Chère famille, chers amis et lecteurs,
nous tenons à vous remercier de suivre notre aventure à vélo.
Chaque message laissé sur le blog ou sur nos boîtes mail
respectives nous fait énormément plaisir, c'est avec intérêt
qu'on vous lit et cela nous permet un instant de se reconnecter à
nos racines.
Le message Bosnie, de Sarajevo à
Dubrovnik a été agrémenté de quelques photos envoyées depuis la
Suisse par mon frère Christophe que je profite de remercier pour son
soutien logistique.
Le message actuel est rédigé depuis Peshkopi en Albanie, cela fait maintenant plus de 15 jours que nous sommes dans ce pays où nous avons perdu plus d'un repère. Ainsi, ici pour dire oui de la tête, on la secoue de droite à gauche et pour dire non on l'incline de haut en bas, inutile de dire que cela met de la confusion dans la communication. Il arrive aussi que le gens dodelinent de la tête, à ce jour, le message de ce geste reste incompris pour nous.
Les routes sont une histoire à elles
toutes seules, parfois défoncées, parfois parfaitement lisses,
fraîchement asphaltées. Les panneaux de signalisation en sont
quasiment absents. Dans ce pays, nous avons croisé beaucoup de
Mercedes, des neuves mais énormément de vieux modèles et certaines
personnes ont comme véhicule ou force de transport ou de travail des
ânes et des mules.
Les toilettes turques dont nous avons
fait la connaissance dès notre entrée en Italie, sont maintenant la
norme et on ne s'embarrasse plus de papier toilette. Petits Européens
que nous sommes, nous trimbalons à présent notre rouleau avec nous
où que nous allions. Les douches n'ont plus de rideau. C'est un
simple tuyau sortant du mur sans bac pour recevoir l'eau qui s'écoule
directement dans un trou aménagé dans le sol. Les déchets jonchent
les bordures des chaussées et les champs, il est illusoire de trouver
une usine d'incinération ou une station d'épuration dans ces
contrées. Nous avons donc pris le parti de brûler nous même nos
déchets, la solution la moins pire. Des coupures de courant plus ou
moins fréquentes, bloquent parfois le déroulement des choses. En ce
qui nous concerne cela n'implique que des cafés manqués (une
machine momentanément HS) et une connexion internet par
intermittence (ce qui nous fait perdre du temps), mais rien de plus.
Pour bien d'autres, les dérangements doivent êtres plus ennuyeux.
Le pays est pauvre, il y a très peu d
emploi. Dans les villes ou les villages, il y a beaucoup d'hommes
qui sont dehors, bien habillés, un veston tiré à quatre épingles
sur le dos. On a l'impression qu'ils attendent que la journée passe.
Les femmes quant à elles, s'occupent de toutes les taches ménagères
et du soin apporté au bétail, allant du fourrage, de la traite à
la fabrication du fromage, elles pratiquent aussi les travaux aux
champs et des travaux de coupe de bois de chauffe. Elles ont vraiment
un grand mérite, ces femmes à la force physique (et psychique)
prodigieuse, qui croulent sous le labeur quotidien, alors que ces
messieurs se réunissent sur la place du village ou au café pour
papoter.
Ainsi le 5 octobre, nous passons notre
première nuit en Albanie, nous avons obtenu l'accord de monter nos
tentes (celle de nos amis cyclos français et la notre) sur le toit
d'un garage avec vue panoramique sur le lac de Shkodra. La femmes la
plus âgée de la maisonnée n'arrête pas de nous apporter des
choses en guise de bon accueil, tapis pour mettre sous nos tentes,
chaises, table. Toutes les demi-heures, elle nous fait parvenir une
bouteille d'eau fraîche et entre deux, de la nourriture. Bref, cette
première soirée en Albanie nous laisse croire que l'accueil va être
soutenu et peut être démesuré.
Le lendemain, nous nous rendons a la
ville de Shkoder, on traverse une zone de bidonville avant
d'atteindre son centre où nous dégotons un hôtel bon marché. Le
deuxième soir, après un repas pris dans un restaurant, je (Jean-Da)
tombe malade, je me vidange du haut comme du bas toute la nuit et au
matin j'ai une température corporel de 39,5. Je passe 48 heures à
dormir en faisant des aller/retours aux toilettes. Leo ce même soir
subira le même sort, elle traînera quelques jours des soucis
digestif, ce qui est également le cas de Guillain.
Achat de chaussette, par notre top modèle Anne-Laure amoureuse des lainages typiques, confectionnées par les grands-mère dans les rues de la ville |
Sous le ciel mausade |
Partage du repas avec la famille de notre saint Antonio d'un soir |
Leo a eu le privilège de revêtir les vêtements traditionels, quel beau cadeau! |
La famille au grand complet, merci pour leur générosité |
Le lendemain matin il pleut encore,
Antonio et son fils nous demandent de rester chez eux quelques jours,
pour être à l'abri de la pluie et pour assister à la naissance,
Brune accouche dans trois jours et personne ne semble penser qu'elle
à besoin de repos et non pas d'une bande de touristes dans les
pattes.
Nous déclinons l'invitation et on se
met en route sous une pluie soutenue. En fin de journée, nous
arrivons dans la petite ville de Fushe-Arrezi. Il pleut toujours, à
gauche de la route se trouve les petits immeubles en mauvaise état
de l'époque communiste et à droite, les industries en ruine de la
même époque, tout est gris, que faisons nous là? Les hommes qui
jonchent la rue, toujours dans l'inactivité la plus totale, nous
lancent des regards noirs, cette situation n'est pas confortable.
Fush Arrezi, effectivement peu accueillante sous le ciel chargé |
La météo peut clémente et l'accueil
des deux soeurs et du frère nous ferons rester 3 nuits chez eux.
Mais attention, nous n'avons pas chaumé. Le premier jour, nous nous
rendons à deux messes, la première dans un village minier voisin et
la deuxième à la ville où on célébrait, ce dimanche, un mariage.
Le lendemain, est la journée de distribution des aliments de base
pour les habitant des villages montagnards voisins à laquelle j'ai
participé activement pendant que Leo prêtait main forte au magasin
alimentaire et vestimentaire de la mission. Trois beaux cadeaux, des
belles expériences qu'ils nous auraient été impossible de vivre
sans y avoir été invités. Les moments de partages avec les
religieux, nous ont aussi permis de mieux comprendre certains aspects
de la vie dans ce pays au travers de yeux européens plus à même de
nous laisser entrevoir les choses avec recule. Je (leo) parle en
particulier des problèmes de corruption, réels à tous les échelons
de l'administration de ces contrées.
Soeurs Bernadette et Gratcias, leur gentillesse nous à permis de passer 3 jours au sec, de bénéficier d'un lit 3 etoiles et de la douche la plus chaude de l'histoire de notre voyage, merci! |
Versant de l'un des deux cols, notre route à flanc de coteau traverse la montagne qui semble embrasée par les fougères rougissantes à l'approche de la saison froide |
Ouf, on quitte le village, j'ai oublier
de vous dire, pris par l'émotion du vol, mais aujourd'hui, il fait
grand beau et on découvre pour la première fois les paysages alpin
de l'ancienne route, c'est tout simplement grandiose.
Il fait enfin beau. Le paysage radieux célèbre notre arrivée à Kukes |
Sur la route, un minibus s'arrête, il
nous dit "Antonio Luf , paquet" et il me désigne du doigt
la trousse à pharmacie coincée sous son siège. Je lui répond que
nous avons posté les photos prises chez Antonio et qu'il les recevra
par la poste (nous avions effectivement promis de lui poster ce
paquet). Le chauffeur du bus ne semble pas convaincu par ma réponse,
il me redit "Antonio Luf, paquet". Dialogue de sourd, on se
salue et nous roulons jusqu’à la ville de Kukes. On trouve un
hôtel et on défait nos sacoches pour faire sécher nos affaires, à
ce moment, je découvre qu'il me manque notre grosse boite de
médicament, préparée avec grand soin en collaboration avec mon
médecin et le centre de vaccination. Je suis littéralement
effondré. Mince! On s'est fait voler notre pharmacie ce matin et
j'ai rien vu. Cela voudrait donc dire que ce vol, n'est pas
simplement le vol d'un enfant. Pour voler des médicaments, il doit
avoir un adulte là-derrière. Je suis découragé et déçu. Leo me
propose de sortir de la chambre, d'aller prendre l'air, de se changer
les idée. Nous discutons ensemble et raisonnons que ce vol est peut
être utilitaire pour ces deux familles démunies. Rapidement, on
fait des plans et des hypothèses pour se refaire une pharmacie digne
de ce nom. On discute également sur la dernière fois qu'on a vu
cette boite et Leo me dit l'avoir sortie chez Antonio. A ce moment
j'ai une illumination sur ce que le chauffeur du minibus voulait nous
dire par paquet, il désignait notre pharmacie qui est chez Antonio
au village de Luf. Puisque l'on devait envoyer les photos par poste à
Antonio, nous avons son adresse, mais il nous à également donné
son numéro de téléphone. Nous l'appelons et il nous dit que la
pharmacie à navigué 3 jours avec le minibus pour qu'il nous la
donne, mais les 3 jours correspondent au temps passé à la mission,
nous n'étions pas sur la route.
Le 18 octobre au matin, on démarche
les minibus pour faire plus de 100km en arrière pour se rendre à
Luf rechercher notre pharmacie. Tous les chauffeurs refusent de
prendre l'ancienne route, les taxi nous affichent des prix peu
raisonnables. On décide de faire du stop. Depuis la ville de Kukes,
une mercedes nous pose au début de l ancienne route. On attend un
moment et un semi-remorque nous prend sur plus de 50 km. On se fera
prendre par une autre mercedes, et pour finir les 25 derniers km
seront effectués avec deux taxi brousse.
On repasse une soirée chez Antonio et
sa famille. Au matin on se rend à l'hôpital de Puke trouver la
femme de de son fils qui à accouché d'une petite fille. Pour
retrouver nos vélos laissés à Kukes, on prend le minibus du
chauffeur qui nous arrête sur la route et qui à véhiculé pendant
trois jours notre pharmacie.
Depuis Kukes on met cap au sud pour
nous rendre à Peshkopi. Notre route s'élèvera à flanc de montagne
entre 800 et 1200 mètres. A chaque torrent qui crée un puissant
sillage dans le flanc de la montagne, nous descendons dans le creux
du canyone pour le traverser et pour directement remonter à notre
altitude de base. Ces 3 jours de pédalage vont se révéler sportifs
par les dénivelés accumulés dans les étapes. Le panorama dans
lequel notre route de traverse évolue est grandiosement alpin. Dans
tous les villages traversés, les hommes et les femmes travaillaient
au champs, les laboures sont faites avec des mules et les ânes
rapportent sur leur dos le fourrage à stocker pour l'hiver.
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pause pique-nique dans le panorama ensoleillé |
C'est pas des blagues, notre route monte sec! Et oui le petit point en bas a droite, cest bien Jean-Da |
Dans les montagnes entre Kukes et Peshkopi, ça grimpe et on y fait parfois des rencontres étonnantes. |
j'aime bien l'image "Sous le ciel maussade" - les autres aussi bien sûr, qui continuent à nous voir voir les régions et pays traversés que l'ont ne connait pas de l'intérieur. Alors pour les photos et l'après-digestion, j'espère que vous ne serez pas "au bout du rouleau" ... J'attends de voir les sites grecs antiques que vous visiterez ! Gérard
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