samedi 29 août 2015

Roumanie: Bucharest - Naidas


Article publié par Léo:

La carton du cycle apparaît sur le tapis roulant dans un état de délabrement avance. C'est la première fois du voyage qu'on aura fouillé mes bagages! Je charge le tout sur un chariot et me dirige vers la sortie, au dessus de la foule, un panneau "LEO" émerge, en dessous le visage de mon père. Ses yeux d'abord, clairs, nets, pesants. Il s'assure en une fraction de seconde que je vais bien. Je lui souris, lui adresse un salut, avance tout droit suivant les autres passagers qui s'évaporent par enchantement, il n'y a plus qu'une fée au bout de ce tunnel: ma mère. Je vais bien, bon voyage, oui le carton est dans un sale état, laissons ça sur le coté et buvons un pot à nos retrouvailles. Je raconte, je raconte, deux jours de trajet, y'a de quoi. Eux aussi vont bien, ils sont déjà installés dans un hôtel que nous rejoignons en bus. Gare du Nord et transport à pied de ce carton volumineux sur plus d'un kilomètre. Ma mère n'a rien perdu de sa volonté de fer et de sa force. Mon père est prudent, il préserve son dos qui l'a fait énormément souffrir dernièrement. Il ne le lâchera pas de tout le séjour, ça valait la peine de faire attention. L'hôtel est hallucinant, mes parents ont vu grand... très. Ils voulaient me faire plaisir et c'est réussi. 140m2 dans un appartement luxueux au sommet d'une tour, une baie vitrée couvre tout le salon. Elle offre ses vues sur la ville qui m'ont rien à envier aux bureaux d'hommes d'affaire fortunés de Manathan. Deux chambres, deux salles de bain, deux balcons, une cuisine agencée, un espace détente avec canapé et écran plat, un espace repas pour nos soupers en famille, une machine à laver le linge, une baignoire à bulles (oui, une baignoire à bulles!!!). Et ce n'est pas tout, le buffet "breakfast" est impossible à décrire tant il est copieux, bien présenté et succulent: viandes froides et chaudes, oeufs sous toutes leurs formes, pains et confitures divers, viennoiseries multiples, fruits, légumes, céréales, graines, olives, yogourts, cafés, cacaos, thés, jus de fruit, lait... Tous les matins, je me goinfre, me régale, souhaite avoir quatre estomacs, c'est bon, c'est beau. c'est génial! On s'installe sur la terrasse avec vue directe sur le Palais du Parlement, les dames de services sont aux petits soins. Quel luxe et ça continue!!! Au sous sol, un espace wellness, une piscine, une salle de sport. Je resterais bien ici un mois entier à profiter de cette abondance, de ce service, de cette bulle de bien être... On en a peu le temps en réalité car celui qui nous est donné de passer ensemble, nous l'occupons a visiter, fêter, profiter de nos présences réciproques. Et il passe vite!


BONJOUR!!!



BONJOUR!!!

Bucharest est une ville charmante, son centre historique m'inspire, ça fait un bail que je n'ai pas foulé du pied les pavés d'une capitale européenne. Un air de Dolce Vitra plane dans les rues, les touristes se mêlent aux habitant sur les terrasse des innombrables cafés et restaurants, on boit une mousse, puis deux, de la musique, des rires, des discussions, des attitudes relaxes, du soleil qui brûle pas, des voitures qui ne klaxonnent pas en permanence, un air respirable, des passants qui prennent des photos, observent les monuments historique qui foisonnent partout et les maisons typiques des grandes villes de notre bon vieux continent. Je suis aux anges, détendue, dans mon élément, personne n'empiète mon Espace-Temps, que c'est agréable! On achète des cartes postales qu'on rédige en buvant du vin rouge, on s'offre un tour en bus touristique et en bateau, on mange des bretzels dans les parcs des églises orthodoxes qu'on trouve à chaque coin de rue, on admire les paons du parc... On joue les parfaits touristes. On se raconte des histoires, on s'écoute, on rit beaucoup, c'est les vacances!


Roumanie, Bucharest: Veille ville

Le Palais du Peuple a été construit à l'initiative de Ceaușescu qui validait chaque projet architectural, rien n'était entrepris sans son accord, tout devais correspondre  à ses attentes. Pourtant, il n'exercera jamais en ces lieux, car à sa chute le bâtiment n'est point encore achevé! Ceausescu choisit aussi l'emplacement de la construction titanesque de style  néo-classique. Il jette son dévolu sur une colline au coeur de la veille ville, cette place devant être la moins vulnérable aux tremblements de terre. Il en fait donc raser plusieurs quartiers. Les travaux débutent en 1984, C'est l'un des bâtiments les plus grand au monde et aussi l'un des plus lourd. Sa superficie de 350 000 m2 (surface habitable!) est entretenue tant bien que mal par quelques 200 membres du personnel. Son fonctionnement coûte un bras et si c'est le siège du Parlement Roumain, il abrite aussi des studios de télévision. Beaucoup de salles ne sont cependant pas régulièrement utilisées et il est possible de les louer pour les congres, des conférences, des foires, des concerts, des expositions et des réceptions. Avis aux amateurs, la plus grande a 16m sous plafond, qu'il vaudrait  mieux ne pas faire trembler car y est attaché un lustre d'une envergure phénoménale en cristal roumain, comme c'est le cas de la plupart des matériaux utilisés dans ce bâtiment. Le chef de l'état communiste entendait  démontrer la puissance et les capacités de production et d'autonomie de son pays au travers de ce building, tout autant que les prouesses architecturales, et technique de ses ingénieurs et bâtisseurs nationaux. Tout est splendide, démesuré, surprenant, sophistiqué: tapis, marbrures, brisures, sculptures d'ornement, marqueterie, rideaux, peintures, système central de chauffage et d'aération... Le palais est un hymne au savoir-faire roumain. Contrairement à cette époque là, ce tour de force n'est plus une priorité aujourd'hui. Le bâtiment n'est toujours pas achevé après près de 30 ans de travaux. Il a même faillit être détruit à la chute du régime, mais cela aurait coûté plus cher que les millions consacrés sa construction. Aujourd'hui encore, l'une de ses aile est en travaux



Roumanie, Buchurest: Parlement, "La Maison du Peuple".


13 juillet, mon père fête son anniversaire. 60 prétextes de célébrer, on s'en prive pas. On s'installe sur la terrasse d'un restaurant soit-disant français et dégustons un cru blanc en apéritif. Je mitraille mes parents, voulant retenir ces instants, leur sourire, leurs yeux qui pétillent. Toutes leur attitude treillissent la joie, on se retrouve, on est enveloppé dans une sorte de bulle de bonheur léger, la communications passe 5 sur 5. Ils acceptent d'écouter encore en encore mes jérémiades concernant les difficultés bornéaises, ils me racontent sans se lasser leur quotidiens, leurs projets, leurs regrets, leurs points de vue. On se met mutuellement à nu, on en a le courage, on se sent assez en confiance pour cela. Les jugements de valeurs n'ont plus cours, l'écoute et le respect planent entre nous. Sur l'un des places des rues piétonnes, un concert de musique classique, je les immortalise à la sauvette en gros plans. Mes parents me paraissent sereins et beaux. Mon père choisi une gargote bavaroise, tous les deux commandent la spécialité de la maison, un plat de viande gigantesques. Le serveur s'assure à plusieurs reprises que c'est bien ce que nous désirons. On lui répond par l'affirmative, il nous rend une moue déconfite et on s'esclaffe. Quand ils nous apporte un seau à garçons en forme de bassine géante avec un regard complice et un sourire malicieux, on hurle de rire. Ce soir, un spectacle de rue propose des mimes muets, il est intitulé "statues humaines", un thème qui alimentera les discussion tardives autour d'un dernier verre dans notre appartement de luxe. Dans nos sociétés dites modernes, le jeu de rôle est un devoir, on met un masque, on donne le change, on active sans cesse des mécanismes, on est pus tout à fait humain.,.. Nous sommes tous "de belles images". Sauf qu'aujourd'hui, Brigitte, Charly et moi avons refusé la partie, nos échanges se sont déroulés dans une profonde authenticité. Un moment hors des normes en vigueurs, un cadeau inestimable, un moment de vérité qui nous rapproche. 




Joyeux anniversaire Charly!


On part en excursion en Transylvanie, sur les traces du fameux Dracula. Premier arrêt  la Résidence d'été du Souverain Carol 1er. Le Palais est niché dans des vallons verdoyant, dans la foret, au milieu des arbres et des sapins, entres des sommets montagneux. L'architecture est typique, le cadre idyllique. Clic, un cliché de carte postale! Cet aristocrate, commandant militaire parvient à unir différentes Principautés de ce coin d'Europe et  forme le premier royaume de Roumanie qui est composé en premier lieux de la Valachie et Moldavie, puis de la Transylvanie. Carole sera couronné en 1882, son règne durera jusqu'en 1914, année à laquelle il décède laissant le trône à ses descendants dont son fils adoptif Ferdianan 1er. La château n'a subit aucune modification depuis lors. Il a pourtant été utilisé comme lieu de villégiature pour les puissants pendant la période communiste avant d'être transformé en musée et ouvert au public par les descendants du Roi Carol habitants aujourd'hui un Palais au centre de la Capitale. 


Roumanie: Château du Roi Carol 1er


Seconde étape, la Château de Bran, celui dont parle la légende du célèbre vampire.  Situé sur un col, ce fut de tout temps un point de passage obligé. Cette forteresse permettait donc le contrôle des vallées adjacentes, ainsi que le prélèvement de droit de douane. En réalité le Compte Dracula, de son vrais nom Vlad III, n'aurait jamais utilisé ses canines acérées, mais dans son combat sans merci contre l'envahisseur Ottoman, il remet au goût du jour, le supplice de la mort par Empalement. Ce qui lui vaut d'être une figure pour le moins effrayante! Le surnom Dracula lui viendrait en réalité de son père qui aurait reçu du Roi d'Austro-Hongerie, la Médaille du Dragon (Dracula).


Roumanie, Château de Bran: "Château de Dracula"


Finalement nous rejoignons Bracov pour admirer l'Egise Noire, une cathédrale gothique datant de la fin du 14eme siècle. Au moment de la Reforme, elle fut utilisée par les luthériens. Il l'appelle l'Église Noire car en 1689, un incendie la détruit partiellement et marque à long terme ses murs de la suie noire dégagée par le feu.
Une longue journée de découverte dont nous rentons épuisés et ravis. Notre guide a été une perle, intarissable d'explication, d'anecdotes, s'exprimant sans craintes à propos des réalités politiques, économiques et sociales actuelles de son pays.  Je suis ravie que mes parents aient visité la campagne roumaine, ce décore qui sera mon univers au cours du mois à venir. J'ai le sentiment que l'on partage quelques chose de plus, maintenant qu'ils se représentent un peu mieux le cadre de mon quotidien cyclique.


Roumanie, Bracov: l'Église Noire (Negra Ckrva)


Le carton n'aurait pas été fouillé comme je le croyais en premier lieu. On l'aurait simplement laissé tomber et traîné négligemment ce qui a causé quelques dommages. Une journée et demi de démarches seront nécessaires à la réparation d'une potence fissurée et d'un câble de vitesse arraché. Il faut trouver des pièces de rechange, contacter un mécanicien... C'est décevant d'utiliser le temps de notre rencontre pour résoudre les problèmes techniques. Je me sens un peu dépassée par les évènements, triste et frustrée. Mon père a les mots pour me réancrer dans le réel: "la ou il n'y a rien, il n'y a pas de vie"


Le 17 juillet, fin des vacances, fin de l'idylle... La route s'ouvre à nouveau devant mes roues. Dernier verre sur une terrasse et des au revoirs troublants, intenses, touchants. A nouveau, on se quitte. Une autre séparation, le coeur est joyeux et les souvenirs sont bons. En route, à moi la Roumanie. C'est sans crainte que je démarre dans le trafic intense de la cité. Je m'extirpe de Bucharest aisément, guidée par l'instinct et la gentillesse de quelques passants. Pédale, pédale, vers l'Ouest, toujours cap Ouest. Dan un premier temps, la circulation est plutôt débridée, et puis elle se fait moins compacte, plus lente, Les veilles Dacia et les charrettes tirées par des chevaux fiers, robustes et bien portants remplacent les bolides pressés. Campagne: la plaine est striée des rivières, c'est au bord de l'une d'elles que je planterai le camps pour cette première nuit sauvage en terre  roumaine. Des jeunes se baignent non loin. les oies nagent négligemment. Je m'étends sur la berge, il n'y a aucun bruit, aucune distraction, juste le ciel et le silence. Un avion passe, je lui adresse un signe, mes yeux se brouillent, une larme coule. La joie et la peine: "Chiao vous deux, bon vent, joie et sérénité dans votre coeur. Merci, vous êtes deux Êtres d'une exceptionnelle générosité. L'image que je reflète dans vos yeux est plus belle que la réalité. C'est un miroir qui gomme toutes les imperfections, les doutes profonds, les vices, un verre tinté aux couleurs de l'amour.  Merci mes parents, merci de m'avoir faite si forte, si vulnérable, si dure et si tendre, si sensible et si sure de moi. Merci.".


Roumanie: En route!


Premier matin, j'ai presque envie de pleurer de joie. pas un bruit. Les poules ont rejoints les oies à la baignade, le vacher puis le berger passent avec les grelots de leur troupeau respectif. Un signe de tête, rien de plus: la paix, le respect mutuel, quel bonheur. Le vol fou des hirondelles qui rejoignent leur nid creusés dans le talus de terre de l'autre coté de la rive. Des ânes retardataires. Un veille homme vient se baigner, longtemps, se savonne, s'asperge, savoure la fraîcheur de l'eau, sans empressement. Le ton est donné, le rythme est lancé. Bienvenu en Europe de l'Est. Je respire, je m'ouvre, craquelle l'armure dans la quelle je m'étais enfermée, jette un oeil à l'extérieur, puis me redresse totalement. Je reprends possession de moi-même, mon corps m'appartient à nouveau, mes membres répondent à mes commandes, mes poumons de gorgent d'air à chaque goulées. Je me sens complète, entière, légère, fière, solide, un grand bonheur m'envahit. Il n'y a que le chant des oiseaux et moi, moi dans le Temps et l'Espace, libre, fluide, vivante ... au rythme de la respiration tranquille de la Nature.


Roumanie: maison campagnarde dans la plaine Sud


A travers champs, je m'évade, tournesols au kilomètre. De loi en loin, les villages, paysans, plein de clochers d'églises qu'on fréquente assidûment. On s'y rend en charrette de bois, le cheval ayant troqué son chargement de foin hebdomadaire contre une famille endimanchée. Les têtes féminines se couvrent d'un châle avant de pénétrer le lieu saint d'où s'échappe des chants adressés à tous les saints orthodoxes tapis derrière leur paravent ouvragé de fines gravures sur bois et des fumées des encensoirs. Les cloches sonnes. Certains hommes ont préféré le café aux prières, ils boivent une bières fraîche au terrasse ombragées de parasols publicitaires en attendant la fin de l'office. Les montures se reposent sous un arbre, les chars portent des plaques minéralogiques. La route est bordée d'un fossé, puis c'est une ligne d'arbres fruitiers dont chaque matin on récolte les fruits. Ensuite ce sont les bancs adossés le long des clôtures de bois des maisons qui n'ont rien à envier à celles que nous avions observées, mes parents et moi, au Musée-Village de Bucharest. Ces bancs sont occupés par les vieux, des femmes tricotent, trillent des fruits, écossent les haricots. Même les plus anciens me saluent au passage, d'un signe de main. Dans leur yeux, aucune crainte. Il a y un court éclaire de surprise mais aucun engouement irrationnel, aucun empressement curieux. Ici, je suis un humain parmi les humains. On m'accorde le droit d'être un Homme, je retrouve ma dignité, ma personnalité. Je prends de bon coeur la place qu'on me fait, merci Roumanie! Les veilles passent le Temps en regardant passer le Monde, un fichu de tissus noué autour de la tête, jupe sombre et tablier, gilet de laine. Édentées, les mains abîmées par des années de labeur, la face vermoulue de rides et creusée par le soleil, la sécheresse du vent, la rigueur de l'hiver. Une beauté rugueuse, profonde, un esthétisme aux antipodes du papier glacés des magasines et qui fascine pourtant. Des poitrines informes, gigantesque et flasques, tombant sur des ventres bombés, tendus. C'est vrais, c'est harmonieux, c'est beau!!!


Roumanie, Didesti: Travail quotidien aux champs


Roumanie, région Naida: Église Orthodoxe


Pas le temps d'arriver que je me heurte déjà à la générosité caractéristique des pays de l'Est. Silvia et son ami m'invitent pour un jus d'oranges, Lilia m'offre une douche, des habits et des victuailles lors d'un repas devant son échoppe à Dobroslovenia. Un vieux fou décide de m'escorter jusqu'à Cezieni  il prétend habiter. Une minute me suffit pour comprendre que cet homme n'est pas fréquentable. Je le congédie et m'en vais, mais il me suit, il insiste. Je demande aux habitants du bourg de m'autoriser à dormir cette nuit à l'abri de leur jardin, on m'oriente vers la police. J'explique la situation à l'agent au moment même  l'individu repasse en sens inverse. Ne me voyant pas sortir du village, il est revenu pour me débusquer. Pas de chance pour lui, l'officier l'interpelle, l'amène au poste et l'enjoint finalement de quitter la ville. Les hommes du café d'en face m'ont pris sous leur aile en attendant, le plus aviné d'entre-eux est prêt à faire la peau au trouble fête. les autres le calme en riant. On appelle Annicka, elle vit ici depuis plus de 10 ans, elle est d'origine hollandaise. Elle m'accueille au sein de sa famille. S'en suivent deux jours à la ferme, saveur de pain maison (elle tiens le fournil du village), de fromage de brebis qu'il faut traire matin et soir, légumes du jardin et bonne humeur familiale. Son maris ne parle malheureusement pas anglais, mais pour me souhaiter la bienvenue, il part au magasin de Craiova, la ville toute proche, pour acheter à mon intention, vin rouge, Emethal, Feta et Bleu d'Auvergne!!! Un festin qui se partage sur la terrasse après avoir pris soin des animaux. La discussion se poursuit tard dans la nuit: être soi, poursuivre ses rêves, les rancoeurs, les coups dures, la guerre et la folie des homme, la paix, l'amour. la vérité, la légèreté de vivre. Les photos du mariage et des naissances s'étalent entre les miettes du repas et celles de ma famille, Une rencontre pure, vrais. Je suis plongée instantanément dans l'authenticité de ce monde agricole, campagnard. 



Roumanie, Cezierni: dans la cuisine de Annika


Tataya, la grand-mère, ouvre toutes ses armoires, elle tient à me montrer sa collection de chemises brodées main, qu'elle confectionne depuis des années. Mélange de fierté et de modestie, le travail est minutieux, superbe. Elle s'installe dans sa chambre et me raconte le communisme. Après le travail à la coopérative et l'entretien du jardin familial, la queue interminable au magasin, il y a le repas frugal composé des vivres alloués par la carte de rationnement, puis les deux heures de télé-propagande et le couvre feu et souvent la pénurie d'électricité. Elle brode à la lueur d'une bougie. Elle n'a eu qu'un seul enfant, un garçon. Tant de ses amies ont eu des problèmes suite à des avortements clandestins. Une bouche de plus à nourrir n'était pas envisageable, et puis pourquoi amener un enfant dans un tel monde? Sa robe de mariée, elle l'a démantelée, il n'y avait personne pour la porter, mais aujourd'hui, il y a Ella, une petite-fille vive, douée, intelligente, charmante qui héritera des broderies qu'elle congestionne aujourd'hui encore. Tataya y tient!!!



Broderies roumaines

Costume traditionnel roumain (région sud)

Il y a aussi Camille, la marraine, elle cultive son potager 3 à 8 heurs par jour. Elle récolte fruits et légumes qu'elle réduit en sirop, en confiture, en conserve pour l'hiver. Sa cave en est pleine à craquer, ainsi que des bouteilles de vin maison, fort apprécié par Tito, son maris fraîchement revenu de 9 années de travail en Italie. Poule et cochons habitent la cours, chez Annicka, on trouve aussi les poney, âne, les moutons, et les fameuses chèvres à fromage! Merci à Annicks et famille, une rencontre qui a donné de l'eau au moulin de la réflexion quand à mes projets futurs. La vie est belle sous le soleil roumain et les dures années de communisme et le dictât du néo-capitalisme n'y change rien. Les Hommes sont ici profondément humain. 

Certain villages sont Gipsies, des camps pauvres sur devanture de maison onéreuses. Quand elles en ont les moyens, les familles donnent dans le luxe apparent. Ici les gitans ne sont pas nomades. Sédentaires, parfois nécessiteux, et toujours très fiers. Des palaces en construction jalonnent le route, murs en briques isolantes, légères comme de la plume, aucun tremblement de terre n'y résisterait, mais c'est peu coûteux, vite montré et au final, ça a belle allure. On récolte de la ferraille, se transporte tirés par des chevaux faméliques, les pouls pouilleuses donnent des oeuf, des chiens galeux et maigres zonent dans les parages... Les silhouettes sont minces, les courbes sont envoûtantes, les femmes portent des jupes longues colorées, les cheveux détachés et tomant sur les reins. Les voix rauques, éraillées appellent le chaland. Les enfants vont presque nus, le dos des hommes est musculeux. Les regards sont embrumés, hagards d'alcool, hébété de bêtise, de labeur, de chaleur, absents, provocateurs. 

Les Gipsies sont mauvaise réputation au sein de la population. Je n'en ai pas rencontré moi-même, ceux que j'ai croisé ne m'ont en effet pas inspiré beaucoup de sympathie. Ils semblerait qu'ils collectent l'argent nécessaire à leur vie "au mieux" en mendiant (ce qui parait être interdit) "au pire" en volant (ce qui l'est tout autant). Les Roumain disent: "ce n'est pas qu'on est racistes, mais on ne peut pas les employer. Un jour ils viennent et le lendemain personne. S'il y a assez d'argent pour aujourd'hui, le tzigan ne travaille pas. L'argent qu'il a, il l'investit dans l'alcool, ou une voiture onéreuse, des maisons à plusieurs étages pour étaler sa richesse, mais vit ensuite dans une cabane pouilleuse dans la cours de leur building. Les Gipsies ne nourrissent ni leur cheveux, ni leur enfants. Ils ne les envoient pas à l'école, comment veux-tu qu'ils s'intègrent ou qu'ils se cultivent? C'est impossible! Et les autorités ne font rien, elles laissent faire!  Il y a en qui habitent ce village, on a pas de problème avec eux. Mais ils vivent en marge et on se méfient toujours un peu des vols". Je ne sais pas quoi penser de tout cela. Je trouve assez séduisant l'idée de refuser d'intégrer un système normatif, qui conditionne le mode de vie, gomme les spécificités culturelles, etc... D'un autre coté, généralement parlant, je doute qu'il n'y ait ne serait-ce qu'une once de réflexion derrière la démarche (?). Les Gipsies que j'ai croisé ont très vite ternis l'image romantique qu'on se fait de cette communauté d'artistes, dansant jusqu'au matin dans une joyeuse folie, ivres de vie... Non, ce que j'ai vu avait l'air plutôt pas drôle, sale, des cris, des regards de défit, des cartons comme abris contre le soleil, une quête perpétuelle de 3 petites pièces de monnaie... Quoi qu'il en soit, les relations entre Roumains et Gipsies n'ont pas l'air tendres et les conditions de vie de ces derniers peu enviables.



Mes nuits sont sereines, perturbées seulement au petit matin par le passage d'un troupeau de moutons poussé par un berger discret. Aux pompes et aux puits des village, je puisse de l'eau, toujours potable. La vie m'apparaît comme un rayon de soleil, toujours brillant, veillant en permanence sur l'humanité. La nature est généreuse, je m'arrête pour cueillir des mures, des prunes, ramasser des pruneaux, des pommes et poires tombées. Mes sacoches déjà pleines des cadeaux reçu au passage: formage de chèvre, légumes, pain maison compacte et nourrissant, sirop, confiture... Les terrasses des bistros de campagne sont si accueillantes que je recommence à y passer du temps. Un luxe oublié, sacrifié, depuis si longtemps! Je savoure une pastèque ou une bière en compagnie des vieux, seuls résidents des zones rurale, les jeunes sont partis à la ville ou à l'étranger, où l'on gagne mieux sa vie qu'ici. Ceci n'est  pas sans poser un certain nombre de problèmes. Le salaire minimal dans le pays tourne autour de 280 Euro mensuel, et si les prix sont bas (semblables à ceux pratiqués Malaisie en ce qui concerne l'achat de denrées alimentaires), cette somme est insuffisante pour se loger, se vêtir, se chauffer, se nourrir... Les revenus complémentaires sont nécessaires: petits boulot, jardinage et pêche, échange de services, débrouille, récupération et attente des envois d'argents via Wester Union. Presque chacun rapporte un frère, un oncle, une cousine une fille ou un ami proche travaillant ailleurs: Europe de l'Ouest, USA, Canada, Nouvelle-Zélande, Australie... Aussi les familles éclatent, se dissolvent, les traditions se perdent, les savoirs-faire s'oublient. Les vieux doivent se débrouiller seuls à la ferme malgré l'âge qui avance. Les jeunes qui restent sont souvent ceux qui n'ont pas les capacités d'étudier et/ou de travailler autre chose que la terre. L'artisanat ne se transmet plus, les techniques ne s'apprennent plus, les histoires du passé ne se content plus. La vie des villages se meurt, cependant pour l'instant, en plus de quelques églises, chaque bourgade compte encore une école primaire, un bureau de poste, une épicerie, un café, un parc publique, une mairie et, ironie du sort, un commerce de prise en charge funéraire, le seul à prospérer. Les citadins rapportent de leur visites à la ferme familiale, des cageots plein de tomates juteuses, poivrons, aubergines, pommes de terre et oeufs. On compte dessus pour finir le mois en ville  les prix du logement peut engouffrer plus de la moitié du revenus. A plusieurs reprises, on me confie :"En Roumanie, on ne meurt pas de faim, mais c'est frustrant de se contenter en permanence du nécessaire, de ne pas pouvoir s'autoriser à rêver à des vacances à l'étranger, à une nouvelle voiture. C'est fatiguant de devoir toujours être attentif à la dépense. Et puis, c'est injuste, on travaille dure et 250 Euro, c'est sous payé!"


Roumanie, Tismana: ouvrières agricole


A Tismana, je souhaite visiter le Monastère. Camping dans une pépinière. Après les travaux d'arrosage les ouvrières au teint bronzé, au corps solide, souple, musclé et sensuel, à la langue bien pendue, apportent de la bière, c'est la fête. Fou rire quand les jets automatiques finalement se mettent en marche envoyant en tout sens des filets d'eau désordonnés sur fond de musique classique émanant de la radio. Cette soirée valait le détour contrairement au Monastère. Les bonnes-soeurs en noir portent un chapeau d'hôtesses de l'air, sous un voile épais qui descend jusque sur leur buste et couvant une soutane. Seul leur visage apparaît, austère, grave, blanc comme du linge. Il y en a de tous les âges qui suivent la messe à genoux ou sur de grand sièges en bois massif. On se signe, on médite, on adore, on se resigne, on écoute une lecture, on chante, une cloche retentit, on adore, on se resigne, on prie en silence, le prêtre passe avec l'encensoir, on se resigne, on allume une bougie, on rechante, on écoute une nouvelle lecture tirée d'un autre livre, on tape sur des bois un rythme fou (un grand moment de trivialité dans tout ce cirque très tatillon sur les protocoles), on se resigne, on médite, entonne un autre chants, une cloche sonne... je me tire! Je crois que j'ai eu ma dose de religion pour un moment, dorénavant j'éviterais les lieux de cultes. ces rituels si obtus, réducteurs, monotones, commencent à me donner de l'urticaire. J'abdique pour l'instant, je ne vois que peu de sens dans les pratiques religieuses ritualisées.




Roumanie, Réserve Naturelle de Domogleti

Montagnes des Carpates: les maisons deviennent plus épaisses, robustes, imposantes. Elles gardent au chaud en hiver. ici, je voudrais saluer bien bas le cartésianisme occidental. C'est certain, un ingénieur chevronné s'est inquiété du trac de la route, a pensé aux questions de pente et à la topographie. Aussi les montées s'effectuent à une allure de croisière et laisse du souffle pour regarder le paysage, qui est à le couper. Champs de paille ras, meules de foin or, superpositions de rangées de monts qui se noient dans la brume matinale. Le soir, campement au col de la Réserve Naturelle de Domogleti au pied d'une haute falaise grise. Un rapace chasse, quelques randonneurs bavardent au passage, un vacher rentrer ses bêtes. Nous sommes extraordinairement bien la Nature et moi, on passe une soirée délicieuse à la lueur du feu, à s'écouter parler et s'admirer en silence.


Roumanie, Réserve Naturelle de Domogleti: campement au col (1050m)


Roumanie, région Herculean: longue descente de gorge campagnarde

Je chante de tout mon coeur sur la descente vers Heculean. La gorge parfois resserre ses parois autour de l'eau, vendeuses paysannes de fromage et de fruits de bois au bord de la route, plus loin les gorges accueille des campeurs du dimanche venus se mettre au vert en famille. Au programme, baignade, pêche et bon repas. A la hauteur de la bourgade, il y a foule. Les sources thermales attirent les touristes, les camping sont archi-bondés. Je préfère passer mon tour. J'atteins le Danube à Orsova. Une large bande d'eau coulant vers l'Ouest, c'est aussi la ligne de démarcation entre la Roumanie et la Serbie. Je remonte le courant durant trois jours, un parcours jalonné de rencontres improbables.



Rounaie, Berzasca: Réserve Naturelle de Portile de Fier le long du Danube




Campement du soir Orsova. Nicoleas, le vacher du monastère du village m'interpelle en français. Il a travaillé en France, en Allemagne, en Italie, Hollande, Belgique, USA... Des les premiers années de Ceaușescu, pffft, il s'est barré! 34 ans qu'il n'a pas remis les pieds en ici et puis il est venu dire au revoir à sa vielle mère. Elle est morte à présent, il aimerait remettre bientôt les voiles. Ce qu'il aime Nicoleas, c'est faire des bêtises et rigoler un bon coup. Alors il me raconte des anecdotes à propos des soeurs pas toujours très catholiques, sur ses veilles copines bergères dans les montagnes, sur les chiens de la ferme d'à coté qu'il amadoue avec la nourriture de ses pic-nics. Je suis pliée en deux, n'allons pas répéter ça à la Mère Supérieur!!! Ce soir, il est penaud, il a perdu une vache, il devrait partir à sa recherche, mais il se mets à pleuvoir. On se serre l'un contre l'autre sous un arbre et on regarde la nuit tomber, comme deux coquins en école buissonnière. Nicoleas est l'une des rare personne qui ne me parle ni de danger, ni de risque, de peur, de méfiance, de mesure à prendre pour s'en prémunir... Dans sa bouche tout est merveilleux, intéressant, à découvrir... "Ohh oui!!! Il faut que tu ailles là, c'est tellement beau, c'est grand, c'est plus beaux et plus grand que plus beau!!!". Ses yeux sintillent! Merci Nicoleas, je suis profondément connectée à toi, nous sommes sur la même longueur d'onde! Un monde à dévoré, une vie à savourer langoureusement, comme une glace au chocolat,,, et si c'est les poires fraîchement cueillies de l'arbre que tu m'a rapporté du pâturage, ça va aussi! Merci Nicoleas!!!

A Dubova, j'aimerais me connecter à internet. Les pensions au bord du fleuve sont des établissements 4 étoiles, je ne peux décemment pas les fréquenter. Une conversation en anglais au bord de la route attire mon intention, peut-être cette maison en forme de bateau est-elle un café local dépourvu d'enseigne. Je me renseigne, non, c'est la maison de vacance d'un centre pour jeunes en dificulté. On m'invite à utiliser le wifi sans restriction et on me propose de rester partager le repas du soir. La chef de cuisine aujourd'hui, c'est Lilia. Elle est originaire du Royaume de Siam, elle est en visite ici. Menu Thailandais en Roumanie, au bord du Danube! A la tombée de la nuit, on embarque pour une vrais expédition fluviale: exploration du rocher gravé du visage de Décébal, le premier Empereur de la région après le retrais de l'Empire Romain. On goutte le froid d'une grotte qui  abritait au 16 ème siècle, plus de 700 soldats roumains défendant la Province contre les envahisseurs Ottomans. Une manoeuvre entre les rochers d'une caverne immergée et on rentre à la maison sous les étoiles d'un fraîche nuit. Ma chambre a une vue imprenable sur la crique, c'est inespéré, inattendu et ma fois fort agréable. Encore une fois, félicitations les jeunes. Vous travaillez très dure pour vous construire une vie paisible, pour faire face, debout, dignement et humblement, aux croche-pieds tendus par la vie. Merci à vous tous pour l'accueil, la bonne humeur et l'esprit optimiste que vous m'avez insufflé.


Roumanie, Dubova: Empreur Decebal


Puis se sera Luka, un cyclo Tchèque qui vient en sens inverse. Il est presse, a traîné dans quelques villages frontaliers, il a le temps pour un verre que je lui offre avec insistance. Ce sera deux, puis trois, puis un repas de fête dans un café-restaurant villageois. C'est la première fois que je m'offre un tel festin en terre Européenne. C'est bon et simple. On utilise que des ingrédients locaux, c'est servis avec générosité, gourmandise et bonhomie. Voila qui change des aliments industriels malaisien et les chiches portions de Thailande. On se raconte anecdotes sur anecdotes, échangeons conseils et bons plans. Une voisine nous propose d'aller nous baigner, on pousse la chance jusqu'à demander de camper. Ce sera oui, on monte le camps et on plonge à la flotte, s'aspergeant goulûment. La fraîcheur fait du bien! La voisine revient pour  nous offrir un plateau de fruits et de la liqueur de banane. Puis c'est Luka qui me surprend en sortant de ses sacs tout un assortiment de Raki (eau de vie locale) qu'il a reçu en chemin. Une soirée de dégustation donc... une soirée qui raisonne des souvenirs de voyage, la Norvege et ses fjords, les courses de chevaux et les yaks des hauts plateau tibétophones, la joie de vivre Serbe et Croate, la faune sauvage de l'Asie du Sud Est.


Roumanie, Svinita: Rencontre avec Luka, cyclo Tchèque


Finalement se sera Saurin, un être qui me touche des le premier regard sur le parking d'un magasin de Moldava Noua, les question habituelles, la tendresse protectrice d'un père en plus. Il m'invite pour le café et un repas dans la cours de sa maison. Il veut être certain que je ne manque de rien, c'est un blagueur. Il raconte à merveille, des mots vrais, simples, sans pudeur. sa femme lui manque, quatre ans de séparation pour l'argent, il va la trouver tous les trois mois pour quelques jours en Italie ou elle est aide soignante. la bas, il se sent chez lui, son coeur s'ouvre, le calme dans la tête: " mon corps se sent bien, je n'ai même plus besoin de fumer" dit-il. Ici, il s'ennuie, presque aucun client à la petite échoppe qu'il tient. Il ne peut parler a personne: "les gens du village ressassent toujours les mêmes histoires, ils sont obtus". Surin a un parcours cathodique, une enfance brisée par l'alcool de son père et la violence de son beau-père, le travail à 9-10 ans pour aider sa mère et survivre. Par son entremise, il a la nationalité serbe, pendant le communisme, ceci lui donnait un droit le passage sur la frontière, une belle opportunité, un petit commerce de produits introuvable: jeans, baskets, chocolats. Ensuite, c'est l'embargo imposé à la Yougoslavie qui a fait son affaire. Avec un bateau, il passait illégalement de l'essence en Serbie. C' était dangereux, il fallait payer l'arme, certains de ses amis se sont fait tuer par balle en jouant a ce jeu la. Puis une escale de 9 mois aux USA avec un salaire de 4000 USD mensuel, de quoi mettre de coté pour assurer les études de ses enfants. La famille c'est sacré, sa priorité, son bonheur... décidément sa femme lui manque. Alors pour compenser, il aide, il aide et fait le bien autour de lui. Il dit qu'ainsi il sent la reconnaissance et la joie des gens, ça lui procure du bonheur: "tout tourne, tu reçois ce que tu donnes". Surin, profondément émouvant: simplement être une bonne personne.


Roumanie<Socol: Campement dans les champs de mails



Ce matin, je passerais la frontière, à la hauteur de Naidas, j'ai toutefois le temps de boire un café qu'un homme assis au soleil sur le banc devant sa maison, m'offre, La Roumanie aura été comme ce café, chaude et sucrée, pleine d'arômes. Et comme cette offrande, elle aura été généreuse, spontanée, pleine, entière et vraie, pure, belle, tranquille. C'est en chantant que je parcours les dernières kilomètres entre les champs de blé fauchés et la rivière qui s'écoule lentement, les vallonnement jaunes plantés ça et la d'arbres verts profonds, le bleu du ciel sans nuage. Accompagnée par le sifflement joyeux des oiseaux et les éternuements des troupeaux de moutons guidés pas un berger qui rappelle son chien qui aboit, les clochettes des chèvres qui grimpent aux arbustes pour les dévorer.. Merci Roumanie, j'ai été heureuse de te rencontrer, c'est presque certain, on se reverra. Il y a encore tant de recoins à découvrir et tant de lieux connus ou revenir se rappeler de beaux souvenir!


Roumanie, Moldova Noua: vieux berger

1 commentaire:


  1. je suis
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