dimanche 7 octobre 2012

Croatie-Montenegro: Dubrovnik-Sukobin



 Après cette rencontre improbable et des retrouvailles chaleureuses, nous nous mettons en quête d'une terrasse, parce qu'il fait soif, non de bleu! Jean-Da et moi sommes excités de partager nos expériences et anecdotes. François et mes parents nous racontent ce qu'ils vivent en Suisse, passent les salutations et nous donnent des nouvelles de nos famille et amis. Quel plaisir de partager avec eux et quel cadeau ils nous ont fait avec leur visite. Nous jouons les parfaits touristes une semaine durant. Depuis le sommet du téléphérique qui surplombe la baie, nous sommes contents de leur montrer les montagnes par lesquelles nous sommes arrivés dans la ville de Dubrovnik. Ensemble, nous découvrons des petites plages aux accents typiques, nous visitons les remparts, dégustons des apéros avec "Best Vue" (merci Isa) sur la mer, déambulons sur le marbre des rues de la cité, nous nous promenons aux alentours de la ville, nous nous offrons de bon resto et de petits plats maison concoctés a l'appart' que François (un énorme merci a toi!), nous a dégotté. Par deux fois les adieux sont un pincement au coeur. Leur visite est une marque d'amour qui me (Leo) touche profondément.

Le samedi 22 septembre, nous reprenons la route. Les agences de voyage vendant des séjours en Croatie ne nous mentent pas, la cote est superbe avec ses falaises qui tombent directement dans l'eau bleue, ses îles, ses rocailles, son climat doux. Ce qu'elles ne nous disent pas, par contre, c'est que la route côtière est surpeuplée et nous sommes heureux de la quitter après quelques kilomètres. Comme si les voitures et autre cars ne suffisaient pas, nous avons même presque été heurtés par un avion, en phase d'atterrissage. Dans un boucan du tonner, il passe à moins de 50 mètre au-dessus de nos têtes, alors que nous dépassons l'aéroport.

Notre campement du soir est idyllique avec vue sur la mer et coucher de soleil. Le lendemain, on se présente à la frontière croato-monténégrine et le décalage de l'accueil qui nous est réservé aux deux postes de douane nous fait sourire. Côté croate, le douanier est renfrogné, alors que le second lorgne légèrement à nos documents d'identité, buvant son café et tentant en vain de dissimuler une bouteille de Rakia.

Premier campement après notre départ de Dubrovnik
 

No coment, magique!




 La baie de Tivat est sympathique et plutôt paisible en cette fin de saison touristique, un camping nous y accueillera pour la nuit. La baie de Kotor que nous découvrons le lendemain est encore plus splendide. Les montagnes plongent directement dans l'eau. A Perast, petit village de veilles pierres faisant penser à la Provence, deux petites îles abritent des églises. Alors que nous y prenons le café face au fjord, nous apercevons Anne-Laure et Guillain, nos amis cyclo rencontrés en Bosnie. Nous décidons très spontanément de poursuivre un bout de route ensemble, nos itinéraires sont similaires. Encore un clin d'oeil de notre bonne étoile! On dit de Kotor que c'est la petite Dubrovnik, d'accord, mais en beaucoup moins peuplé, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Ses remparts s'élèvent haut dans les rochers qui protègent la ville côté montagne. C'est une vraie cité médiévale avec ses rues pavées de marbre et parsemées d'églises Orthodoxes. Par bonheur nous trouvons un coin pour camper sauvage à quelques kilomètres de la ville, surprenant car la côte est passablement construite et les hôtels et autre pensions y pullulent. Malgré une soirée festive et après une baignade matinale, nous empruntons la route des serpentines pour nous élever au-dessus de la baie. Il s'agit d'une route spectaculaire qui nous permet d'admirer tout à la fois, la mer, les deux baies et les montagnes environnante. Après un certain nombre de tours de pédale supplémentaires, nous surplombons plusieurs des sommets mais continuons à monter malgré tout. Une étape de 900 mètres de dénivelé.

Petite déjeuner au campement avec Anne-Laure et Guillain apres notre baignade dans le fjord

La baie de Tivat et celle de Kotor depuis la route des serpentines
Transformés en militants SPA, nous sauvons une tortue tournée à rebocclon sur la route
Lors de notre bivouac du soir, alors que nous sommes occupés à refaire, une fois de plus, le monde, Jean-Da aperçoit un scorpion grimpant sur sa main. Panique tout d'abord, puis séance photo. Ce soir là, c'est peu rassurés que nous irons nous coucher. Le guide du Monténégro ne mentionne même pas la présence de tels spécimens, il doit donc n'y avoir rien à craindre (?!).

Montant toujours, nous pénétrons le parc naturel de Lovcen. Nous assistons même à un mariage, alors que nous nous ravitaillons en fromage et jambon artisanaux dans une cahute au bord de la route. Les marries échangent leur voeux sur fond de vue plongeante sur la baie. C'est le Mont Lovcen qui a donne son nom au Monténégro (montagne noire). Nous pique-niquons au pied du mausolée de Njegos, héro national, avant d'entamer une descente féerique vers Cetinje. La route serpente en pente douce entre les collines pelées ou plantées de petits buissons, de mousses et d'herbes asséchées par le manque d'eau qui semble s'infiltrer systématiquement dans ces roches calcaires. Nous n'empruntons heureusement que quelques kilomètres la route principale vers la capitale, Podgorica et bifurquons bientôt vers Rijeka Crojevica où nous passerons la nuit au bord de la rivière. Depuis que nous sommes au Monénégro, nous n'avons rencontré que des lieux plutôt touristiques et bien ordonnés, aussi c'est surpris que nous découvrons des maisons en ruines et des immeubles mal entretenus. La bourgade reste tout de même accueillante avec son pont de pierre arché. La nuit sera courte, encore une fois, nous nous sommes laissés emportés par le plaisir d'être ensemble, avons chanté et dansé une partie de la nuit en éclusant une bouteille de Losa, rakia de raisin que Leo a découvert à ses dépens. Le lendemain sera difficile malgré le paysage enchanteur. Nous atteignons le parc naturel de Skadarsko et suivons la rivière marécageuse avant d'apercevoir l'embouchure. Les pants de montagne atterrissent dans un replat de verdure boueux, où pousse des plantes aquatiques. Plusieurs chaînes de montagnes se superposent en transparence, alors que nous longeons les rives ouest du lac de Shkodres par une route en hauteur.
La présence de nos amis aide à progressivement apaiser les tensions accumulées entre nous par trop de proximité, ils sont des tiers auprès desquels nous pouvons manifester nos humeurs et le couple nous fait effet miroir ce qui nous permet de relativiser et de prendre de la distance face aux situations dans lesquelles nous sommes souvent engueulés. Nous observons que les sources de tension et les préoccupations sont souvent similaires. Leur présence est aussi source d'apprentissage pour nous. Avant d'atteindre Virpazar, nous découvrons ni surpris, ni séduits des mules transportant d'énormes planches de bois sur leur dos à travers les chemins muletier inaccessibles aux camions. Retrouver un peu d'authenticité nous réjoui, le Monténégro nous apparaît plus lisse du point de vue de nos rencontres. Nous recherchons moins le contact car investissons notre énergie dans nos aventures a quatre. Les paysages rencontrés restent toutefois enchanteurs. Lors de cette étape, Jean-Da , euphorique, ne peut s'empêcher de filmer et de s'exclamer ( que c est beau, boudiou).

La rivière et ses méandres, et un film dans la boite

Une exclamation

L'embouchure, encore un film

Les rives boueuses du lac que nous verrons sous toute les coutures pendant les jours a venir, et encore une exclamation
Nous avions prévu d'atteindre la mer le même jour, mais pris par le temps, nous camperons sur notre dernière montée avant d'y plonger le lendemain à toute vitesse. Pour nous reposer de ces trois monts gravis entre Kotor et Petrovac, nous passerons trois nuits à la plage.

Des virages qui nous emmènent droit dans l'eau salée
Notre campement au bord de la grande bleu se nichait au creux de cette crique peu aménagée, quel bonheur.

Jean-Da porte maintenant la coupe réglementaire (façon Leo), nos habits sont propres et le retard accumule dans nos journaux de bord a quelque peu diminué, nous sommes donc prêts à gravir une nouvelle fois la chaîne de montagne séparant la cote des rives du lac Shkodres. Avant d'entamer la montée, nous visitons l'ancienne ville-forteresse de Stari Bar et passons une soirée chez Thahir et sa famille. C'est notre premier et unique accueil monténégrain, conformément à la coutume balkanique le rakia coule à flot, nous dégustons aussi oignons, raisin, olives et fromage maison. La générosité reste une constante. A nouveau, malgré l'absence de langue commune, le partage est de mise et les discussions vont bon train, les regards et les attitudes parlent d'eux même.
Petit café dans la rue marchande de Stari Bar, ambiance baba.
L'aqueduc de la forteresse sur fond montagneux, voilà les pentes qui nous attendent

Nous voila de retour a Virpazar (?!). Les ruines du château de Besac veilleront sur nous pour la nuit, puisque nous établissons notre campement aux creux des herbes folles de sa cours. Le lendemain, c'est quatre châtelains qui enfourchent leur destrier à roulettes, longeant le lac Shkodres par une route à flanc de coteau. Les villages ont un air de Provence, les îles portant parfois des églises font penser à la Corse.

Nous revoilà au lac Shkodres, toujours aussi enchanteur! Et une exclamation

Et un film

Nouvelle exclamation et nouveau film!

L'étape au village de Murici nous laisse deux séquelles. L'une négative: Ce hameau touristique en été, est une vraie calamité. Des villageois transformés par l'appât du gain, a la limite de l'agressivité, obligent les hommes du clan à jouer les gros bras. Heureusement personne n'en vient aux mains. L'autre positive: La rencontre avec Poline et Julien, deux français voyageurs escortés de leurs deux chiens et de Fleurs, Ilia et Rolcio, chevaux et mule. Nous cavalerons ensemble les deux jours suivant au rythme de leurs sabots. Les six membres de l'équipe rouge, c'est ainsi que nous nous sommes baptisés pour une raison inconnue, atteindront la frontière entre le Monténégro et l'Albanie le 5 octobre. C'est émus que nous quittons a Sukobin nos amis cavaliers. Cette rencontre fut magique de simplicité, forte en complicité et en partage. Le naturel avec lequel nous avons vécu tous ensemble ces quelques jours durant, est un hymne au nomadisme rythmé par la soif de découverte, l'ouverture a l'autre. Le choix de la tolérance, l'envie de partager et la proximité de la nature comme mode de vie. Des moyens différents, des approches respectives et cependant quelques chose d'indescriptible qui nous relie.
Je (Jean-Da) souhaite un excellent retour vers l'Europe a Poline et a Julien. Je dédicaces quelque brassées d'herbes verte à vos deux chevaux et à votre mule. Quelle chouette rencontre, j'ai eu un profond plaisir à passer 2 jours en votre compagnie et je me réjouis de vous revoir un jour en France ou ailleurs... A bientôt... 

Nous quittons une nouvelle fois le lac et nous dirigeons vers la frontière albanaise depuis l'autre versant des montagnes, mais pas d'inquiétude, nous y reviendrons par le côté albanais. Décidément on l'aime ce lac!
Nous postons ce message depuis Shkoder (au bord du lac, lol) en Albanie, où nous comptons séjourner quelques jours. Nos repères occidentaux sont quelque peu chamboulés, mais ça les amis c'est pour le prochain épisode!

Jean-Da a une nouvelle copine, Fleurs. D'abord méfiant, il est devenu tout attentionné envers les montures de Poline et Julien
L'équipe rouge au grand complet. Hip, hip, hip, houraaaaaaa!!!!






2 commentaires:

  1. Hello à vous,
    Merci pour le partage de ces beaux paysages et belles rencontres.
    Elle est trop chou cette petite tortue. Vous voilà proche du cyrillique:)
    Ca fait plaisirs d'avoir de vos news. On vous envoie de belles pensées et bonne route.
    Gros becs
    Caro et Greg

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  2. Le temps passe si vite depuis votre départ d'Yverdon ou j'avais fait un bout de chemin avec vous et aujourd'hui je découvre toutes ces belles photos et vos histoires de voyage, c'est fantastique. Bon courage et bonne chance. Christian

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