jeudi 20 septembre 2012

Bosnie Herzegovine : de Sarajevo à Dubrovnik

Bonjour à tous, je (Jean-Da) tiens à souhaiter une bonne reprise des cours à tous les lecteurs qui sont en formation, je pense notamment à Partick, Seb, Val... et j'encourage tous les étudiants de la volée de la HES-So de Sierre qui sont entrain de terminer leur "Travail de Bachelor", courage Valentine, Audrey...

L'approche du centre de Sarajevo nous a épuisé et terrifié tant la circulation était intense. Avant le centre ville, nous n'avons pas trouvé d'autre option que d'empreinter un tronçon de semi-autoroute pour ensuite rouler sur une route à trois voies pendant 15 kilomètres. Lorsque nous pénétrons dans la vielle ville, nous sommes groggy, un peu sonnés par le trafique , nous déambulons à pied dans les ruelles piétonnes du quartier Turc à la recherche de la pension Marco Polo. Un homme s'approche de nous en se présentant comme le propriétaire de la pension que nous recherchions au milieu de la foule grouillante du quartier. Hasard ou magie? Nous le suivons donc jusqu'à chez lui.

Les 2 premiers jours à Sarajevo sont consacrés à la mise à jour de nos messages sur le Blog. Un jour a été consacré à la visite de la ville; musée national de Bosnie; musée d'histoire (consacré au conflit des années 90); visite de la mosquée... Leo avait envie de faire un tour en direction du stade Olympique et plus on se rapproche du site et plus il y a des gens, que ce passe-t-il? Et oui, il y a un match de foot dans le stade Olympique qui oppose l'équipe de Sarajevo à Gorsk. On réfléchit 3 secondes avant de se mettre dans la file pour acheter un billet pour assister au match. Nous voulions acheter les billets les moins coûteux, mais le jeune de la billetterie, en voyant nos têtes de touristes nous déconseille la tribune Nord qui selon lui, est celle des hooligans. Il nous vendra un billet sur la tribune ouest pour 7 KM environ 5 frs qui selon ces dires, est beaucoup plus tranquille. Sarajevo remporte le match 4 à 0 sous les chants ininterrompu des supporters de la tribune Nord (les hooligans qui s'avèrent finalement êtres gentils).

Premier matin à Sarajevo où on nous sert des cafés Bosnien

Au soir, on s'est fait péter le ventre dans les resto du quartier Turc

On nous avait averti de commander 1 plat pour 2, impossible de résister, on en a commandé 4

Fin de soirée avec Mirsa, Mirsad et leur cousin . Jeunes franco/bosniens que l'on a rencontrer une première fois à Jace, lorsque que l'on se recroise à Sarajevo, on fête cela

Sarajevo est une ville de contrastes. On peut voir des buildings flambants neuf projetant leurs ombres sur des usines et maisons détruites par la guerre. Sur les routes, les voitures luxueuses dépassent des tacots d'un autre âge. Au centre ville, on croise des jeune filles en mini-jupe très ou trop courte et, deux mètres plus loin, marche un petit groupe de femmes en burka. Dans certains restaurants musulmans on ne sert pas d'alcool et dans d'autres, ce sont des centaines de litres qui sont bu chaque soir. Dans un même périmètre, il y a une mosquée, une église chrétienne et une synagogue. Nous avons même trouvé un cimetière où les tombes musulmanes et chrétiennes sont ensemble. cette image nous a beaucoup touchée et nous admirons encore une fois la tolérance et la capacité de vivre ensemble de ce peuple malgré ce qu'il a traversé.

Buildings flambant neuf et maisons en ruine

Cimetière mixte

Après 4 nuits passées à Sarajevo, on se remet en selle le 3 septembre pour rouler en direction de Mostar. Comme d'habitude on aurait pu suivre la rivière au fond de vallée qui relie les 2 villes mais nous avons décidé de pimenter notre itinéraire en passant par quelques cols et plateaux d'altitude. En sortant de Sarajevo, nous passons par Dobre Polje, Kalinovik, Ulog, Pluzine et Nevesinje. Sur ce tracé peu fréquenté qui traverse des régions rurales, les quelque villages rencontrés sont tournés sur l'élevage de moutons, de chèvres et de vaches. Quelques kilomètres après Kalivonik, on se fait arrêter par une Jeep de l EUFOR, les soldats Slovaques voulaient connaître notre itinéraire. Ils nous disent que notre tracé  n'est pas simple car il y a peu de village, donc difficile de se ravitailler en eau, ils disent encore que la route est absente, que la piste sera éprouvante pour nous et nos vélos. Cependant, ces soldats relèvent que les panoramas seront magnifiques, ce qui est peu courant sortant de la bouche d'un militaire. Quand jean-Da s'enquière de la situation (leur présence nous interpelle), l'un deux répond, un grand sourire aux lèvres: "regardez, on a des appareils photo, pas d'arme, c'est un bon signe", réponse tellement touchante venant d'une force armée.

Ulog est un village de bout de monde, il est au fond d'une gorge que l'on atteint par une piste accrochée à flanc de paroi, il y a 5 voir 7 habitations. Nous y arrivons en fin d'après-midi et y passons la nuit sous un orage soutenu. Au matin, on remonte les pentes de l'autre versant de la rivière pour atteindre un gigantesque plateau à 1200m d'altitude. Le panorama est effectivement saisissant, époustouflant, il y a des collines à perte de vue, aucun arbre n'est présent, les reliefs sont recouverts d'herbe rase de couleur jaune, beige, brune et or selon l'exposition au Soleil. Pas une seule maison, aucune construction humaine dans ce paysage, seule au milieu des collines, la piste serpente d'un cotés à l'autre en pente douce. Mes yeux sont écarquillés, je (Jean-Da) secoue la tête car j'ai l'impression d'avoir changé de continent et de me trouver au milieu des steppe Mongole, quelle émotion! En fin de journée notre piste redescend doucement le long d'une gorge sur le petit village de Pluzine ou une Jeep immatriculée VD s'arrête après nos signes insistants. Durant l'étape du jour nous avons croisé 4 peut être 5 voitures, alors quand on croise la 6 ème qui a des plaques suisse, on se met au milieu de la route tant c'est improbable. La Jeep s'arrête et nous discutons un moment, il se trouve que le chauffeur à un ami dans le village, il ira donc à notre place demander la permission pour monter notre tente.
Encore un accueil chaleureux dans les montagnes de republica Srepska. On goûte au fromage de chèvre maison et buvons le café avec nos hôtes dans la seule pièce chauffée de leur demeure.

Plateau d altitude steppique, Ulog

Au milieu du plateau, cimetière moyenâgeux

Voici les chèvres qui rentrent à la bergerie, ces dames font un fromage délicieux
Au matin il pleut, on traîne, et peu avant midi on se met en route avec nos habits de pluie sur le dos. Notre piste rejoint rapidement la route goudronnée qui va à Mostar, nous roulons sur 3 kilomètres avant d'apercevoir deux vélos chargés de sacoches appuyés contre une maison. On s'arrête et on fait connaissance avec Anne-Laure et Guillain, ils sont français et le courant passe très bien. On décide donc de boire un café ensemble, on parle, on boit des cafés et on parle. On se rend compte qu'il est passé 16  heures, on va se ravitailler en nourriture et en boissons avant de trouver un coin où camper ensemble. Anne-Laure et Guillain ont le projet de se rendre en Asie, durant leur voyage à vélo, ils interviewent des berger. Nous passons une chouette et agréable soirée avec nos amis cyclo, on parle de nos impressions, de nos expériences respectives. On aborde aussi des thématiques plus complexes comme : comment gérer au mieux un voyage en couple lorsqu'on est 24h sur 24 ensemble. En fin de soirée, on refait le monde en incluant tous nos idéaux. Merci et bonne route, on se réjouit de vous croiser. Voici l'adresse de leur site : http://velosnomades.wordpress.com/

Notre campement avec nos amis cyclos français

A droite Anne Laure et à gauche Guillain

Le lendemain, on se remet vraiment à pédaler, car la veille notre compteur n'a pas réussi à comptabiliser plus de 4 km. Nous atteignons la petite ville de Nevesinje avant de remonter un col de 1100 m, le long duquel on aperçoit de veilles femmes filant de la laine. Depuis le haut de ce col, la route descend sur Mostar, mais on décide de prolonger notre parcours en remontant juste avant la ville sur le plateau de Polvelez qui est aride, beaucoup de rochers et très peu de végétations. On dormira sur le terrain d'un hôtel en face d'une mosquée. La lumière décline alors que les bergers ramènent leurs troupeaux de vache et de mouton le long de la route principale qui traverse le village.

Le 8 septembre on se fait réveiller à 6 heure du matin par l'appelle à la prière. On roule un moment sur le plateau avant d'apercevoir en contre-bas la ville de Mostar. Nous l'atteindrons après une longue descente en lacets sur les pentes arides qui sont broutées par les troupeaux de moutons.
Arrivés au centre ville, Anne-Laure et Guillain nous ont donné un tuyau pour nous loger bon marché à la pension Dada. Nous visitons la ville, son ponts, ses terrasses. Mostar est une belle ville, un peu trop touristique peut être? Nous y passerons 2 nuits.
Depuis Mostar, notre itinéraire passe par Stolac, Trebinje pour ensuite arriver à Dubrovnik où nous sommes attendu par les parents de Leo et François. Entre Stolac et Trebinje, nous nous sommes arrêtés un soir sur une colline plantée au milieu d'une plaine plate comme un billard où courraient des chevaux en liberté, une petite chapelle orthodoxe coiffait le haut de la colline. C'est donc contre ses murs que nous avons collé notre tente pour nous protéger du vent. Le lendemain, les orages et le vent ne nous ont pas permis de reprendre la route, c'est dans notre tente, bougeant de droite à gauche, secouée par le vent et la pluie que nous avons patiemment attendu.
Le 15 septembre au matin, c'est par une route traversant les collines arides et rocheuses que nous atteignons la frontière Croate. Notre route nous permet de d'apercevoir la mer depuis les hauteurs, et nous descendons jusqu'à Dubrovnik. Sans rendez-vous avec les parents de Léo et François, nous roulons en direction du centre ville pour chercher un plan de ville, histoire de se rendre à l'adresse transmise par mail. Cependant sur notre chemin, on entend et aperçois Charly, Brigitte et Francois qui descendent un escalier à deux pas de leurs appartements. Incroyable, magie ou destin, comment est ce possible que le timing de chacun face que l'on se croise comme ça, eux en sortant de leurs appartements et nous en arrivant sur nos vélos pour se rendre au centre-ville. Je trouve cela marquant, car, même munis de téléphones portables, jamais on ne serait arrivé à se mettre dans un timing si précis. Mieux que les satellites, notre bonne étoile nous guide.


Et nous voici à Dubrovnik en touristes avec les parents de Leo, et Francois, qui sont venus nous rejoindre. Quel plaisir de les  revoir et de passer un peu de temps en leur compagnie. Nos proches et amis nous manquent, même si notre quotidien est riches et plein de petits bonheurs. Merci aux parents de Francois pour la gentille lettre et le chocolat, aux grand-parents de Leo (votre lettre m'a beaucoup touchée) et à Isa pour sa missive et l'apéro qu'on s'est offert avec sa petite attention financière. Vous êtes tous vraiment formidables de penser à nous si fort et avec tant de bienveillance. On vous aime!

La ville de Dubrovnik vue du sommet du télécabine que surplombe la ville. Cette escapade a aussi été l'occasion de montrer a Francois et les parents de Leo les collines, beaucoup moins peuplées et à la vie plus rurale, par lesquelles nous sommes arrivés sur la côte. Il est difficile de s'impagnier le quotidien de notre voyage quand on aborde la Croatie par cet angle. cette ville est magnifique, avec ses murailles plongées dans la mer, malgré tout, nous sommes heureux de reprendre la route après demain et de retrouver l'authenticité de l'arrière-pays.

Dans ce message il n y a que peu de photos, car nous avons donné la carte mémoire de notre appareil aux parents de Leo qui sont rentrés en Suisse, pour la transmette à Christophe (mon frère) qui stockera consciencieusement tous ces fichiers informatiques. Je tiens à le remercier (Leo: et moi aussi, à bon entendeur).
A tous bientôt








 

2 commentaires:

  1. Merci pour tous ces récits truffés d'images, de sensations et d'émotions. Toutes ces coïncidences me rassurent, vous êtes sur le bon chemin, guidés et protégés. On vous embrasse fort!!

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  2. Salut les amis, les cartes sont bien arrivées! Merci aux postiers d'un jour. A+

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