mercredi 14 août 2013

Inde: Jalgaon-Manali

Un pied dont la cambrure souligne la sensualité se balance à hauteur d’yeux. L’indexe porte une bague doée en forme de losange, la plante est tracée à l’enne et un bracelet d’argent, tintillant enserre la cheville au dessus de laquelle un pantalon soyeux, vert emmeraude, est revenue par un élastique. Drole de reveil. J’ai pourtant dormi toute la nuit, comme une souche, malgrè les allées et venues des passagers, malgrè le chahut continu, malgrè les appeles obstinés des vendeurs de thé à interval regulier, malgrè le grand débarquement à Dehli, malgrè les mendiants passant sans cesse entre les rangs… 36 heures de train à travers le Madhya Pradesh, l’Uttra Pradesh, l’Haryana, pour entrer dans l’état du Punjab et débarquer à Armitsar avec tous nos bagages intactes et un estomac un peu plus en forme de n’avoir mangé, deux jours durant, que des produits industriels achetés à la grande surface de Jalgaon (oui, la même dont nous parlons dans le message precedent, nous sommes complètement accros). Une belle expérience que le train, les paysages bien sûre, les rizières, les forets humides, les vaches, les singes parfois, les palmiers, les femmes lavant le linge au bord des rivières, les hauts temples Siks, plus l’on s’approche du Punjab, les hommes, moustache au vent et magnifique turban coloré enroulé sur le crane, au Volant de motos à chaque passage à niveau. Mais le plus intéressant, c’est la vie qui s’écoule dans ce wagon qui se languit sur ces rails. Le jour, les banquettes inférieures deviennent des sièges. Parfois c’est tellement bondé, qu’on a du mal à réspirer. La nuit, on y dore quand les derniers passagers “clendestin” quittent le train. Prèsque deux jours de vie avec tantôt une famille pleine d’enfants, un prêtre catholique, un homme en partance pour le service militaire, un Sadhu orné de tissus orange. On mange, on se lave, on donne un peu d’argent au nettoyeur de sol, chantonnant, à quatre pattes, le chiffon à la main, on fume des clopes planqués dans les WC avec eau courante, une aubaine, on s’observe du coin de l’oeil, on laisse un peu de place à la veille dame, on partage nos toasts avec un gamin, avec un mendiant, on s’offre un thé auprès d’un vendeur hurlant, on sort du train à un arrêt pour chercher de l’eau auprès d’un distributeur humain, pour immiter les autres passagers… Le train,   a été une évidence, nos quelques jours de tourista à Jalgaon nous ont donnés à réfléchir, le Ladakh… Deux clics sur le net et ça a été le coup de Coeur, quittons l’étoufante étuve et la follie indienne, les montagnes nous ont appelé, comme des sirènes, on a pas pu leur résister!


Temple d'Or, Amritsar

Armitsar est en quelque sorte le Vatican Sik. Cette religion, proche de l’Hinduisme et du Boudisme est née au 15 ème siècle en réaction contre le système des castes. Les férvents pratiquant s’appliquent à eux-même un code moral strict. Les hommes peignent soigneusement leur moustache et barbe et ne se coupent jamais les cheveux. Réctitude, modéstie, dignité, puissance et courage sont les maîtres mots de cette confession, et j’y ajouterai volontier douceur, serviabilité et discression. Se promener autour du Temple d’Or, littéralement une construction dorée trônant au centre du Bassin du Jasmin à l’eau sacrée, encerclé de hautes constructions de style arabe, est un vrais soulagement. L’atmosphère y est seraine, pilleuse et vivante à la fois. Quel contraste avec le chahut de la ville klaxonnante et vrombissante et la chaleur étouffante d’avant les oranges de mousson! Dans des salles sur plusieurs étages, d’au moins 2’500 mètres carrés, l’immence cuisine communautaire accueille sans discrimination riches ou pauvres, siks ou non siks pour partager assis cote à cote sur des tapis qui traverssent toute la piece, un repas que nous considérons comme l’un des meilleur que nous ayons dégusté en Inde. Chaque jour, entre 60’000 et 80’000 repas sont ainsi offerts, nos soupes populaires et même les Resto du Coeur, peuvent aller se rabiller!


 La vielle est plein e de rikshaw a pedale

Les fritures a l'indienne, c'est bon mais on s'abstient!


Armitsar, c’est aussi une ville frontière avec le Pakistan. Accompagnés par un couple de motocyclistes allemand (www.krad-vagabunden.de) avec qui nous avons sympathisé sur le toit terrasse de notre guest house, nous assistons à la cérémonie de fermeture du poste de douane. C’est un show sans limite, les soldats des deux cotés de la ligne de démarcation portent des uniformes à guêtres et, sur la tête, des crètes de coq ridicule, rouge pour les indiens, noir pour les pakistanais. L’officier hurle un cris de tout son souffle, les douaniers (dont deux femmes du cote indien) avancent au pas de charge, en ellancant la jambe plus haut que 45 degrés, vers les grilles séparant les deux pays. Ouverture des portes, poignée de main, descente simultanée des drapeaux, fermeture des portes et nouvel ellancement de gambette… Mais le plus impressionnant peut-être, c’est le public, on se croirait en discothèque. Des haut-parleurs géant crachent des musiques entrainantes. Les femmes descendent des gradins, courent vers les grilles faisant voler derrière elle le drapeau national, elles dancent en cercle, celles restées sur leur siège scandent. L’estrade des femmes n’est qu’un festival de couleur! Cote pakistannais, il y a plus de retenue, c’est Ramadan, et personne n’est supposé agir de façon déraironnable. Les gradins sont prèsque vides mais les spectateurs hommes et femmes répondent tout de même volontier au cris hors propos de l’officier rappelant ses troupe à la caserne. Les avis sont partagés, mais j’ai envie de voir dans cette cérémonie un acte de collaboration, de respect mutuel, une capacité à s’organiser ensemble, à cohabiter, entre deux pays dont les relations sont tendues. Le Kashmir étant toujours à l’heure actuelle, un territoire disputé et revendiqué par le Pakistan.   


Cocoricot!!!!
Joyeux bordel a la frontiere

Drole de spectateurs...
On suit la plaine entre Amritsar en Pathakot puis on s’ellance dans les collines en direction de Mac Leodganj. On croise des singes encore, on a appris qu’il ne faut pas leur sourire, montrer les dents signifie bagarre pour eux. Ou quand l’exotisme devient familier! On évolue entre les rizières, les champs de canne à sucre et les plantes de chanvre qui poussent comme de la mauvais herbe le long de la route, les étales de fruits et légumes ou on ne distrubue pas de sac en plastique, c’est interdit dans l’état du Punjab. La nature ne s’en porte que mieux. Ici la vie a l’air plus paisible qu’en plaine, les maisons sont construites en matériaux plus solides, les gens sont plus posés, s’affairent à leurs taches quotidiennes, à chaque passage de rivière on appercoit des temples parfois sommaires, juchés sur un caillou au milieu de l’eau, parfois imposant, à plusieurs reprises des prêtres (?) nous offrent de la nourriture et l’on découvre de nouvelles saveurs sucrées et plein d’énergie pour poursuivre notre ascension.


Les ambouchure des riviere semble etre des lieux saints pour l'Hindouisme

Les colines sous la brume


Mac Leodganj niche dans les collines et daramsala dans le fond


Le gouvernement tibétin en exile a élu résidence à Mac Leodganj en Inde. C’est aussi dans ce village à 1’770 m d’altitude que vit Sa Sainteté le 14 eme Dalai Lama et quantité de réfugiers tibétin victimes de la Révolution Culturelle chinoise. C’est un lieu hautement touristique, plein de boutiques de souvenir tenues par des hommes et des femmes aux yeux brides, de restaurants et de cafés plus ou moins branchés et envahis par des occidentaux en mal de mystisisme ou à la recherche de spiritualité… Bref, c’est pas très authentique mais ça me fait du bien de me plus être constemment interpelée par des indiens curieux voulant me prendre en photo et de discuter librement et en utilisant les mêmes références culturelles avec des voyageurs de passage, en particulier Marie-Pierre et Joel dont l’aura maternelle et paternelle nous a fait beaucoup de bien. On se repose 4 jours durant, visitons le temple de Tsglagkhang consideré comme l’équivalent du temple de Jukhang à Lassa, en terme de spiritualité s’entant car architecturalement parlant, il n’est pas des plus splendide. Un petit chemin bordé de stuppas improvisées, entassement de pierres gravées par les pélerins, fait le tour de la résidence du Dalai Lama. Des drapeaux de prières sont accrochés partout dans les arbres, des moines en rouge nous dépassent faisant tourner des moulins  à prière, une veille femme en habits traditionnels récite des mentras les mains dans le dos, halletante à la montee. La nature est belle dans ces collines arborisées et humides, des aigles tournoient dans le ciel, et le cimetiere de la Cathédrale Saint John prend des allures gothique sous la brume. On a l’occasion d’assister à un culte boudiste au temple de Dip-Tse Chok Ling, des tambours, des clochettes, le chant nasillard des moines, le gout du thé au beurre qui surprend et dégoute, les enfants moines qui réclament l’ouverture de la boutique du monastère au prêtre qui nous montre un mandalas de sable. Beau moment de découverte. Le musée du Tibet nous en apprend sur l’éxile des années 50-60 à pied, à travers l’Himalaya, de nombreux citoyens opprimés par un gouvernement chinois qui s’est mis en devoir de les libéerer d’une théocratie aux rithes discutables. Que dire de ce conflit, le Tibet couvre un tier de la superficie de la “Grande Chine”, il est une réserve d’eau “innépuisable”, ses montagnes recélent des métaux rares fort utile aux technologies acctuelles. Free Tibet, une belle utopie, mélange de mystique et de romantisme, d’environmentalisme et d’humanisme… Désolé, l’économie controle le monde, les grandes puissance c’est du passé, les lobis décident à qui appartiennent les frontières!

Peinture sur l'un des mur de la ville

Mac Leodganj sous la brume

Chemin de ronde autour de la residence du Dalai Lama

Cimeties de la Cathedrale St-John, Marcleodganj

On évolue dans les collines entre pluie et soleil 4 jours durant, les cèdres reignent en maitres, des theillés plantés dans les pantes, des toreaux musculeux et cornus qui ne bougent pas une oreille quand on les croisent sur la route et même un éléphant que des pélerins trimballent de temple en temple récoltant un peu d’argent auprès des villageois passant entre ses pattes pour s’attirer la bonne fortune (Ganesh). Dépasser un éléphan à vélo dans une rue étroite ou les facades des maisons longeant le bord de la route bloquent toute échappatoire, ca fait peur… vraiment peur… la première fois du moins. Le pachiderme s’en contrefiche, il est si habiutué au chaos à l’indienne. Ca monte, puis ca descend vers Kullu, on suit une large rivière aux eaux rapides et bouillonnantes. Les visages changent progressivement. Peu à peu on quitte l’Inde a proprement parler, pour se frotter aux contreforts de l’Himalaya. Sourire, face rondes et plattes, yeux bridés, sérénité, vêtements plus sobres… La route est clairement touristique, stands à thé, restaurants et guest house, mais la gorge dans laquelle on s’enfonce nous emporte. Cascades depuis le sommet des fallaises de plusieurs centaines de mètres de haut qui viennent se jetter dans les palmiers qui poussent sur les rives, tout est si vivant, si vert. Un tunel de 3 kilometre n’est que partiellement éclairé, jamais on n’en avait parcouru un aussi long, on frémit! Des champs de pommiers, des pruneaux, des poires… On se rue chez les marchands, on en avait assez des mangues et de bananes… Ou quand l’éxotisme devient lassant!


Les rizieres partout ou il est possible de cultiver, dans la descente vers Kullu
Les temple Hindous, toujours aussi colores!

Ces abris au bord des rivieres sont en realite des crematoriums


Maison de style traditionnel tibetin, Manali

Manali, un autre haut lieu tourisitique ou les backpackers de tout horison viennent prendre du bon temps grace à l’extreme tolérance qu’il reigne ici concernant le cannabis. Boutiques de vêtements ethno, coliers à perles, bijous en argent… tout ce qu’il faut pour jouer au Hippies comme nos parents! Nous ne prennons pas le temps de nous attarder grandement la dessus, on prépare notre départ vers Leh, la capital du Ladakhà travers l’Himalaya… A travers l’Himalaya a vélo… j’en reveins pas moi-même. L’impression de parler de quelqu’un d’autre, d’un concept lointain, mais quand je leve les yeux en prennant mon café sur l’agréable balcon de notre auberge, c’est bien les montagnes que j’ai en face du nez, elles m’attractent et m’inquietent simultanément, un défit à nos peurs, un appel à nos rèves.


Temple de Manu, Manali. C'est la que Shiva aurait recu son Karma

En prévision de l’effort qui nous attend, on s’offre quelques gueuletons, pizza, pancake, hamburger, frites, momos à volonté  (sorte de raviolis tibétin frits ou à  la vapeur, un délice!), vrais fromage à la coupe qui fait frémire de plaisir, croûte dorées au petit déjeuner et patisserie de la “German Bakerie” (c’est tourisitique, je l’ai dit) avant de se coucher…. Le 29 juillet, Jean-Da a terminé le service complet de nos vélos, nous sommes prets pour nos premiers coups de pédale vers la montagnes mystique, la mère des fleuves sacrés, l’Himalaya.



Au bout de la riviere le col de Rotang La, le premier qui nous attend sur notre route vers Leh!

Himalaya, nous voila!

         

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