dimanche 28 décembre 2014

Thailande, de Chiang-Khong a Ayutthaya

Article rédigé par Jean-Da

Le 2 décembre, je quittes le Laos en traversant le Mekong, le pont l'enjambant n'est pas praticable à vélo, des buses font la navette d'un poste douanier à l'autre. Le ticket du siège coûte 25 baths, par contre pour embarquer mon vélo, ils en demandent 100 de plus, soit le prix pour 4 sièges? Dans un premier temps je demande à la billetterie l'accès aux documents concernant le transport de bicyclette ou d'objet volumineux ainsi que sa liste de prix, ils en ont pas? Alors pourquoi 100 baths pour mon vélo? J'essaye simplement d'acheter une seconde place à 25 baths pour mon vélo, mais celui-ci doit aller en soute. Je demande alors qu'on me fournisse un billet ou un reçu comme quoi j'ai du payer ce montant de 100 baths pour mon vélo, ce n'est pas possible, l'homme au guichet veut me donner 5 billets soit 1 pour ma place assise et 4 pour mon acolyte à deux roues. Je les prend tous en lui montrant que je vais revendre les 4 places que je ne vais pas occuper. Après 40 minutes d'argumentation et l'arrivée de la sécurité des douanes, je paye donc mes 125 baths mais obtiens un reçu non signé, je ne suis plus en position de demander la griffe du monsieur et j'embarque dans le bus avec mon vélo en soute pour un trajet de 500 mètres. Quel gag!

Chiang-Khong est la petite ville frontière du coté thaïlandais dans laquelle nous avons rendez-vous avec Leo le 5 décembre afin de sonder le déroulement de notre sortie individuelle du Laos. Je vais donc rester sur places quelques jours à l'attendre, je fais un tour de ville afin de trouver une chambre dans un magnifique hôtel au bord du fleuve. Je m'installe sommairement en entrant mes sacoche et mon vélo dans la chambre pour aller découvrir la ville de ce nouveau pays. Rapidement la faim me fait m'asseoir sur une terrasse d'un boui-boui de rue pour manger une soupe de nouille. J'ai le temps de passer ma commande par mime que j'entends un "salut Jean-Da" et je vois Leo avec son deux roues chargé, elle rayonne. " Peux-tu m'inviter pour la soupe, je viens de passer la frontière et je n'ai pas encore fait de change", avec le plus grand des plaisirs,  assied toi!

Vue sur le Mekong depuis la terrasse de l'hôtel.
Apparemment la route, le camping et tous le reste c'est bien dérouler pour chacun d'entre nous, nous avons également vécu des expériences différentes, ce qui apporte de chouettes conversations et d'échanges. Leo viendra occuper la chambre voisine à la mienne, nous jouissons de confortable terrasses coté jardin ou coté fleuve selon les envies. Le bâtiment de l'hôtel tout en bois au bord du Mekeong, avec ses divers niveaux et escaliers, nous donne l'impression d'être sur un antique navire. Nous posons donc nos baluchons en cale pour 4 jours et profitons de nos journées pour bavarder, pour échanger sur nos plans respectif et essayons même de faire en sorte de nous retrouver à quelque part au Cambodge. Comme à chaque pause, on profite de bien manger, même si le végétarisme n'était pas l'honneur dans cette ville. Merci Leo pour ce dernier souper dans le cadre enchanteur de notre pont de navire, le curry de légumes aux oreilles de porc était délicieux...

Dernier souper avec Leo, sur le pont de l'hôtel
Le 6 décembre, on parcourt ensemble les 100 mètres nous menant à la route principal. On se prend dans les bras, on demande à l'autre de faire attention à lui, on aimerait exprimer quelque chose de profond mais l'émotion nous rend muet, si ce n'est un petit "bonne route à toi". Leo s'engage sur la route allant au Nord alors que je pars au Sud, quelle drôle d'image. Tellement habituer à rouler ensemble que de nous voir rouler à l'opposer l'un de l'autre m'a paru choquant, contre nature. Leo, je te souhaite vraiment un très bonne route!!!

La Thaillande du Nord que je découvre donc seul me séduit littéralement. Sa surprenante population semble toujours de bonne humeur et toutes les interactions entre elle se passent dans le calme et le sourire aux lèvres. Dans toutes le situations, les thaïlandais paraissent prendre du plaisir, tant au travail que en achetant des produits au marché ou simplement en se rencontrant dans la rue. Travailleurs du bâtiments, chauffeurs routier, vendeurs de fruits et de légumes, ou paysans sont tous animés d'une heureuse énergie pour babiller, rigoler en faisant leur boulot. Jamais seul face à la tache à accomplir, ici on travail à plusieurs voir carrément en groupe.
Profiter de la vie et d'y récolter du plaisir semble être les mots d'ordre dans ce pays, le plaisir de manger et très développé, partout des stands de nourriture, des restaurants proposent un très vaste éventail de repas . Plaisir de boire, on trouve également partout des cafés, but chaud ou glacés, des jus de fruits frais, de la glace pillé accompagnée de sirop ou de jus de fruit et le soir venu, pourquoi ne pas boire une bière? Le plaisir par le touché, le massage est une vielle tradition en Thailande, on le propose bien entendu dans les nombreux salon mais il se pratique autrement partout, sur les chantiers entre les ouvriers, dans la rue, au au bord d'une rizière. Plaisir d'être en relation avec les autres, prendre du temps avec sa famille et ses amis, bavarder, échanger, pratiquer un sport collectifs, se promener dans la rue ou boire un verre sur un terrasse. Ainsi dans cette atmosphère épicurienne, il est bon et agréable de voyager!

De religion Bouddhiste à plus de 90% les thaïlandais sont très croyant dans la vie quotidienne. Les temples dédié à Bouddha abondent en ville comme en campagne, ce sont des centres de vie sociaux culturels. Richement ouvragés au couleurs vives et dorées. c'est aussi le lieu de vie de moines drapés d'étoffe de couleur safran.


Le Bouddhisme thaïlandais très imbriquer dans la vie de tous met en pratique les 4 états d'esprit enseigné par "l' Illumine" qui sont : la bonté, la compassion, la joie de vivre et la sérénité. Outre la vénération de Bouddha, ici on croit aussi à  une foule de démons et d'esprits. Ainsi devant chaque habitation par exemple, se trouve le phra phum, demeure miniature abritant l'esprit de la maison. Cette "maison esprit" se met en place sur son pilier suit à cérémonie avant même le début des travaux de construction du logement. Cela permettant à l'esprit de prendre ses quartiers et de veiller sur le lieu. Par la suite, les gens y font des offrandes en déposant des bouquets et des colliers de fleures, de la nourriture et des boisons afin de passer une bonne journée ou d'exaucer un souhait.


Phra phum, les maisons aux esprits

En quittant Chiang- Khong la route sillonne entre collines boisée et les petite plaines cultivée. Il fait très chaud et humide. N'étant pas spécialement très résistant à la chaleur, je souffre à mon guidon depuis midi jusqu'à ce que le soleil décline en fin de journée.
La Thaialande du Nord à développer l'art de la beauté et de l'esthétisme du logement. Un grand nombre de maison sont en bois massif, finement ouvragée et perchée sur pilotis pour être isole de l'humidité de la terre. Elle jouissent toutes de terrasses dont la toiture à pour fonction de créer de l'ombre ou de mettre à l'abri de la pluie selon la saison. Le mobilier  souvent en bois pour les tables et les chaises, les armoires, les étagères et commodes ainsi que les nombreux éléments de décoration dégage une sacrée bonne atmosphère. Il faut encore ajouter à cela les nombreuses plantes et fleures tropicales qui poussent ici à même le sol ou dans des pots.

Les plans d'eau  très présent en Thailande
Sur le bitume, je croise un très grand nombre de serpents écrasé par les véhicules à moteur, cela me fait réfléchir car j'ai peur des serpents et je ne veut pas en voir autour de ma tente.  Je choisi donc tous les soirs un endroit ou le sol est dégagé, propre afin de minimiser les risques de croiser Monsieur ou Madame serpent. Malgré le nombre de cadavre sur la route ce qui prouve qu'il y en a beaucoup dans la région, je n'ai à ce jour pas vu de mes yeux aucun spécimen de serpent vivant, ils sont malheureusement pour eux toujours plats et secs sur la chaussée. Pourtant les premiers soirs, il y a quelque chose qui vient taper la toile de tente et bien entendu mon esprit s'imagine à chaque secousse un horrible Mr. ou Mme. rampant qui essaye de pénétrer dans mon logement, mais lorsque j'observe à l'extérieur je ne vois rien. Il faudra attendre la 3 ème nuits pour débusquer les coupables, ces sont des grenouilles qui sautent littéralement sur la tente. Me voila donc rassuré. Sur ce même emplacement dans un rizière fraîchement moissonnée ou j'ai reçu l'aval du paysan et sa famille pour y passer la nuit, voila que je me fait réveillé par des faisceaux lumineux? Je me rappelle directement en me réveillant que cela ne peut être un véhicule, je suis à plus 1 km de toute route. Je jette un oeil à l'extérieur, deux hommes avec des lampes frontales, il me semble que l'un deux porte un fusils? Par instinct j'ouvre ma tente, je veux montrer ma présence et aussi leur faire savoir que je sais qu'il sont la. Ils marchent dans ma direction, sans allumer ma lampe, je les salue d'un "sawa di krape" (bonjour) vigoureux, ils me répondent et me demande dans un anglais amusé de quelle nationalité je suis. Ils sont chasseurs rien de plus...
Le voyage solitaire permet d'être libre, de faire ce que l'on veut quant on veut, toutes les décisions prisent n'ont d'impacts ou de conséquences que sur moi. Mais être seul, c'est également surmonter seul ces peurs, se rassurer, assumer chaque situation de manière complète sans l'intervention ou le soutien de l'autre. Ainsi chaque soir, lorsque je prépare le souper au coucher du soleil et après m'être assuré de ne pas me trouver sur le  territoire de Mr. ou Mme. serpent, mes pensées vont à Leo durant quelques instant. Je lui souhaite d'être installée dans un endroit paisible et je lui envois des "protections" pour qu'elle ne se fasse pas déranger ou avoir de problèmes durant la nuit.

campement dans les rizieres, celui avec la visites des chasseurs

Avant d'atteindre la grande pleine central, mon vélo fait un étape soutenue en grimpant l'une après l'autre des dizaines de petites collines avant d'arriver fatigué à Sri Satchanalai. Mon arrêt est motivé par la visite du parc historique dont les ruines de l'ancienne ville remontent au 13 ème siècles. Le cite est grand, sauvage, certains monuments se trouve encore entourés de forêt, il compte d'intéressantes ruines de temples, de nombreuses Stupas pour certaines énormes. La ville était réputée pour sa fine poterie dont je visite 2 ruines de fours à céramique. Malheureusement, je n'arrive pas à découvrir dans le parc le Bouddha "marchand" qui est une posture assez rare pourtant présente dans la région.                                       

Sri Satchanalai, stupa


Sri Satchanalai, temple

60 km plus au Sud, je m'arrête dans la ville de Sukhothai pour également rendre visite aux ruines de la première capitale du Siam. Berceau de la culture thaïlandaise du 10 au 14 ème siècle, on créa ici la langue ainsi que l'écriture Thai. L'ancienne ville est entourée d'une double douve et de 3 remparts de terre. A l'intérieur se nichent les ruine du palais du roi, un bon nombre de temples, de stupas et des Bouddhas. Toutes les structures en bois on disparu, il ne reste que les vestiges construits en brique et en latérite qui ont survécus jusqu'à nous. Il faut relever que ces endroit on été oubliés et abandonnés à la forêt sauvage. L'ensemble du parc est très grand, c'est à vélo que je le visite. Je réussi ce coup-la à mettre la main sur 3 Bouddhas "marcheur" ainsi que de nombreux vestiges de four à céramiques.

Sukhothai se découvre à vélo


Sukhotai, Bouddha assis

Sukhothai, Bouddha marcheur
Décidément, cette grande plaine à un riche passé culturelle, mon vélo m'amène d'un cite à l'autre en passant par de magnifiques rizières. Dans la ville de Lobpuri qui fut une ville importante de l'empire khmer au 10 ème siècle, j'y découvre ces particularités. Pour commencer, ici toutes les ruine de palais de l'époque sont entouré par la ville moderne, il y a donc des vestiges à coté de la gare ferroviaire, au milieu de gigantesque rond point et au centre ville. Une autre particularité de Lobpuri, est la colonisation de la ville par une horde de singes, des macaques. Ils se balancent aux fils électriques, grimpent aux façades de maisons, courent sur les toits, essayent de voler des fruit au marché et sur les stands dans la rue, traversent la route au milieu des autos et motos. Sacrée animation et divertissement pour les yeux. Le quartier générale des la troupe de singes se situe sur l'emplacement d'un temple au centre, je décide de le visiter à 6 heure du matin afin de pouvoir jouir du lieu seul. Ils sont plus d'une centaine à dormir sur les mure de brique, sur la statue de Bouddha, et bien entendu par terre. Je n'arrive pas vraiment à apprécier les lieu, car mes yeux ne cessent de surveiller ces animaux dans lesquels je n'ai pas trop confiance. Mon feeling était juste, il me disait "méfie toi". Un macaque adolescent me saute dessus, il grimpe sur ma tête, je n'arrive pas à me séparer de lui. Lorsque j'essaye de le prendre il ouvre la bouge et mes dévoile sa dentition. J'arrive à l'éjecter en le tenant fermement par le bras, mais cela déclenche l'alerte dans la troupe. D'un coup, ils m'encerclent littéralement en me montrant clairement leurs dents et en criant. Oups, je m'éclipse sur la pointe des pied et quitte les lieux sans faire le malin. Durant la journée, je repasse devant ce même temple ou je vois les visiteurs encadré d'employés munis de bâton pour tenir à distance ces sacré singes. Quelle idée de visiter ce lieu si tôt le matin, pour être seul au monde, face à cette troupe de macaques???

Depuis que je suis en Thailande je me prépare tranquillement et progressivement  pour la retraiter méditative de 10 jours qui commencera le 31 décembre. Je mange sainement, très peu de viande, beaucoup de fruit et légume. Je fume 2 voir 3 cigarettes par jours. J'essaye naïvement de juste être ici, dans le présent, d'apprécier ce qui se passe autour de moi et de ne pas m'enfoncer dans le passé ou de ruminer et réfléchir trop. Être la, l'esprit juste derrière les yeux, connecté aux sensations et aux émotions. Dans l'ensemble je suis satisfait de moi, j'arrive à me tenir une petite discipline.

Sur ma route je n'ai pas vraiment croisé beaucoup de monde, je me suis vu fonctionner de manière solitaire, en campant loin des habitations, il en va de même concernant les touristes que je n'ai pas spécialement croisé sur ma route. Je décide donc de m'arrêter pour Noël à Ayutthaya, il parait que cette ville est touristique. Après 10 km de voix rapide pour atteindre le centre ville, je roule en direction du quartier de Auberges et hôtels. A Toto House, je trouve une chambre parfaite pour ma bourse. Sur la terrasse de l'établissement je rencontre Neils et Iris, un couple hollandais en voyage au long-cours également. Notre connexion est directement puissante, on se comprends, lorsqu'on amène des points de vue, plus que l'oreille, l'esprit c'est de quoi l'autre parle, on communique le même langage des gens qui ont tout quitter. Ils voyage en moto, mais attention ce sont  des petites motos voir des pétrolettes, pour ceux qui connaissent,  des Honda CT 110 "postie bike". On en rit bien car on se rend compte que leur moyenne kilométrique se rapproche de celle d'un cyclo au long-cours. On en revient toujours à la même réflexion,  ne pas se déplacer trop vite pour jouir du temps, temps pour vivre des expérience et temps pour soi et les rencontres. Le premier soir je fait une petite entorse à ma discipline, tellement heureux d'être avec mes nouveau amis, qu'on se fait un petit apero en fin de journée avant d'aller à 3 sur une de leur mobylette pour aller souper au marché de nuit. Le 24 décembre, je fait la connaissance en fin de journée  de Maria et Marco, un couple de genevois. C'est un régale d'être en lien avec des compatriotes, on papote un long moment, ils m'inviterons pour le repas. Un délicieux curry vert au poulet et légume sera mon souper de Noël, encore une joyeuse soirée arrosée...Merci à vous deux! 
Durant les journées je passe beaucoup de temps avec Neils et Iris, on met en place un atelier macramé, on va se balader au marché mais surtout on échange, on discute, c'est carrément délicieux d'être connecté ainsi, d'être en lien avec des gens qui vibrent, l'esprit libéré, ouvert aux autres. Quelle cadeau, merci et bonne route. 

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