé empreinté.
0 crevaison, merci Schwalbe.
500 réflexions sur cette société de consommation et ses travers.
Et 1001 idées pour vivre différemment.

Voila, nous sommes aux portes de la Mongolie que nous allons franchir le 11 juin. Nous sommes impatients de découvrir et de donner nos premiers coups de pédale dans ce pays. L'avant gout recu de la Mongolie Intérieur nous a charmé, et on en veut plus, plus de nature, plus de liberté... 

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