vendredi 14 juin 2013

Iran: Teheran-Shiraz




 

Crème protection 30, lunettes de soleil, boulqies pour parer au boucan du trafic, foulard sur les voies respiratoires contre les gaz d'échappement des camions, nous voilà en route. Nos sacoches sont pleines de vivres pour une semaine et nous trimballons des lites d'eau. On se rend rapidement compte que ce sont deux précautions bien inutiles. La route qui borde Dasht-e-Kavir (désert) de Téhéran à Qom est parsemée de relais routier, déglingués certes, mais ou les ravitaillement sont possible. Ici, le désert n'a rien à voir avec l'image qu'on s'en fait. Ce n'est pas le Sahara et les grandes étendues arides ne sont pas couvertes de sable. C'est terreux, parsemé de cailloux et de buissons à moitié secs que les troupeaux de chèvres à longues oreilles et de moutons à grosses fesses (une protubérance tombe de chaque coté de leur queue) mâchonnent. Entre les plaines plantées de poteaux électrique, des reliefs se profilent, d'abord semblables aux canyons de l'ouest des USA, puis des géants comiques multicolores, depuis lesquels il est possible de constater à l'oeil nu que la terre est ronde, tant l'horizon est longiligne. Ils nous mènent vers un salard, blanc jusqu'à l'infini.

Accueillis dans la ville de Qom par des théologiens, on visite le complexe religieux recelant le tombeau de Fatima Masume, soeur du 7ème Imam et épouse d'Hossein (les Chiites croient en une lignée de 12 Imams dont ils attendent le retour du dernier sur terre). Un dôme couvert de feuilles d'or abrite le sarcophage d'argent massif de Fatimqa la Pure, qu'une foule importante vient prier chaque jour. C'est un lieu pieux, plein de vie, les pèlerins se prosternent partout dans les cours immenses et les mosquées de faïence superbes qui composent la cité sainte. D'autres lisent le Coran, discutent, téléphonent, pic-niquent, font la sieste, et les enfants jouent a se couratter.
Qom: Le dôme d'or au dessus du tombeau

Peu après la sortie de la ville, on rencontre notre première maison en pisée, en route pour rendre à la terre ce qui appartient à la terre, elle nous abrite pour la nuit. Coucher de soleil sur des montagnes aux sommets rocailleux crénelés. C'est paisible, cela fait 3 jours que personne de nous a importuné de façon anarchique pour nous demander d'où l'on vient. Soulagement!

Un campement dans la lumière folle du couchant
La nature continue de nous enchanter. On découvre que cette terre aride peut être cultivée, aux abords des village des champs de céréales verdissent les premiers plans quand le fond est tout a fait ocre. Les vieux centres de Kashan et de Natanz comportent des veilles maisons en briques en terre sèche et recouvertes d'un mélange de boue et de paille. Dans la façade de la mosquée du même matériau, des catelles de faïence bleues sont incrustées, splendeur! Comment un édifice d'une telle importance tient-il debout sans ciment, ni ferraille?
Entre ces deux villes, les reliefs offrent aux yeux un échantillon grandiose du désordre géologique. Les différentes strates de la roche se superposent en arc-en-ciel tortueux et les chèvres broutent la végétation rase, desséchée par le soleil. Dans la montée de 15 kilomètres qui nous mène à Natanz, on découvre de véritables oasis nichées dans la montagne. Autour de point d'eau qui vient irriguer jardins potager et champs de fruitiers, des arbres touffus émergent. C'est comme un miracle dans ce panorama ou se dressent en quiquance des falaises, tantôt blanche, tantôt grises, tantôt noires, tantôt brunes... Dans cette ville, on dort dans l'herbe haute et grasse d'un parc communal irrigué d'une rivière offerte par Kuh-e-Karas qui culmine à 3899 mètres d'altitude.

Camion, désert, le cliche quoi

Les différentes couleurs des strates

Des femmes curieuses dans un parc de Kashan ou nous avons monte le camp pour la nuit. On a l'habitude a présent de prendre la pose, en Iran on est des star 24 heures sur 24 et contrairement a celles d'Holiwood on a même pas la picole pour se réconforter. Avoir des fans, c'est oppressant parfois, nous vous l'assurons!

Montagne et éclairage mystique


Début de la montée menant à Natanz


Poser l'appareil photo sur un poteau, déclencher le retardateur, courir au vélo et se mettre en équilibre dessus, résultat sympa

On frôle les 2000, des villages minuscules comptent de plus en plus de maisons traditionnelles. Puis, c'est une descente de presque 40 kilomètres vers Isfahan sans un coup de pédale. L'orage tonne dans notre dos sur les massifs que nous quittons et la poussière s'élève en tornades haut dans le ciel.
La banlieue de cette ancienne capitale Safavide nous avale, et malgré la démesure de la place de l'Imam Komeini (l'une des plus vaste du monde), la fraîcheur de son bazar de conte de mille et une nuits, les innombrables arches de ses anciens ponts enjambant la Zayandeh, rivière traversant la ville et qui en a fait jadis la richesse en lui prodiguant l'eau essentielle à son développement, la mégalomanie des 52 mètres de haut des minarets de la mosquée de l'Imam surplombant un portique de fines céramique de 27 mètres... nous regrettons la campagne.
Nous devons séjourner 5 jours dans la cite, le temps de convaincre, a grand renfort de "gaugneries" et de point sur les i, un agent de la police des étrangers de bien vouloir prolonger notre visa. On se croyait au bout de nos peines, il n'en est rien! Plus aucun vol n'est disponible pour l'Inde dans le temps qui nous a été imparti en Iran. Heureusement une hôtesse d'Iran Air (incroyablement compétente, car certaines de ses congénères d'autres agences ne savent même pas faire fonctionner un ordinateur et passent leur journée à sourire bêtement et a servir du thé en tortillant du cul aux malheureux clients pour les faire patienter), nous sauve en nous trouvant, par miracle et après 2 jours d'attente un peu stressant, 2 places sur un vol pour le 31 mai. 
Pour patienter, on pic-nic, le vendredi (jour de congé national) dans les grand parcs au bord de l'eau sous l'oeil curieux et assaillis de question répétitives, intrusives et sous forme d'inquisitoire des citadins en mal de distraction: D'où viens-tu? Comment tu t'appelles? Est ce que l'Iran est bien? Est-ce ta femme/ton maris? Est-ce que vous avez des enfants? Pourquoi pas? Quel est ton travail? Combien tu gagnes en Suisse? Quel est le meilleure pays, la Suisse ou l'Iran? Combien a coûté ton vélo? Est ce que tu as de bonnes dents? Oui, est ce que tu as de bonnes dents?!? On ne l'invente pas celle-la! Sérieusement! Il faut dire que les occasion ne serait-ce que de parler a quelqu'un d'autre qu'un membre de sa famille sont rares. Les opportunités de s'amuser quasi nulles car souvent prohibées par le régime, et l'ennui se fait sentir... à nos dépends. Le quartier arménien (déportation massive après l'annexassions de l'Armenie par l'Empire Perse pour favoriser l'assimilation) nous offre un petit sas de paix. Un homme jour d'une sorte de cornemuse devant la Cathédrale de Vank, l'un des plus important édifice Chrétien du moyen orient, dont l'architecture mélange savamment  les styles d'Est et d'Ouest. La musique se réverbère dans les ruelles pavées, désertiques ou de petits cafés tranquilles étalent leurs tables de bois sous des arbres.
Un homme rencontre une première fois à Teheran nous emmène dans son bolide, musique téchno-iranienne (style dit Tehrangeles parce que produite à Los Angeles, loin des frontières de la république islamique) à plein tube pour une excursion dans les montagnes qui surplombent la ville afin d'admirer la vue. Quel plaisir de voler au passage  quelques miettes de Fun à l'iranienne. Quand le laisser-aller l'emporte sur la rigueur en vigueur. Merci!

Pont à Isfahan


Isfahan, Place de l'Imam

Enfin de nouveau en route! Sur une plaine toute plate semée de buissons cours sur patte. Bien que depuis notre départ de Téhéran, nous nous appliquons à refuser toutes les invitations pour ne pas se retrouver à nouveau coincés dans des filles dont on ne sait se dépêtrer, on dort a la belle étoile dans la "pension familiale" en pisée de Mohamed. La demeure est splendide et le rêve d'une nuit sous le ciel étoilé du désert se réalise. Le lendemain, on réitérera l'expérience sous d'une des arche du caravansérail de Now Gonbad a l'abandon. Ou quand la nuit nous offre ses trésor. 

Village de terre en ruine



On annonce des dromadaire??? Ou sont ils???


Nuit passée au Caravansérail de Now Gambad, on s'installera sous une des arches!


Village en Iran, coupole, palmier, culture


Encore une descente de 30 kilomètres sans pédaler pour arriver à Nain. Ville malheureusement en déliquescence mais ou la splendeur de ses constructions de terre est bel et bien encore visible partout!Citernes souterraines agrémentées de tour du vent pour garder l'eau au frais, mosquées au dôme de terre, tour de garde en hauteur, tout est ocre.
Sur la route on croise Angelique et Vincent, cyclo rencontres à Téhéran, ils nous conseillent un itinéraires aux portes de Lut-e-Kavir (autre désert), on s'y lance la tête plein d'images folles. Ce jour là, note thermomètre affichera 49 degrés celcius au soleil ou nous sommes coinces pour bletzer une crevaison importune. Le vent est tellement chaud qu'on se croirait dans un four, l'impression d'avoir un foen dans la bouche, gorge sèche malgré les litres d'eau ingurgités. Point positif: notre lessive du soir sera sèche en moins de 15 minutes!

Peu après Ardakan, on passe les 10'000 kilomètres et on s'offre pour l'occasion une route secondaire jusqu'au pied de falaises rocheuses qui abritent un haut lieu de culte zoroastrien, planté au milieu du désert: Chak-chak. L'ultime refuge de la dernière princesse de cette lignée après l'invasion arabe de la Perse et la conversion de ce territoire à l'Islam. De l'eau ruisselle en gazouillis dans la grotte depuis une faille dans la roche, un encensoir à 12 pétales (pour le signes zodiacaux) au centre de la pièce distillent un doux parfum, un arbre millénaire prend racine à l'intérieur même de la cavité et le feu sacre brûle les mèches trempées dans de l'huile. La vue depuis ce haut point sur le désert et la minuscule route de gravas sur laquelle nous nous engagerons de que la chaleur de jour se sera un peu dissipée, nous laisse songeur et excite nos mollets. 

Comme pour célébrer notre passage des 10'000 KM, le terrain se fait sableux et on aperçoit nos premiers dunes dans le désert.
Vue depuis le temple de Chak-chak, on prendra le soir la piste partant sur la gauche

On avance comme dans un rêve sur notre route de cailloux entre des colosses multicolore. Pas âme qui vive, plus de poteau électrique, pas signe de présence humaine si ce n'est une bergerie sur le toit de laquelle des chèvres paraissent au soleil. Charmés, on découvre dans le sable de la piste, des empruntes de dromadaires et on rêve d'un réveil entourés d'un troupeau dans ce panorama grandiose. Incroyable!

Cette piste nous fera passer dans un paysage grandiose


Au milieu de rien, du vide et du silence, on plante notre tente



Au matin, notre piste nous emmènera a Yazd

On rejoint Yard, ville qui abrite la plus importante communauté zoroastrienne du pays. je reste rêveuse en gravissant le tertre menant a la tour du silence (les zoroastrien n'enterrent pas leurs morts. Afin de ne pas souiller la terre, ils exposent les cadavres au sommet de tours du silence pour que les vautours s'en charge. Cette pratique a été interdite en Iran au 19 ème siècle et a présent les morts sont enterrés dans des tombes doublées de ciment). Dans un temple au centre de la ville,un feu sacre brûle depuis plus de 1500 ans faisant fi des guerres, des famines et des catastrophes naturelles... Je (Leo) n'aurais jamais pensé voir  de mes yeux des lieux saints appartenant a cette religion, un autre rêve se réalise, encore! 
Yard, cité de terre s'il en est!, regorge de splendeurs architecturales. Son centre de pisée classé au patrimoine mondial par l'UNESCO nous emporte totalement. On paraisse sur les terrasses surplombant les toits rond aux courbures douces, on s'offre un resto a l'iranienne dans un cadre digne d'un palace, on visite ses jardins, restons ébais devant l'ingéniosité des méchanismes des quanat (canaux d'irrigation servant aussi a garder l'eau au frais et a rafraîchir des pièces des maisons) et des baguir (tours du vent, haute cheminées a plusieurs entrées ou le souffle d'où qu'il vienne, peut s'infiltrer et ventiler les pièces depuis lesquelles elles évacuent l'air chaud) et on parcourt inlassablement ses ruelles digne d'Aladin.

Yazd, les plus haut minaret d'Iran


Petite pause café sur le toit d un hôtel, adossé a un tour du vent


Au resto a Yazd

Une surprise de taille nous attend dans un village a quelques 40 kilometres de la. Alors que l'on pic-nic à l'ombre d'un fort Qasjars, Hosein, le Muezzin du village nous prend sous son aile. Il nous fera visiter le chateau, le hammam, la mosquée, ses jardins, ses champs d'arbres fruitiers et de céréales, il nous fera gouter à tous les produits du terroir, nous présentera aux habitants qui se relayerons près de notre tente jusqu'au soir pour nous offrir des cadeaux, partager un moment et se raconter par geste. Que de belles rencontres, que d'humanité... on en manquait en Iran et voila qu'elle déferle sur nous tel un torrents! Les larmes montent aux yeux quand Maryam, 12 ans, nous apporte un recueil de poèmes qu'elle a dédicacé pour nous d'un "I love you Leonie and Jean". Wouhaaa! Quelle baffe!!!


Chateau de terre ou chateau de sable?

Lors de notre pic nique dans le village très accueillant ( enfin un chouette echange)


On monte sec. On croit halluciner. Des domes bleu entourés de villages ocre se perdent dans tous les tons de vert des champs avant de laisser place au vide terreux, puis aux monts rocheux ou quelques grains de neige s'accrochent encore. Nous efforts sont récompensés par une descente plongeantes vers une plaine infinie au ventre de laquelle une montagne semble flotter. On avait cru devoir pédaler 115 kilomètres sous croiser un village, il n'en est rien, mais on profite du point d'eau indiqué par nos amis cyclos pour faire le plein. Le gardien du lieu d'empresse de nous étaler une carpette pour notre pic-nic et de nous offrir du pain. Depuis que nous sommes a proximité du désert, nos rencontres sont plus joviales, Comme si moins de civilisation, rendait les gens plus civilisés! On s'inquiete de savoir si l'on a assez d'eau, de pain, si l'on a besoin de rien; on nous propose de nous charger à  l'arriere des pic-up... On nous tend des bouteille d'eau froide, on nous offre des fruits, on partage le thé, on nous témoigne de l'interret véritable et on nous raconte des anecdotes du pays. Hosein a la gorge qui se serre quand nous le quittons ayant échangé un de nos t-shirt contre 2 kilos de raisin sec qu'il nous avait apporté en express sur sa moto, informé du passage de deux cyclonautes. Apres uen soirée passée avec un couple d'iranien en vacances, on recoit meme une invitation pour partager une grillade au cour d notre étape du lendemain. Surprise, ils sont au rendez-vous, la proposition n'était pas du tarof. On est ravis de passer un peu plus de temps en leur compagnie. Merci a vous tous! Vous avez réchauffé nos coeurs et apporté la chaleur humaine qui manquait a notre périple en Iran!

Sur notre route, c'est beau l'Iran
Vue sur les montagnes, toujours aussi beau l'Iran
Montagne volante, incroyable Iran

Le désert vire au bleu! Des minerais se sont fragmentes et le sol est jonches de ce sable colore. Incroyable! Les marais peu après Marvast sont a sec mais le mirage opere... et les dromadaires... c'est pour quand? Et encore uen remontée sur la chaine du Zagros. On remonte le long d'une rivière qui abreuve de vie cette plaine fertile. Tout ce vert semble irréel, un miracle dans cet environnement inhospitalier. On franchit les 2'000 metres d'altitude et le climat devient " plu doux", permettant aux cultures de s'étendre et aux arbres d'offrir de bonnes récoltes. Cette fois ce sont des minerets violets qui s'échappent des montagnes. Il n'y a pas de mots, on se croirait sous trip! C'est tellement beau qu'on à  pas senti l'effort et quand on s'arrete de Baravat, on tombe littéralement de fatigue.
Savez vous que les paysage en Iran son Beau?

Route en asphalte, c'est beau l'Iran


 Culture en fond de vallée sous climat désertique


L'IRAN c'est BEAU
La fin de notre periple sera culturelle. D'abord une halte à Passargard pour admirer les vestiges de la permière capitale Perse fondée par Cyrus le Grand dont le tombeau qui y trone, forme l'un de symbole national. Puis. les tombes de Naqsh-e-Rostam, en forme de croix. creusées a mi hauteur dans les parois rocheuses et décorées de bas reliefs dont certains datent de 9 siècles avant J-C.  Elles abritent les sépultures des premiers Rois de l'Empire. Dernier arret, la mytique Persepolis. Des colonnes hautes de plus de 20 mètres, des sculptures représentant les remises par les différentes provinces de l'Empire, de leur tribus au Roi, les murs de soutènement de la terrasse du complexe bâtis dit-on, par une armée d'Hercules tant les blocs qui les composent sont colossaux, la Porte des Nations gardée par des minautores ailés, les pierres de soutien des anciens plafonds taillées en forme de chevaux, finement polies et démesurés, le palais de Darius, celui de Xeres anéantis par l'incendie que déclencha Alexandre le Grand afin de venger celui d'Athène et prendre procession de la Perse en 330 avant J-C. Une visite qui célèbre nos 1 an sur les routes du monde. Joyeux Anniversaire les vélo!!!

Tombeau de Cyrius le grand à Pasargard

Enfin, on voit des dromadaires. Incredulite!

Tombe en forme de croix a Naqsh-e Rostam

Persepolis, magnifique ruines des palais de l'ancienne capitale Perse

Persepolis, la Porte des Nations

Le 27 mai, on arrive à Shiraz ou notre priorité est de préparer notre vol pour l'Inde. Et non pas malheureusement de déguster un verre de ce cépage pourtant délicieux... révolution islamique oblige, on se contente des glaces au safran et à  la fécule de riz, découvertes culinaire intéressantes toutefois. Dénichage de carton, démontage puis empaketage des vélos, tris de nos sacoches pour se débarrasser de l'inutile et éviter de payer la surcharge aérienne, engloutissage des derniers vivres que nous transportions et envois en Suisse des souvenirs accumulés en route. Quelques virées au bazar nous permettent déjà d'humer des avant goût épicés et colorés... on croit déjà entrevoir l'Inde!!??!!

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