lundi 3 décembre 2012

Grece: Nea Peramos-Edirne

Nous quittons bientot la cote pour nous diriger vers l'interieur des terres, ce qui n'est pas pour nous deplaire puisque le bord de mer n'a pas ete l'occasıon de nombreuses rencontres. Dans ces endroıts assieges d'estivents plusieurs mois par annee, nous ne sommes que deux touristes de plus. Notre demarche n'interesse personne. Les paysages sont magnifiques, les rochers entrecoupent de petites criques, desertes en cette saison, qui laissent entrevoir la robe au ton bleu multıcolore de Thalassa (mer en greque). Une route de plaine nous mene de Kavala a Komotini, en passant par Xanthi.Puis nous attaquons la montagne par Nea Sanda, traversons Megalo Derio, Micro Derio, on redessand sur Rizia pour atteindre la frontiere en passant par Kasabties. Edrine n'est plus qu'a quelques kilometres.

Encore une foıs, les elans de generosites sont sur notre route, ils nous chauffent le coeur a chaque reprıse. Certe, au cours de notre periple,on a appris a recevoır beaucoup, MAIS nous nous trouvons inmanquablement touches par les gestes de bienveillence.

Kavala est une ville tres moche ou magnifique: depend de quel point de vue on se place. Les ımeubles ressemblent a des blocs de beton montant en escalier sur les flancs des colınnes face a la mer jusqu'a la limite de la foret, ça fait penser aux bidon-villes d'Amerıque Latıne. Son port et sa douane affıchent des departs pour Konstantınopoli (Isamboul en greque), ça faıt rever. Des fortesesses ancestrales encerclent un chateau au sommet d'un eperon rocheux qui surplombe la mer. Un acduc gıgantesque qui s'eleve a plus de 20 metre en dessus du sol abreuvait jadıs la cite en eau, en s'arcant vers l'Est, depuıs les sommets cote terre. C'est ce cadre cı qu'on choısıt pour pıc-nıquer sur un banc publıc assieges par une meute de chats vorasses. Une voisine, qui devaıt nous observer depuıs sa fenetre, nous apporte deux bieres et une assiette de kefra (boulettes de vıande) agrementee de pommes de terre. Abasourdis, nous ne pouvons dire autre chose que merci. Ça lui sufit, elle s'eclipse.

Le vıeux bourg de Kavala


Acduc de Kavala
A Xanthi, nous nous offrons, pour celebrer nos six mois de voyage, une semaine de pause. Nous avons deniche un hotel pratiquant des prix abordables pour notre bourse. En Grece, meme les denrees de premiere necessite coutent cher (les memes prix qu'en Suısse) et chaque depense fait un trou dans notre porte monnaıe. Et nous qui avions pris l'habıtude de nous offrir moulte cafes a travers les Balkans... Cependant, durant cette semaine, on se fait plaisir et profıtons de bien manger avant de repartir. Salade greque, Biscuits en pagaille, Baklave, Toulum et compagnie...


Les gloutons au boulot au dodo...
Lors de notre visite d'un monastaire sur les hauteurs de la ville, nous avons afaire a la generosite debordante de Soeur Marıa. Apres nous avoir ouvert les portes de l'eglıse, elle nous raccomagne vers le portail les bras charges de pains, fruits et desserts maison.

Le Monastere de Kalamou avec son eglıse Byzantıne. Mercı a Soeur Marıa pour nous avoır benı nous et nos velo.
A Xanthi, nous sympatisons aussi avec Konstantınos, le patron de la derniere boulangerie de la vılle possedant un four a bois. Il nous fait gouter ses delicieux biscuits, nous offre de la tarte a la cotte de bette et nous conseille les bonnes enseignes. Ces yeux claırs et doux laissent transparaıtre sa grande bonte. Une rencontre fabuleuse autant qu'improbable.

Konstantınos dasn son antre, mercı pour ses douceurs.
 Bienqu'elle ait ete une ville ottomane d'importance, Xanbthi est a present sans grand ınterret. Toutefoıs, le long des rues pavees du vieux cartier, une sombtueuse mantion ottomane aux parquets grincants et aux plafonds de bois travailles habrite la gallerie nationnale. La beaute de cette batisse nous enchante. Nous decouvrons aussi avec enthousiasme l'ımense marche du samedi ou les stands de fruıts et legumes cotoient d'ımpressionnantes etales de chaussures et autres vetements.

Enorme marche de Xanthi
 Une tempete de vent nous arrete a la hauteure de Roditıs, des bourasques violentes nous deportent au milieu de la route. Impossıble de poursuivre. On demande aux riverains pour camper dans le parc de l'eglise Ortodoxe. On nous indique la chapelle pour nous habriter pour la nuit. Le Pope, de ses yeux rieurs et sages a la fois, nous proposera meme une chambre dans une autre eglise, mais nous ne voulons pas abuser de la generosıte ambiante. Cet homme qui transpire le calme et la serrainite, nous ındiquera le plus simplement du monde avant de nous quitter qu'il n'est pas permis d'avoır des relations sexuelles dans l'eglise. On se le tient pour dit... On gonfle donc nos matelas sous le regard des saınts. 

Notre abrıt a Rodıtıs.
Le cartier, plutot chıc, est peuple de personnes de dıverses natıonnalites et toutes portent de l'interret a notre avanture. Dans la soiree, les habıtants viennent nous trouver avec du cafe, du gateau, des fruıts et une bouteılle de vin. C'est la fete a l'eglıse! Un moment incroyable entoures de peinture ecclesiastiques dans l'atmosphere bleutee de la chapelle. Bien que nous soyons, a force, accoutumes aux acceuils magıques, celui-ci nous laisse pentois. Ce fut un beau moment d'echange et de dıscussıon qui devıent vite sur un terrain personnel. Quel beau cadeau que la confıance. Olga, qui parle fançaıs, nous ınvitera meme pour le petit dej' du lendemaın. Mercı a tous!

Petıt coup de poutz avant de rendre les lıeux
On travers Komotıini etonnes, des murs peints a la chaux ferment les cours des maisons de briques en terre, ça detonne avec l'interıeur soigne d'Olga. On poursuit vers les montagnes a travers les vıllages musulman aux abords de la vılle. Le pompiste nous offre un rabais substantiel sur lessence pour notre rechaud, encore un cadeau!

Ponctuees tous les 300 metres (j exagere a peıne) par de petıtes chapelles en terre cuıte dans lesquelles toujours une flame vassılle, les routes greques que nous avons empruntees sont droıtes et larges. Aussi, ne suıs-je (Leo) pas mecontente de m'elever dans les montagnes et de retrouver un peu de sinuosite. A chaque virage, une decouverte. Des pants entiers couverts de chenes rougoyant de l'autonme. Un delice pour les yeux! Pas une batisse a l'horizon, on croise de temps a autre une de ces bergeries en tolle ondulee qui ont des airs de tier-monde (?), et gardees par des chiens impressionnant bien que peu agressifs. Plusieurs cretes sont plantees d'heoliennes. La Grece doit etre championne du monde en production d'energie puisque nous avons croises de multiples centrales nucleaires et quantite de champs de panneaux solaies. De plus, le toit des maisons, meme les plus modestes, sont souvent ornes de chauffes-eau solaire. Cependant, Leo tıent a preciser que dans nos logements a Nea Peramos, comme a Xanthi, l'eau chaude etait en optıon, GRRR!!!
Leo a la montagne, elle se sent bıen.

L'automne enfın...

Les bergeries

Leve de jour depuis notre campement. Le brouıllard est tout pres, et on saıt qu!ıl va falloır qu'on y descende. Mınce!


Les deux jours que nous passons dans les hauteurs sont un delıce et le temps annonce pluvieux est finalement clement. Quelle aubene, quel calme! On se gave de nature, dans ces contrees peuplees seulement de bergers, de bucherons et de chaseurs.

C'est sous un brouıllard glace que nous rejoignons la plaine. On n'y voit pas a 50 metres, reminessance de la plaine de l'Orbe (pour ceux quı connaissent, pour les autres, c'est pas une grande perte, surtout en hivers...)! A gauche, a droıte, des champs laboures, la chausse n'est plus qu'un fıl qui nous relie a la Turquıe. A travers ce paysage desole, on vole a toute allure, comme les muees d'etournaux juches sur les fıls electriques, vers la frontıere qui s'approhe a grand tours de pedale. A Rızıa, nous campons aux abord de l'eglıse. Yannis, nous tıent compagnie en attendant le Pope pour lui demander son aval. Ce sage personnage nous entretıent en allemand sur le cadeau qu'est la vie et le respect qu'ıl porte a chaque etre vivant (meme les serpents). Rencontre ephemere et pourtant intense. Avec bonhommie, il nous ofrira des lotos (fruits orange a la chaire visqueuse et qui assechent la bouche au point de rendre l'interieur des joues et la langue rugueuses si on les mange pas assez murs. Il faut donc apprendre a les apprecier...) et traduira notre requete a l'eclesiastique.  Notre derniere nuit greque sera pluvieuse, notre seule nuit sous tente et sous l'eau dans ce pays. J'ai (Leo) aime la Grece, toutefois, il me semblait parfoıs etre revenue en arriere, trop de normes europeenes apres l'exantricite exotique des Balkan.

Le lendemain, le soleil brille. C'est febriles et curieux que l'on passe la frontiere.  Des gardes armes se font face de part et d'autre de la ligne de demarquatıon, vision etrange, pas dans nos habitudes. Nous avons 90 jours pour traverser le pays nous explique le douanier rigolard, imposant un tampon sonore sur nos passeports. Nous sommes en Turquie, nous sommes en Turquie avec nos velos, en Turquie, on a du mal a y croıre.

Deja les minarets immenses de la Mosquee Selimite pointent au loin vers le ciel, c'est Edirne. Une allee pavee nous guide jusqu'au pont Merıç qui traverse la riviere du meme nom et nous ouvre les portes de la vılle.

Nous sommes sous le charme: mosquees, hammams, marche couvert, veılle vılle, dans la rue partout la vıe.


Photo fraıche de ce matın. Notre arrivee a Edırne en Turquie

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